Bisseries: Dracula et les femmes (1968), Alien: Covenant (2017)

Dracula et les femmes/Dracula has risen from the grave: Quatrième Dracula de la Hammer, auquel incombe la lourde tâche de succéder au sublime Dracula, Prince des Ténèbres sorti deux ans avant, Dracula et les femmes s’avère être un opus plutôt original et moderne (avec une thématique sur le conflit générationnel et religieux plutôt bien amené) mais bien moins efficace que ses prédécesseurs (malgré une violence revue la hausse)! Christopher Lee est de nouveau de la partie (lui qui voulait ne pas rempiler après Le Cauchemar de Dracula…) mais il n’y aura pas de Van Helsing pour lui tenir tête cette fois ci! C’est Freddie Francis (un autre réalisateur culte de la Hammer) qui remplace ici Terence Fisher au pied levé et nous gratifie de beaucoup de scènes en extérieur… et surtout d’un excellent travail sur les couleurs (qui donnent lieu à quelques moments de poésie)! Les décors sont sublimes, comme d’habitude mais plusieurs défauts et incohérences commencent déjà à entâcher la saga (ce métrage ayant subi pas mal de coupes au montage)… Dracula, muet dans l’opus précédent, se remet à parler, perdant du coup beaucoup de son aura animale. De la même manière, on ne comprend pas pourquoi le célèbre comte choisit d’assouvir sa vengeance sur la nièce de l’exorciste (hormis pour le quota de décolletés généreux, bien sûr) et pas sur ce dernier directement (t’es le Prince des Ténèbres ou quoi?). La scène de résurrection de Dracula semble elle aussi bien forcée (pourquoi deux prêtres iraient se taper deux heures de marche dans les montagnes alors que le Comte est mort depuis belle lurette?). A l’image de cette saga où on ne cesse de convoquer le cadavre du plus célèbre des vampires (et son interprète) jusqu’à la lie… Le bon jeu d’acteurs et l’écriture de certains personnages (comme le prêtre sbirifié) viennent néanmoins contrebalancer un peu la chose. Hélas, on est déjà à la fin des sixties, la Hammer commence à manquer d’inspiration et avec la sortie de Rosemary’s Baby et La Nuit des Morts Vivants aux USA, le public va vite avoir envie de films d’épouvante plus modernes et réalistes…

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0062909/

Alien: Covenant: Terminons notre rétrospective Alien (on se réservera l’opus originel pour le cycle Lovecraft, les amis) avec l’infâme Covenant, suite directe de Prometheus, qui cette fois ci revient dans l’univers d’Alien tout en continuant ses questionnements créationnistes… puisque Ridley Scott est encore à la barre (et je pense qu’on peut dire que c’est déjà le début de la fin du Monsieur quand on voit la suite de sa filmo).

Vous vous rappellez quand je disais que Prometheus semblait émaner d’un Ridley Scott le cul entre deux chaises? Hé bien cette fois ci, les fans ont gueulé tellement fort qu’il a décidé d’intégrer des xénomorphes dans cette suite mais en continuant encore plus fort ses délires mystico-religieux (comme les nombreuses références à la Bible) avec un scénario encore plus au rabais! Vous vous rappellez des personnages tellement mal écrits et cons de Prometheus qu’il fallait avoir le script sous les yeux pour comprendre leur rôle dans la mission? De la logique incompréhensible dans la gestation des monstres? De la mégalomanie croissante de David? Hé bien prenez tous ces ingrédients, mettez les potards à fond et vous obtiendrez ce Covenant… qui réussit même le pari de contredire son aîné, pourtant réalisé par le même gus. Oui, oui! Si ce métrage était un troll, ça serait du génie! Alors oui, on pourrait toujours parler de sa photographie splendide (que l’on soit dans l’espace, la nature ou les ruines des Ingénieurs), de ses thématiques intéressantes (mais toujours peu subtiles devant la caméra de Scott) qui tentent de renouveller l’univers, du personnage de David (le grand méchant du métrage même si ce n’est jamais totalement assumé) et de son cynisme, de ses expériences gigeriennes (merci les scènes coupées), de la gestion du rythme et… c’est à peu près tout! Même la fin est téléphonée et la présence des xénomorphes paraît complètement factice (même si les néomorphes n’ont pas grand chose de convaincant) au vu de leur faible présence à l’écran!

