Annihilation (2018), The Seeding (2023)

Annihilation: A force d’entendre parler de ce film…en mal….puis en bien, il a bien fallu que j’en ai le coeur net! Surtout après la déception que fut Men du même réalisateur… Et ma foi, si ce métrage est bien loin d’être parfait (notamment à cause d’une fin bâclée au possible), il propose tout de même de bien belles idées: visuellement forcément (même s’il aurait gagné à être un peu plus parcimonieux dans ses effets spéciaux), un suspense progressif qui laisse suffisamment de place aux personnages, au mystère et aux thématiques lourdes du métrage (deuil, maladie, humanité, auto-destruction,…) pour pousser la curiosité du spectateur à aller jusqu’au bout, le concept de certaines créatures elles même. Paradoxalement, Annihilation aurait sans doute gagné à jouer un peu moins la carte du film SF/horreur intello bourré de métaphores et plus sur la matérialisation de la menace extraterrestre car les baisses de rythme sont tout de même nombreuses… ou au moins mieux doser ses flashbacks! Avant donc cette fin terre à terre qui manque cruellement d’originalité là où tout le récit se permettait de jolies libertés avec les genres affiliés. Côté influences, l’héritage lovecraftien semble inévitable dans cette zone où les lois humaines de la physique ne s’appliquent plus, laissant place à la sensation de malaise constant, aux hallucinations et à la paranoïa (on pensera à La Couleur tombée du ciel par exemple). Pour preuve, Alien et The Thing vous viendront fatalement à l’esprit à un moment ou à un autre. Nathalie Portman porte admirablement le film dans son rôle de scientifique endeuillée alors son expédition s’avance toujours un peu plus loin dans l’onirisme cauchemardesque et les mutations inquiétantes. Une curiosité qui vaut le coup d’oeil, pas si loin d’un Stalker de par son étrangeté subtile!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt2798920/

The Seeding: Vous aimez les survivals bien poisseux façon La Colline a des yeux? Vous aimez les huis clos où le temps lui même semble suspendu? Vous aimez la folk horror cruelle à la Wicker Man ou Midsommar? Alors vous aimerez certainement The Seeding qui réunit ces trois influences à part égale. Paysages et photographie majestueux, ambiance craspect réussie, personnages ambigus, héros principal totalement impuissant et semblant voué à la folie, ce premier long métrage a plus d’un tour dans son sac pour plaire! Ajoutez à cela un suspense progressif (malgré une introduction qui donne un peu trop de pistes sur la suite du récit) et quelques jolis moments intimistes non dénués de poésie. Les vraies faiblesses de ce thriller se trouvant au final dans son rythme un peu trop lancinant, un certain manque de folie dans son scénario et une fin…hélas interminable, voire prévisible. Mention spéciale aux deux acteurs principaux qui font ici forte impression: Scott Haze en personnage principal relativement détestable et Kate Lyn Sheil dans un rôle tout en nuances! Donnez une chance à The Seeding!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt22778346/

Bisseries: It Comes at night (2017), The House of the devil (2009)

It Comes at night: Intelligent huis clos épuré et flirtant avec le post-apocalyptique (les rares séquences choc sont d’ailleurs très réussies à mon sens, même si fatalement déjà vues ailleurs) pour mieux nous surprendre et proposer un drame/thriller psychologique, It Comes at night propose une réflexion sur des thématiques lourdes comme la cellule familiale et sa inexorable destruction, l’humanité, la survie, le jusqu’au boutisme face à une menace inconnue, l’individualisme, la morale, la paranoïa,… Si on peut déplorer que la menace extérieure n’est jamais réellement développée ni explicitée (pour se concentrer sur son impact même au sein des rapports humains), on ne pourra reprocher au métrage de tomber dans la facilité. Côté images et lumières, c’est totalement maîtrisé également, même si le potentiel inquiétant du cadre forestier aurait pu être développé un peu plus. Comme avec The Witch (avec lequel ce film partage bon nombre de thématiques), on s’attend à un film d’horreur classique…et on en ressort dérouté mais finalement grandi! Pour un premier long métrage, c’est honorable!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt4695012/