Ayant vu le film à sa sortie en salles, je n’arrivais pas à le relier ni à la saga ni à Prometheus… je comprends mieux pourquoi aujourd’hui! Ce métrage est un véritable catalogue d’incohérences facilités scénaristiques et scientifiques ponctuées de quelques hommages lourdingues aux autres opus! Encore une fois, seul Fassbender s’en sort bien mais comme c’est le seul acteur connu (à l’exception d’un caméo de Pearce et de Franco) et omniprésent du film… Si l’on doit chercher une filiation à Covenant, elle a plutôt du côté de Blade Runner (il est d’ailleurs marrant de se dire que les seuls chefs d’oeuvre de Ridley Scott soient écrites par d’autres) sauf que… c’est hors sujet pour un film se rattachant à la saga. Il serait d’ailleurs à peine exagéré que de voir le réalisateur projetter ses névroses sur l’androïde: l’un méprise la saga et son public (un grand merci à la Fox de lui avoir donné quartier libre d’ailleurs) pendant que l’autre se prend pour Dieu, décimant humains et Ingénieurs sans le moindre remords (et surtout sans raison), façon Chute de Rome. Et il n’y a qu’à voir ses derniers films pour constater que clairement, Monsieur Scott se moque de tout, y compris du réalisme historique. Côté suspense, le film n’a pas grand chose d’horrifique puisque les tensions sont trop vite désamorcées (de toute façon, on se fout autant des personnages secondaires que de l’héroïne principale). La véritable question à vous poser est la suivante: avez vous réellement envie de subir un métrage de deux heures qui vous apprend qu’un androïde complexé a créé une des créatures les plus terrifiantes du cinéma d’horreur/SF simplement par ce qu’il en avait le pouvoir (oui, la même que l’on voit pourtant dans une sculpture du film précédent mais… passons)? Souhaitez vous assister à un métrage encore moins digeste que Prometheus qui ne répondra à aucune de vos réponses? Moi… non! Dire qu’on a annulé le Alien 5 de Neill Blomkamp (pourtant je suis loin d’être fan de son univers) pour ça… La seule bonne nouvelle est que l’échec du film a fait annuler le projet d’un troisième film par Ridley Scott himself! Ouf!

Bref, vous l’avez compris, il n’y a pas grand chose à sauver de ce film qui enterre à la fois la saga Alien et les rares spectateurs qui auront vu le génie de Prometheus! Et c’est comme ça que Covenant se paye le luxe de se placer entre Aliens (opus dispensable et pourtant oh combien meilleur que ce Covenant) et Alien Romulus, soit parmi les pires films de la franchise, c’est fort!

Note: Dispensable

https://www.imdb.com/fr/title/tt2316204/

Quand à ceux qui se demanderaient mon classement personnel, le voici, même si je ne tiens réellement en estime que les deux premiers films:

  1. Alien, le huitième passager (1979)
  2. Alien3 (1992)
  3. Prometheus (2012)
  4. Alien la Résurrection (1997)
  5. Aliens, le retour (1986)
  6. Alien: Covenant (2017)
  7. Alien: Romulus (2024)

En espérant que ces revisionnages vous auront plu autant qu’à moi!

L’Envers du Culte: La Nuit du Loup-Garou (1961), Prometheus (2012)

La Nuit du Loup-Garou: Seul film de la Hammer sur la thématique des lycanthropes, La Nuit du Loup-Garou s’avère être une jolie fresque moyenâgeuse et originale sur le sujet, sublimée par de jolis décors et un suspense progressif (on ne voit la créature qu’à la fin du métrage). On retrouve ici Oliver Reed dans un de ses premiers grands rôles… et il faut bien reconnaître le bougre s’en sort très bien dans ce rôle tourmenté! Si le film a subi les outrages du temps (on est plus proche ici de The Wolf Man que du Loup-Garou de Londres… pour le dire élégamment), on appréciera la métaphore sociale de cette tragédie et la volonté de mettre au premier plan/humaniser la victime de cette malédiction (une « cause » de lycanthropies bien plus ancienne que les morsures de loup) qui ici est pleinement consciente de ses méfaits. On déplorera par contre une romance peu crédible… Ceci dit ce film de Fisher figure facilement parmi les chefs d’oeuvre de la Hammer alors ne boudons pas notre plaisir…

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0054777/

Anecdotes:

  1. Le film sera un échec lors de sa sortie, ce qui explique l’absence de saga consacrée à ce monstre sacré du cinéma d’épouvante dans le catalogue de la Hammer!
  2. Ce métrage réutilise des décors du Cauchemar de Dracula et d’un autre métrage avorté de la Hammer: « The Rape of Sabena » (sur le thème de… l’Inquisition espagnole). Ces anglais ne perdent décidemment jamais le nord!
  3. Ce film est également adapté de la nouvelle Le Loup-Garou de Paris de Guy Endore.

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Prometheus: Impossible de comprendre pourquoi ce cinquième film de la franchise (septième si on inclue les deux films Alien vs Predator) divise autant sans se pencher sur sa génèse et le retour derrière la caméra du réalisateur Ridley Scott, responsable de l’indépassable premier opus! En effet, depuis Alien3, celui ci souhaitait faire un film sur l’origine des xénomorphes. En 2009, la Fox envisage sérieusement une préquelle à Alien et son choix se porte vite vers le réalisateur brittanique. En 2011, ce dernier annonce un métrage épique qui se pencherait sur l’histoire des Ingénieurs (le space jockey aperçu dans le premier Alien), leurs liens avec les créatures et l’espèce humaine mais à la fois très différent des films Alien. Alors a t il tenu ses promesses?