The House of the devil: Avant de me lancer dans X et Pearl du même réalisateur, je comptais quand même visionner ce The House of the devil, qui à l’époque avait fait son petit buzz! Et bien m’en a pris! Partant d’un concept vu et revu (une jeune baby sitter se retrouve dans une maison isolée une nuit d’éclipse, maison qui bien évidemment cache de terrifiants secrets), ce métrage prend son temps et fait monter doucement mais sûrement sa tension jusqu’à un final aussi surprenant que malsain (quoiqu’un peu vite expédié, il faut bien l’avouer). Le spectateur n’a donc d’autre choix que de faire connaissance et éprouver un minimum d’empathie pour le personnage principal (combien de films d’horreur essayent d’y parvenir en nous présentant des personnages totalement insipides et insupportables?). Un mélange habile de maison hantée, de slasher et de secte satanique, qui fonctionne bien grâce à son côté rétro eighties très bien rendu et un gros travail sur le son/lumières. Côté casting, on peut retrouver entre autres Tom Noonan (Manhunter, Robocop 2) dans le rôle d’un des inquiétants maîtres des lieux. Un véritable hommage aux pépites d’horreur vintages et qualitatives (La Malédiction, Amityville et Halloween en tête)…parfois fauchés mais qui compensaient par une qualité d’écriture se rapprochant du cinéma d’auteur…et qui évite donc intelligemment les clichés du genre et le fan service!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt1172994/

Bisseries: Terrifier (2016), Prom Night (1980)

Terrifier: Slasher servi par des décors bien glauques et un boogeyman mémorable, au sadisme gore/torture porn, Terrifier a été clairement la claque de début d’année pour votre serviteur (au point de courir voir sa suite en salles…et les autres métrages du réalisateur, Damien Leone, quelques jours après)! Pourtant, étant très peu fan de ce sous-genre horrifique, je n’en attendais vraiment rien! La trauma que « Ça » a infligé à ma génération a t il joué favorablement? Possible! Il n’empêche que ce métrage ne faiblit à aucun moment, pour les victimes comme pour les spectateurs…grâce à de jolies trouvailles et un humour noir…très très noir. Mention spéciale évidemment pour David Howard Thornton qui incarne un Art le Clown malsain au possible, flirtant avec l’idée d’un mal absolu à la Michael Myers. Mais les autres acteurs ne déméritent pas non plus! Une excellente surprise qui sent bon l’amour du cinéma d’exploitation à l’ancienne (notamment dans les effets spéciaux), quand il était réservé aux afficionados du genre et aux spectateurs les plus avertis! Et ça…fatalement, ici on valide!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt4281724/

Prom Night/Le Bal de l’horreur: Pour ces premières bisseries de 2023, je ne vous cache pas que je rédige essentiellement avec mes souvenirs (indulgence… quand tu nous tiens). J’ai passé un bon moment avec celui ci, entre teen movie, whodunit et slasher qui joue déjà avec les codes du genre (nous ne sommes pourtant que deux ans après Halloween). Voire même d’un soupçon de giallo! Si on croit deviner bien vite un slasher un peu différent des autres avec la mort accidentelle d’un enfant et une culpabilité collective comme point de départ (idée que réutilisera The House on sorority row quelques années après, sans parler des néo-slashers qui lui devront beaucoup), Prom Night tient toutes ses promesses grâce à de bonnes idées de scénario/mise en scène, se permet de prendre son temps pour mieux faire monter le suspense (les pinailleurs focaliseront sur le manque de sang à l’écran) et même à plusieurs reprises de varier les registres autant de fois qu’il brouille les pistes. Les touches d’humour sont appréciables. On appréciera aussi les clins d’oeil aux emblématiques Carrie, Halloween et La Fièvre du samedi soir! Son principal défaut est d’être finalement sorti en pleine « slasher mania » au début des années 1980 et donc d’être passé relativement inaperçu! Et bien évidemment si vous êtes fan de Jamie Lee Curtis (même si les autres actrices ne sont pas en reste) ou de Leslie Nielsen avant sa carrière comique, foncez!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0081383/

Bisseries: Coherence (2013), Massacre à la tronçonneuse (2003)