Et bien mmh… pas vraiment mais on y reviendra! Bien plus SF qu’horreur, il faut bien avouer que Prometheus est splendide, de ses décors à ses effets spéciaux (au hasard, les Ingénieurs). Malheureusement, ce n’est pas le cas du scénario qui semble avoir grandement souffert des réécritures successives ou du complexe de grandeur de son réalisateur… Peut être aussi que ses propres enjeux étaient trop lourds à porter pour un seul métrage! Une des grandes faiblesses du film, au delà des incohérences absolues suscitées par les incubations (aléatoires) des créatures et des temporalités qui s’entrechoquent mal (la technologie du Prometheus plus avancée que celle du Nostromo alors que le film se passe 30 ans avant en est un superbe exemple), est qu’il ne clarifie jamais vraiment son rôle entre préquelle mal branlée, remake déguisé et spin-off mal assumé (au delà des déclarations de Scott et des scénaristes). Il aurait pourtant tout à gagner à être totalement indépendant de l’univers Alien, malgré la présence des ingénieurs et d’autres créatures gigeriennes dont le rôle et l’origine sont évoquées mais de façon toujours très floue (comment a été créée l’huile noire? pourquoi les Ingénieurs veulent détruire la Terre? pourquoi ont ils créé l’espèce humaine et pourquoi nous ont ils laissé un moyen de rentrer en contact avec eux? Beaucoup de questions, aucune réponse). Cela donne l’impression que Scott ne peut pas s’empêcher d’alterner mépris pour les autres opus et fan service obligatoire… Les autres défauts majeurs sont le manque de personnages intéressants/forts (j’aime bien Rapace mais elle n’est clairement à la hauteur pour succéder à Weaver) et son rythme inconstant. Disons le clairement, seul le personnage de l’androïde David (excellent Michael Fassbender, tout en ambiguités) mérite un certain intérêt ici (ce qui sera bien problématique dans sa suite, Covenant) malgré le casting conséquent (Elba, Theron, Pierce). Dommage pour un équipage de choc censé trouver la réponse sur l’origine de l’homme… Le suspense est néanmoins correctement maintenu jusqu’à une fin haletante et grâce à un univers crédible où de nouvelles références/thématiques religieuses/métaphysiques apparaissant en filigrane. On ne peut pas reprocher au métrage de ne pas essayer d’enrichir la mythologie (comme le personnage de Peter Weyland et sa recherche de vie éternelle, par exemple). Mais le mal est fait…

Bien que la majorité des fans de la saga attendaient autre chose au moment de sa sortie (et moi avec), Prometheus « réussit » le pari fou de proposer une préquelle alternative et fascinante, qui certes rajoute plus de questions qu’elle n’en résout mais qui s’impose sans mal sur le podium des plus jolis films de la franchise (c’est dire s’il y a peu à se mettre sous la dent)… malgré un côté salement foutraque (par exemple, j’ai dû revoir les vidéos de ce bon vieux Durendal pour en comprendre les multiples clins d’oeil râtés aux autres opus) !

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt1446714/

Anecdotes:

  1. Le choix du nom du film (et du vaisseau) est évidemment un clin d’oeil au mythe de Prométhée, qui présente une thématique très proche.
  2. Les scènes extérieures ont été filmées en Islande (Hekla Valley, Dettifos Falls) et en Ecosse (The Storr, Fort William).
  3. Il s’agit d’un des derniers travaux du regretté H. R. Giger (il réalisera quelques parties de décors et son influence artistique sur le film sera visiblement supérieure à celle dans Alien) qui décèdera deux après la sortie du métrage.
  4. Le scénario serait inspiré des travaux de Erich von Däniken sur la théorie des anciens astronautes.
  5. Si Meredith Vickers (Charlize Theron) semble particulièrement froide et distante tout au long du film, c’est parce que son personnage était un androïde dans les anciens scripts.

Bisseries: X-Files: Combattre le futur (1998), Night of the Creeps (1986)

X-Files: Combattre le futur Ce serait peu exagéré que de dire que X-Files a traumatisé toute ma génération (celle de la fin des années 1980/début 1990 donc) et passablement marqué d’une pierre blanche l’univers des séries, comme Twin Peaks avant elle… mais ce sera justement l’objet d’un prochain dossier thématique! En tant que gros fan de la série, il était grand temps de revoir ce premier film. Sorti entre les saisons 5 et 6 (à l’origine, il devait sortir après la troisième), on y retrouve tous les ingrédients principaux qui ont fait son succès: intrigue conspirationniste autour de l’huile noire comme arme biologique (un des fils rouges de la série… impliquant gouvernement, CIA et aliens), inévitable destruction des preuves à la fin du métrage (un gimmick plutôt frustrant d’ailleurs), complémentarité et tension sexuelle entre Mulder et Schully dont l’avenir au FBI reste incertain, touches d’humour, personnes bienveillants sortis de nulle part… mais également ses principales faiblesses: intrigues trop grosses pour être totalement crédibles, méchants trop permissifs et ambivalents envers notre duo d’enquêteurs paranormaux,… Derrière la caméra, c’est Rob Bowman, qui avait déjà signé plusieurs épisodes de la série et ça se ressent dans la cohérence du récit, même si par moments, ça manque de faste. Le métrage est bien rythmé, avec des effets spéciaux corrects. On retrouve évidemment des personnages récurrents de la série: Skinner, l’homme à la cigarette et le Syndicat, les Lone Gunmen,… ainsi que de jolies références à Alien et The Thing qui font plaisir! Un thriller honnête et « doudou » donc, qui ne s’en sort pas si mal pour un univers de série porté sur grand écran (même s’il est vrai qu’on a parfois l’impression de regarder un long épisode de celle ci… qui ne fait pas avancer grand chose d’ailleurs) et que l’on recommandera en priorité aux fans de la série ainsi qu’aux curieux!