Coherence: Sorte de Primer sans le côté too much, thriller intimiste et intelligent nappé d’une bonne dose de hard SF, Coherence réussit à insuffler une ambiance paranoïaque et anxiogène avec peu de moyens (budget de 50 000 dollars) mais un synopsis simple et percutant (un groupe d’amis de longue date se retrouve pour un repas alors qu’une comète passant dans le coin est potentiellement à l’origine d’une panne électrique générale). Introduisant la théorie du chat de Schrödinger et donc la présence d’univers parallèles/doubles comme son successeur plus connu, montrant peu de choses mais suggérant beaucoup (on est pas pris inutilement par la main comme dans Tenet donc), ce quasi huis clos dissèque également la question des relations sociales, des microcosmes face à un danger inconnu. Une bien belle découverte sur des sujets quantiques suggérée par Intercut (qui a bien grandi depuis et que je ne vous recommanderai jamais assez)!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt2866360/

Massacre à la tronçonneuse (remake/reboot): Remake que je voulais voir depuis longtemps au vu de sa réputation et qui se laisse agréablement regarder, ce cinquième opus de la saga maudite (une de plus!) prend évidemment des libertés avec le modèle originel tout en conservant son côté glauque et poisseux qui faisait tout son sel (même si on est ici dans une frontalité assez assumée façon Aja avec La Colline a des yeux). On évite donc une repompe génante et inutile de la scène du repas (exemple pris au hasard) puisque Marcus Nispel semble avoir compris l’essence même de TCM et prend bien son temps pour installer ses personnages, ses ambiances et surtout son visuel. Cela fait vraiment plaisir, tellement cet amour du détail et du travail bien fait sans tomber dans le fan service reste bien rare dans le cinéma de genre actuel! Leatherface (campé ici par Andrew Bryniarski, qu’on retrouvera dans l’opus suivant trois ans plus tard, préquelle du film ici chroniqué) est très réussi, les acteurs s’en sortent globalement bien et on retrouve avec plaisir quelques tronches plus ou moins connues: Biel, Leerhsen, Lee Ermey, Tucker, Vogel,… On se fera donc le remake de Vendredi 13 du même monsieur avec un certain intérêt maintenant (de toute façon il ne peut pas être plus nullissime que l’original)!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0324216/

Bisseries: Maps to the stars (2014), Le Commando des morts-vivants (1977)

Maps to the stars: Cosmopolis (dont ce métrage n’est pas très éloigné thématiquement) étant sans l’ombre d’un doute ma pire expérience en salles (vous savez ce genre de films où vous vous demandez ce qui vous retient de partir en plein milieu), j’ai bien traîné pour découvrir le dernier Cronenberg en date! Et…ma foi, celui ci est assez intéressant! Bien sûr, c’est à des années lumières du Cronenberg d’antan et de sa body horror frontale mais Maps poursuit finalement l’évolution logique de son cinéma depuis M.Butterfly/Crash. L’ « horreur » cérébrale c’est bien aussi, de temps en temps!

Ce film c’est évidemment une satire du microcosme hollywoodien et de ceux qui le font vivre, enfants comme adultes, avec le lot de saloperies qui vont avec: névroses, traumas, excès, mesquineries, relations d’intérêt,… Son jumeau Cosmopolis proposait, à sa…façon, un regard acéré sur nos sociétés modernes, dont l’humanité semble de plus en plus absente quand elle n’est pas purement broyée. Ici c’est le cocon familial qui trinque sévère! A ce petit jeu là, le casting s’en sort bien (Moore et Wasikowska en tête). Le centre du récit, lui, est constitué de deux histoires qui s’entrecroisent au travers d’un truculent personnage jusqu’à la tragédie finale où on arrivera à y voir un peu plus clair. Et c’est particulièrement sur cet aspect que le canadien se montre le plus intéressant: dans le jeu de pistes, les sous-entendus, les répercussions temporelles, le symbolisme,… Le tout teinté de fantastique et d’humour absurde comme dans un bon Lynch (période Mulholland Drive, forcément) ou même un métrage des frères Cohen. Mieux rythmé, moins verbeux que son prédécesseur, Maps peut dérouter mais il ne laisse pas le spectateur en chemin. Si la mise en scène est devenue propre, c’est n’est qu’en apparence et c’est pour mieux mettre à nu les monstres du quotidien. Point d’individu qui mute et menace la société (encore que) mais une société en mutation qui finit par créer ses propres freaks, qui par manque d’alternative, finissent fatalement par se vampiriser entre eux. Je sais que le métrage a rebuté pas mal de monde lors de sa sortie (pour les raisons citées plus haut mais aussi pour un manque certain de subtilité et des FX déjà datés) mais ça se regarde largement, même si on a bien évidemment conscience qu’on aura pas droit à grand chose de novateur!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt2172584/

Le Commando des morts-vivants/Shock Waves: Horreur marine en plein jour, surfant sur le mythe de l’ésotérisme SS mais également variation sur la thématique zombie (ici les créatures peuvent survivre sous l’eau), l’île maudite et le vaisseau fantôme, ce Shock Waves déborde d’idées originales mais mal exploitées à mon goût! La faute certainement au budget de 150 000 dollars (même si les effets spéciaux sont réussis) et aux conditions de tournage visiblement exécrables. Le rythme général et les acteurs (Caradine senior, Brooke Adams et Peter Cushing pour les plus connus) contrebalancent largement le problème. Loin d’être un nanar comme j’ai pu le lire à maintes reprises, le métrage se permet même de détourner les codes de l’horreur avec un hôte finalement bien plus accueillant qu’il en a l’air! Il est clair que niveau ambiance, on est plus proche du film d’aventure que de l’épouvante pure (ne vous attendez pas à du gore), sorte de Zombi 2 sans l’aspect craspect! Etonnant!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0076704/

Bisseries: Borgman (2013), Panic sur Florida Beach (1993)

Borgman: Vous êtes vous déjà demandé ce qu’il se passerait si on mélangeait Parasite et Funny Games avec un soupçon de David Cronenberg et même un peu de David Lynch? Hé bien… un film comme Borgman, tiens! Un métrage avec une grande qualité: celle de laisser suffisamment de place aux zones d’ombres pour ouvrir la porte aux métaphores et aux multiples interprétations (notamment celles autour du déclassement social, de l’hypocrisie bourgeoise ou de la cellule famiale), sans toutefois proposer de fil conducteur trop incohérent/expérimental/surréaliste qui nous ferait vite décrocher du récit. Saluons d’ailleurs Jan Bijvoet qui crève l’écran en intrus placide et inquiétant. A la fois sobre et belle dans sa mise en scène maîtrisée, une curiosité hollandaise assez dérangeante à voir dans tous les cas!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt1954315/

*Panic sur Florida Beach: Très sympathique film (méconnu) de Joe Dante et superbe hommage aux films d’épouvante des années 1950, du temps où science-fiction et horreur ne faisant qu’un (avec souvent pour résultats de monstreux insectes géants). Pourtant, ce n’était pas gagné, c’est typiquement la décennie qui m’indiffère le plus dans ce genre… alors autant dire que je ne vais pas trop m’étaler sur les références que reprend le film! Teen movie astucieux et matûre, bien rythmé et bien mis en scène, reprenant à son compte les peurs omniprésentes et réelles de l’époque (Guerre Froide, tensions avec Cuba, menace atomique), avec un John Goodman en grande forme, Panic est un film qui fait du bien au moral, tellement ça sent la nostalgie constructive et le véritable amour pour les folles années de l’adolescence, l’art du divertissement et les vieilles bobines de monstres! A noter que Mant!, le superbe métrage projeté dans le film est trouvable sur le Net…

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0107529/

Bisseries: Halloween II (1981), Halloween (2018)

Halloween II: Premier slasher vu durant mon adolescence (et premier film d’horreur loué dans un vidéoclub tout court, je crois bien), ce second opus m’avait passablement marqué par sa claustrophobie haletante. S’il m’en restait quelques souvenirs plus de vingt ans en arrière, c’était ceux de Laurie Strode se faisant inlassablement poursuivre par The Shape dans un hôpital glauque…