Note: Curiosité

Night of the Creeps/La Nuit des sangsues: Dans la veine de The Blob, voici un métrage des eighties léger et généreux rendant un très joli hommage aux films de SF/épouvante des années 1950! Au carrefour entre thématique zombies (ceux de Romero) et bizarreries cronenbergiennes (Frissons surtout), doté d’effets spéciaux gore crédibles et d’un rythme soutenu, cette comédie/teen movie diablement efficace (accessoirement le premier métrage de Fred Dekker… qui signera The Monster Squad un an plus tard) est aussi l’occasion de revoir le génial Tom Atkins dans le rôle d’un commissaire truculent et clairement dépassé par les évènements! Ici des sangsues (limaces?) extraterrestres ont la fâcheuse tendance à investir le cerveau d’adolescents pour en prendre le contrôle… les transformant du même coup en zombies! Et comme si cela ne suffisait pas, l’humour s’y fait parfois méta, entre deux bizutages de fraternité! Clairement un film à (re)découvrir!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0091630/

Bisseries: Ennemi d’État (1998), The Strangers (2008)

Ennemi d’État: Thriller technologique et conspirationniste traitant d’un thème terriblement d’actualité (la surveillance du peuple à son insu aux travers des technologies modernes) mêlant mafia, monde de la justice, héros dépassé par les évènements, assassinats politiques, NSA et vieux briscard insaisissable, il faut avouer que ce métrage donne l’eau à la bouche! Et Tony Scott réussit à proposer un métrage clair, prenant et nerveux. La principale ombre au tableau est son côté poussif car… Will Smith ne peut pas s’empêcher de faire… du Will Smith (aka du comique lourdingue et franchement dispensable) et c’est extrêmement dommageable à la fois pour le rythme et la crédibilité de son personnage! C’est rageant car ce Ennemi d’État haletant avait pourtant tout pour marquer les esprits! Gene Hackman s’en sort bien mieux, même si son personnage n’est pas non plus dans du très subtil (à l’image de la résolution du récit)! Il faut aussi reconnaître que le métrage a vieilli (technologiquement forcément mais aussi au niveau du ton employé) et les attentes du public ont bien changé depuis! Ca se regarde bien malgré tout!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0120660/

The Strangers: Voilà un joli survival (bien que infusé de slasher, de drame et de fantastique) inspiré d’une histoire vraie! Scott Speedman et Liv Tyler (bien trop rare sur les écrans) y incarne un couple qui, de retour dans leur résidence secondaire, va se faire harceler toute une nuit par un trio d’agresseurs masqués (masques du plus bel effet, au passage) de plus en plus véhéments. Entre huis clos, couple en proie aux doutes, inversion des rôles (qui sont finalement les vrais intrus ici: le couple de citadins ou les rednecks locaux?), home invasion, The Strangers intrigue et maintient en haleine par sa subtilité (ici, pas de jumpscares car le moindre bruit constitue une menace), sa photographie et son sadisme froid qui n’est pas sans rappeler les films de Ti West! On pensera aussi plusieurs fois à You’re Next et Funny Games… La volonté de rendre les assaillants quasi muets est louable et renforce leur aura et leurs apparitions quasi surnaturelles (soit la vraie nature du slasher selon John Carpenter). Le plus gros défaut du métrage est qu’il se montre extrêmement avare en explications comme sur sa volonté d’étoffer ses personnages principaux… et finit donc par manquer cruellement de consistance! A l’image de sa fin aussi énigmatique qu’incompréhensible!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0482606/

Bisseries: Blood Rage (1987), Haute Tension (2003)

Blood Rage/Nightmare at Shadow Woods/Slasher: Voilà un sympathique slasher sorti à la fin des 80’s (mais tourné en 1983… ce qui peut expliquer son exploitation sous divers titres) quand l’engouement pour le genre commençait clairement à retomber. Ses points forts? Un scénario un minimum original, de généreux effets gore, du second degré décomplexé et quelques variantes déjà bien méta au sein de son propre genre. Par contre, on repassera pour le jeu de certains acteurs, ses personnages globalement peu attachants, le sous-texte assez pauvre (même si on notera un certaine omniprésence de femmes qui élèvent leurs enfants seules) et une photographie un peu à la ramasse. On saluera toutefois sa terrible scène finale et la performance de Louise Lasser et Mark Soper autant à l’aise dans le rôle du psychopathe schizophrène pervers (à l’aspect tout à fait banal, ce qui le rend d’autant plus dangereux) que de son jumeau traumatisé! Dommage tout de même pour le lotissement boisé où se passe le récit et qui, comme dans un certain Vendredi 13, n’est pas du tout exploité!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0085253/

Haute Tension: Cela faisait longtemps que ce survival rural me faisait de l’oeil… Brutal, original, gore (De Rossi, oui vous avez bien lu ce bon Giannetto des familles est aux effets pratiques), bien rythmé, il faut dire que le second (vrai) métrage d’Alexandre Aja avait tout pour plaire… sur le papier! On sent l’influence évidente de Massacre à la tronçonneuse (les champs de maïs, le cadre rural, la station service) bien sûr mais aussi des rape and revenge sur la structure du scénario. Le gros défaut de ce film est le jeu très moyen de Cécile de France, clairement pas à la hauteur de celui de Philippe Nahon, parfait dans son rôle de psychopathe local, froid, brutal et sadique. En même temps, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec cette actrice… On notera également des comportements illogiques parfois énervants (mais n’est ce pas le propre des slashers/survivals?) et surtout un twist final qui tient plus de la paresse d’écriture (puisqu’en y réfléchissant deux secondes, il n’est pas cohérent avec le déroulé de l’histoire) que du génie, d’ailleurs ça serait mentir que prétendre qu’on ne l’envisage à aucun moment, vu la manière dont est sexualisé le personnage de Marie… Bref, ce n’est pas Haute Tension qui va me réconcilier avec le cinéma de genre français! Une curiosité à voir tout de même, ne serait ce que pour son cadre rural inquiétant réussi et son tueur!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0338095/

Bisseries: Les Trois Jours du Condor (1975), RoboCop 2 (1990)

Les Trois Jours du Condor: Il serait de temps de nous remettre à notre cycle « conspiracy thrillers », non? Peu convaincu par La Firme du même réalisateur, j’ai donc lancé cet excellent thriller 70’s, porté par Robert Redford et Faye Dunaway (dont on pourra reprocher au personnage ambigu d’être sous-exploité) sans trop savoir à quoi m’attendre! Un film haletant narrant l’histoire d’un brillant cryptographe de la CIA traqué par sa propre organisation après l’assassinat commandité de toute son équipe. Bien rythmé mais parfois un peu osbcur dans ses explications, l’enquête sur les responsables du massacre s’accompagne d’un suspens qui va crescendo et d’une atmosphère paranoïaque particulièrement réussie. La romance « forcée » (passage obligé pour alléger le récit, on se doute bien), elle, l’est bien moins! Adapté du roman de James Grady et sans doute inspiré par les affaires du Watergate survenues trois ans plus tôt, le métrage dénonce la toute puissance et les dérives (en premier lieu leur corruption) des organisations politiques et de renseignements, thématiques soulignées par une fin nihiliste/cynique à souhait et le glaçant personnage incarné par Max Von Sydow. Servi par une remarquable jeu d’acteurs et un cadre urbain aussi terne que l’est devenu (depuis bien longtemps) le pays de l’Oncle Sam, ce film de Sydney Pollack est clairement un incontournable du genre!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0073802/

RoboCop 2: Suite méconnue et mal aîmée mais néanmoins sympathique que ce Robocop 2! Il faut dire que le film avait pourtant tout pour plaire: les acteurs principaux du premier opus (Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy), un réalisateur loin d’être manchot (Irvin Kershner, responsable de L’Empire contre-attaque), le même univers urbain sordide et les mêmes thématiques désabusées. Alors oui, évidemment le film n’a ni la puissance ni la subtilité du sous-texte de celui de Verhoeven (pour sa défense, ce métrage a connu une production chaotique, entre faillite imminente d’Orion Pictures -c’est justement pour l’éviter que cette suite verra le jour-, grève des scénaristes) mais il nous donne tout de même ce qu’on attend de lui: encore plus d’action, de violence, de divertissement, des saillies satiriques. Le pitch pourra d’ailleurs rappeller celui de Terminator 2 sorti un an plus tard! Alors ne boudons pas notre plaisir, si toutes les suites de films cultes étaient de cet acabit! A noter que Frank Miller est au scénario, Phil Tippet et Rob Bottin aux effets spéciaux!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0100502/

Théma: Zombiexploitation, plus panurgique, tu meurs?

(Retranscription améliorée du podcast #1 d’octobre 2020)

Drôle succès que celui de la figure du zombie! Elle qui n’intéressait que cinq à dix réalisateurs par an depuis La Nuit des morts-vivants a littéralement envahi le grand écran durant les décennies 2000 et 2010 (plus de 150 films recensés sur cette période, soit une vingtaine par an au plus fort de la « zombie mania »). Quasimment boudée durant les 70-80’s alors que le cinéma d’exploitation se focalisait sur les cannibales, les slashers, les nazis (si, si), les rape & revenge, les vigilantes et les giallo, souvent à grands coups de gore et de sexe gratuits, le zombie menait sa petite vie et ne semblait intéresser que de rares réal comme Lucio Fulci et Amando de Ossorio. Avant de faire un retour fulgurant dès 2002! Et si le soufflet retombe dès 2014-2015, l’intérêt qualitatif de ces films, lui, fut évidemment très discutable. Alors que la figure du zombie s’imposait partout comme un élément de pop culture, des zombie walk aux vitrines de magasin en passant par les jeux vidéos, retour (rapide) sur cinq films majeurs et qualitatifs de la décennie 2000!

28 Jours plus tard (2002, Danny Boyle): Un des films qui a sans doute lancé la grande « zombie mania »! Son principal intérêt réside dans le réalisme de l’aspect survie et post-apocalyptique de grande ampleur (on est pourtant des années avant Je suis une légende et The Walking Dead) qui occupe une bonne moitié du film. Hélas, l’autre partie plombe totalement le film en empilant les clichés et les non sens pour accentuer son côté action…comme beaucoup de films de survie manichéens. On sauvera juste l’apparition d’une nouvelle forme de zombie: l’infecté, plus rapide et vorace que son cousin made in Romero!

https://www.imdb.com/title/tt0289043/

REC (2007, Jaume Balagueró et Paco Plaza): Voici un film qui, au delà de proposer un métrage nerveux et ingénieux d’infectés (encore peu fréquents à l’époque), a aussi relancé la mode du found footage, peu de temps avant Cloverfield et quelques mois après Paranormal Activity ! On n’évite pas hélas les clichés propres au found footage/cinéma d’horreur: héroïne insupportable qui hurle pour rien, cadrage tellement aléatoire par moments que le vomi pointe le bout de son nez, caméra incassable et j’en passe! Mais j’ai rarement vu un métrage aussi bien maîtrisé en terme d’immersion et de tension! Aucune idée de ce que valent les suites par contre…

https://www.imdb.com/title/tt1038988/

Pontypool (2008, Bruce McDonald): Assurément, le plus original des films présentés ici! Un huis clos bien rythmé et réaliste, mettant en scène un postulat simple mais audacieux (et peut être, c’est vrai, trop peu cinématographique pour permettre aux spectateurs de rentrer dans le film dès le départ) sur la façon dont l’épidémie se propage. Il m’a fallu deux visionnages pour l’apprécier et analyser totalement la chose mais c’est justement ce type d’ovnis qui redonne espoir dans le genre! Pontypool risque bien de vous tenir en haleine jusqu’au bout!

https://www.imdb.com/title/tt1226681/

Bienvenue à Zombieland (2009, Ruben Fleischer): Sympathique comédie bien rythmée et inventive sur la thématique zombie (tentative déjà lancée avec Shaun of the Dead en 2004), menée par une belle brochette d’acteurs et présentant un dosage idéal entre humour, action et gore. On peut reprocher au film de manquer un peu de fond mais il s’agit d’une première réalisation et pris comme un pur divertissement, il fait très bien le taf! Dernier train pour Busan utilisera d’ailleurs plus ou moins la même recette avec succès quelques années plus tard. Embarquez donc pour ce road trip déjanté!

https://www.imdb.com/title/tt1156398/

The Walking Dead (2010-2022, Frank Darabont): Voilà une série qui a su faire rentrer l’horreur zombie dans beaucoup de foyers! Scénarisé initialement par Darabont (oui, celui qui a su adapter Stephen King au cinéma), TWD est une belle réussite en terme de rythme, d’écriture des personnages et d’effets spéciaux. La première saison est même un modèle de réalisme question survie. Hélas, comme beaucoup de séries à succès, elle se perd dans un nombre excessif de saisons (dont une sur deux est franchement moyenne passé les trois premières), d’épisodes et de personnages… la qualité et le rythme des intrigues ne suivant pas! Personnellement, j’ai décroché dès la sixième mais on peut tout de même saluer l’effort de proposer un récit différent de celui des comics originels.

https://www.imdb.com/title/tt1520211/

D’ailleurs, vous êtes vous seulement demandé pourquoi la figure du zombie intéressait autant? Tout simplement parce qu’il est le monstre moderne le plus proche de nous. Il n’a donc aucun mal à réfléter nos angoisses, nos tabous, nos peurs (à commencer par celle de l’aliénation, de la maladie ou de la mort) mais aussi nos sociétés actuelles dans ce qu’elles ont de plus laid, de plus malade! Ce que d’ailleurs Romero ne se privait pas de faire dès qu’il a su extirper la créature de ses racines vaudous! Hélas peu de métrages récents exploitent cet aspect du zombie, lui préférant le gore, le sensationnel… bref, du divertissement pur et dur!

Pour aller plus loin:

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/anthropologie-du-zombie-4944629

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/31/le-zombie-parle-de-la-peur-de-la-destruction-de-l-humanite_5377107_4408996.html

Maintenant qui blamer pour ces deux décennies de films navrants? Les spectateurs aux goûts souvent discutables? Les producteurs peu scrupuleux? Les réalisateurs fainéants sans trop d’originalité? A l’instar de l’éternelle question de l’oeuf et de la poule, tant qu’il y aura des cons pour aller voir des nulleries au cinéma… ne vous étonnez pas de voir le cinéma de genre régulièrement pollué par ce genre de propositions (comme au pif, World War Z), lui qui fonctionne désormais par effets de mode. C’est entre autres pour cela que l’on ne s’attarde pas sur les mauvais films et les nanars sur ce blog: il y a bien assez de tri à faire parmi les sorties hebdomadaires pour dénicher de rares pépites. Alors autant s’épargner les métrages dont l’affiche a déjà une odeur suspecte!

Et si après ce petit dossier, vous avez encore faim (de chair fraîche), voici mon top 10 personnel des films de zombies… bien rétro, bien bisseux!

  1. La Nuit des Morts-Vivants (George Romero, 1968): Le film qui a véritablement ouvert le bal des zombies modernes et qui n’a pas perdu de sa force thématique au fil des années!
  2. Le Massacre des Morts-Vivants (Jorge Grau, 1974): Déjà chroniqué ici!
  3. La Chevauchée des Morts-Vivants (Amando De Ossorio, 1976): Déjà chroniqué ici!
  4. Dawn of the Dead/Zombie (George Romero, 1978): Film bien plus politique et avant gardiste qu’il n’y paraît! Jetez aussi un coup d’oeil à son superbe remake survitaminé L’Armée des Morts (Zack Snyder, 2004)!
  5. L’Au-Delà (Lucio Fulci, 1981)… Tentez d’ailleurs son Frayeurs, dans la foulée (1980): On consacrera de toute façon un dossier à ce réalisateur hélas sous-estimé mais aux ambiances uniques!
  6. Le Jour des Morts-Vivants (George Romero, 1985): Le dernier grand film du réal sur le sujet… avant qu’il ne commence à salement radoter!
  7. Simetierre (Mary Lambert, 1989): Correcte adaptation d’un des meilleurs romans de Stephen King, plus sobre que les autres films de ce top mais néanmoins marquante dans ses thématiques!
  8. Dellamorte Dellamore (Michele Soavi, 1994): Pépite méconnue et variation onirique sur la thématique zombie, on va d’ailleurs se revoir le film ensemble!
  9. I, Zombie: The Chronicles of Pain (Andrew Parkinson, 1998): Pépite quasi inconnue du public de genre qui a déjà fait l’objet d’un podcast et dont on va reparler prochainement.
  10. Planet Terror (Robert Rodriguez, 2007): Parce que quand on pense exploitation assumée, zombies, punchlines et fun, c’est le film parfait! Avec un succulent casting à la clé!

Bisseries: La Gorgone (1964), The Vampire Lovers (1970)

C’est pas tout…mais on doit avancer sur notre cycle Hammer, nous! Attendez, on me dit dans l’oreillette qu’on aurait de toute façon trois autres cycles thématiques en attente depuis l’arrêt des podcasts…soit quelques années de retard! Monde de meeerde!

La Gorgone: Encore un film de la firme réunissant le trio mythique Fisher/Lee/Cushing! A la différence près que…si vous vous attendez à un énième film fantastique/épouvante de la Hammer, nous sommes plutôt ici en présence d’un thriller autour de meurtres mystérieux commis par le monstre! Porté par des décors gothiques majestueux et une interprétation au poil (comme toujours) de Peter Cushing et de Christopher Lee (plutôt à contre-courant pour ce dernier), La Gorgone est également l’occasion d’observer le fonctionnement d’un petit village d’Europe de l’Est, ses habitants, ses secrets,… Hélas entre le rythme relativement lent, les éléments fantastiques relayés au second rang au profit de l’enquête principale et un scénario qui ne brille pas vraiment par son originalité, le film perd fatalement en impact! Et c’est bien dommage car le grand intérêt de La Gorgone est bel et bien sa thématique principale, à savoir la réappropriation/modernisation du mythe antique (à rapprocher du loup garou ici)!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0058155/

La Passion des Vampires/The Vampire Lovers: Premier volet de la trilogie Karnstein (tournée entre 1970 et 1971) mettant en scène Carmilla Karnstein. Tourné à une époque où la Hammer n’est déjà pas au meilleur de sa forme (apparition des gialli italiens et de films d’épouvante indépendants américains, plus ancrés dans la modernité), le studio anglais décide de lâcher progressivement les gaz sur ce qui caractérisera le cinéma d’exploitation de la décennie 70’s: toujours plus d’érotisme et de gore assumés! Et il faut dire qu’on va en avoir besoin, des bonnes vieilles recettes pour attirer le chaland avec cet autre film en demie teinte! Car malgré de splendides décors (on a globalement droit à beaucoup d’extérieurs), de bonnes idées (les linceuls, les passages oniriques) et une superbe interprétation d’Ingrid Pitt dans le rôle de l’antagoniste principale, le film patine aussi à de nombreux moments: rythme lent, dialogues nombreux, personnages niais, éléments cheap (la décapitation du début, au hasard!),… Cependant, on ne peut pas reprocher à ce film son manque d’originalité, voir un brin de subtilité bienvenu puisqu’on s’éloigne quand même du traditionnel film de vampires n’agissant que de nuit! Il s’agit en effet d’une adaptation de la nouvelle Carmilla de Sheridan Le Fanu et de son intrigue sur fond d’amour lesbien alors… on aurait pu craindre bien pire de la part de la Hammer! A noter que l’on retrouve Peter Cushing dans un rôle (bien) secondaire! Non, vraiment…encore une fois, dommage!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0066518/

Bisseries: Pi (1998), Dément (1982)

Pi: Premier long métrage de Darren Aronofsky, Pi est une sympathique bizzarerie expérimentale, entre thriller paranoïaque et hard SF. On y suit un mathématicien autiste un brin mystique et (légèrement) obsédé par les mathématiques au point de chercher à tout prix un lien entre celles ci et les « lois » du monde moderne (en l’occurence ici: la bourse). Sujet peu prenant de prime abord mais entre le rythme haletant et de sublimes plans en noir et blanc granuleux, on se laisse entraîner sans mal dans l’histoire. On y entrevoit déjà les passages hallucinés à venir de Requiem for a dream tellement la mise en scène porte déjà une patte bien singulière, pas si loin d’un Eraserhead! Porté par des acteurs peu connus mais qu’on reverra parfois dans des films plus récents du réalisateur (Mark Margolis notamment), Pi peut diviser par ses excès mais propose tout de même de solides séquences paranoïaques plutôt innovantes et marquantes pour l’époque!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0138704/

Dément/Alone in the dark: Si comme moi, vous vous attendez à un slasher basique en regardant ce Dément, vous risquez d’être agréablement surpris! Il s’agit du premier long métrage de Jack Sholder (qui signera par la suite le potable second opus des Griffes de la Nuit et le très surestimé Hidden). Mené par Donald Pleasence (ici en grande forme), Dwight Schultz et d’autres sacrées gueules croisées ailleurs (Palance, Landau) dans le rôle de psychopathes dérangeants, ce home invasion dont le scénario rappellera le Halloween originel (ainsi qu’une autre séquence fortuite le changement de look de Jason Voorhees dans le troisième opus de Vendredi 13) détourne les codes du slasher et se révèle à la fois ingénieux (proposant au passage une réflexion sur la folie/normalité) et teinté d’humour noir pour un ensemble plutôt plaisant à suivre, même si on reste loin de la violence des slashers qui vont marquer les 80’s! On déplorera un rythme un peu irrégulier mais qui est vite contrebalancé par un solide jeu d’acteurs. Une curiosité à découvrir, bien ancrée dans son époque en somme!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0083542/

L’Envers du Culte: Total Recall (1990), Au dela du réel (1980)

Total Recall: Une éternité que je n’avais pas vu celui ci! Adaptation d’une nouvelle de l’incontournable Philippe K.Dick, Total Recall, au delà de présenter les thématiques habituelles du hollandais (violence, ambiguité, exagération) est surtout marquant de par ses FX/décors réussis (qui ont plutôt bien vieillis) et sa thématique sur l’identité qui fait craindre un twist à chaque instant. Même si je n’aurai pas forcément choisir Schwarzy (initiateur principal du projet après que Dino De Laurentiis ait abandonné) pour le rôle principal (Michael Ironside et Sharon Stone régalent suffisement pour compenser), la seule véritable ombre au tableau est son côté prévisible. Le scénario de ce côté là est par moments aussi original qu’un film d’action de série B. Dommage! Un film au propos social qui a eu son important dans l’univers SF futuriste/cyberpunk dans tous les cas (pas si fréquent au cinéma l’air de rien).

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0100802/

Anecdotes:

  1. Cette adapation est un vieux projet datant des années 1970… une de ses versions donnera finalement… le script d’Alien! Cronenberg travaillera sur une autre version au milieu des années 1980 avant d’abandonner pour tourner La Mouche. Le scénario connaîtra ainsi plus de 40 moutures!
  2. Le tournage s’est déroulé à Mexico et dans le Nevada.
  3. Certains éléments sont inspirés de The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy de Douglas Adams.

Au Delà du Réel/Altered States: Comme il ne faut pas rester sur une mauvaise impression, je me suis lancé dans cet autre métrage culte de Ken Russell qui me faisait envie depuis longtemps! Et le réalisateur a réussi à me toucher beaucoup plus dans celui ci (comment ça, ce n’est pas difficile?), malgré un univers particulier bien à lui (cet amour du kitsch et d’un certain mauvais goût qui peut en décourager certains… on ne pourra d’ailleurs que constater que le film a d’ailleurs passablement vieilli)! Mais… avec des passages hallucinés du plus bel effet, rappellant le meilleur de Jodorowsky mais aussi les mutations corporelles de l’ami Cronenberg, Au Delà du Réel possède deux grandes forces: un scénario alléchant, à la fois fort et original (une quête du savoir originel adaptée de la nouvelle de Paddy Chayefsky qui n’est pas sans rappeller un certain Dr Jekyll & Mr Hyde) et les solides interprétations du duo William Hurt/Blair Brown qui portent le film. Autrement, ça part un peu dans tous les sens: SF, drame, fantastique, métaphysique, épouvante, surréalisme,… mais ça reste suffisamment intrigant pour se regarder jusqu’au bout! Le gros problème est finalement le rythme: c’est long, lent et par moments… carrément verbeux (voire culcul comme pour la fin)! On ne pourra pas reprocher à son réalisateur d’être resté en terrain connu en tout cas! Une véritable expérience cinématographique!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0080360/

Anecdotes:

  1. La direction du film a été proposée à beaucoup de beau monde: on parle de Spielberg, Kubrick, Pollack, Wise, Welles (la flemme de mettre les liens, débrouillez vous!)… mais c’est finalement Arthur Penn qui sera choisi… dans un premier temps!
  2. La collaboration entre Russell (régulièrement ivre sur le plateau) et Chayefsky (qui mourra peu de temps après la sortie du film) a été tellement conflictuelle pendant le tournage que ce dernier n’apparaît que sous pseudonyme pendant le générique (« Sidney Aaron »). Russell deviendra d’ailleurs peu après persona non grata à Hollywood (Altered States est son premier film américain) et devra revenir en Angleterre quelques années plus tard.
  3. Ce film marque les débuts au cinéma de William Hurt et Drew Barrymore. C’est également un des premiers métrages à utiliser des effets spéciaux numériques.
  4. Le film s’inspire des expériences scientifiques de John C. Lilly, l’inventeur du caisson d’isolaton (entre autres).
  5. John Dykstra, spécialiste des effets spéciaux, quitta le tournage peu après Arthur Penn et c’est Bran Ferren qui prendra sa suite… avec un budget amoindri!