Au final, cela correspond à la toute dernière partie du film, Halloween II prenant son temps (un peu trop par moments, gâchant du coup la tension de certaines scènes) pour distiller la peur et nous épargnant l’ennuyeux enchaînement de mises à mort au profit de mises en scène plutôt ingénieuses. La première partie du film relate le parcours de Michael Myers (plus fourbe dans ce métrage) jusqu’à l’hôpital où est soignée Strode (c’est dans cet opus que l’on apprend que Myers est son frère, élément qui tient plus de la facilité scénaristique que de la réelle mythologie, à mon sens). Suite directe de l’original (l’action se déroulant la même nuit que les évènements du premier opus) avec une atmosphère assez similaire (pas étonnant quand on sait que Big John est au scénario -aidé de Debra Hill qui produit également- et au montage, au désespoir de Rick Rosenthal à qui il a confié le film), il confirme que bien que mal aimé (il est vrai que Jamie Lee Curtis n’est pas trop présente à l’écran et qu’il n’égale ni la subtilité ni la puissance de son aîné), cet Halloween II reste surtout plein de belles qualités et sous estimé, même s’il est un pur film de commande. Ah et on retrouve ce bon vieux Donald Pleasence dans le rôle du Dr Loomis, bien sûr!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0082495/

Halloween: J’étais curieux de découvrir ce dernier Halloween en date, qu’on nous vendait comme la suite directe de l’opus de 1978, signant le retour de Lee Curtis dans le rôle qui l’a révélé. Suite validée par Carpenter himself qui plus est! Exit donc les multiples suites bêtes à manger du fois depuis le quatrième opus (le reboot de Rob Zombie étant efficace mais finalement peu mémorable avec le recul)! Et ma foi, il s’avère plutôt une bonne surprise qui a su capter des éléments assez proches de l’original. Visuellement magnifique et plutôt bien rythmé, avec de jolis et généreux clins d’oeil à l’opus originel, il remet en lumière ses deux personnages phares: Laurie Strode en rescapée vengeresse salement badass (sorte de version alternative de Sarah Connor) et The Shape, maléfique à souhait. On déplorera surtout des personnages trop peu développés (les conséquences du trauma sur trois générations de Strode étaient pourtant une idée intéressante) et une fin expédiée à la va vite. A noter que David Gordon Green prépare également deux suites pour cette trilogie, prévues pour 2021 et 2022. A suivre!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt1502407/

Bisseries: November (2017), The Perfection (2018)

November: Avec sa photographie en noir et blanc à couper le souffle (Ingmar Bergman es tu là?), November est un bon petit film estonien dans la lignée de The Witch et The Lighthouse, à savoir de l’épouvante à l’ancienne, véritablement plus orienté conte fantastique que véritablement horrifique, faisant donc la part belle aux légendes du folklore local. Le seul bémol est sa longueur, qui aurait méritée d’être pas mal raccourcie. En deux mots: déroutant et fascinant alors…laissez vous tenter! Ah et on me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman (Les groseilles de novembre d’Andrus Kivirähk).

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt6164502/

The Perfection: The Perfection est un modèle de petit thriller horrifique imprévisible (à regarder de préférence sans ne rien connaître du film comme ce fût mon cas ici), avec des actrices prometteuses (Allison Williams, Logan Browning) où chaque piste envisagée par les spectateurs est ingénieusement brouillée (A Couteaux tirés était également une des claques de 2019 pour les mêmes raisons), sans donner (trop) dans les explications invraisemblables non plus! Il se trouve que c’est une des raisons pour laquelle je regarde des thrillers depuis des années et pourquoi certains « monuments » du genre (Le Prestige, Shutter Island) ne fonctionnent pas sur moi, le moule à surprises étant tout de même bien usé! On pourrait évidemment déplorer la psychologie bâclée des personnages pour mettre l’action en avant, le budget faiblard qui se ressent par moments et certaines facilités de scénario mais bon, ne boudons pas notre plaisir, c’est du Netflix à la base!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt7772580/

Bisseries: Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes (2011), Snake Eyes (1998)

Millénium (2011): Disons le d’entrée, je n’ai pas lu le roman (du même nom) de Stieg Larsson dont est tiré ce film (adaptation du premier roman de la trilogie, plus précisement) ni vu la mini série suédoise de 2009 (avec Noomi Rapace). Mais j’ai cru comprendre que cette adaptation était globalement assez fidèle!

Entrons dans le vif du sujet: l’histoire et le personnage de Lisbeth Salander (incarné par la stupéfiante Rooney Mara, déjà vue dans le soporifique The Social Network du même réal) est clairement le point fort du film. Et s’il paraît un peu cliché au début, on s’y attache sans peine au fil du récit. Au final, c’est elle, la véritable héroïne du film! Le duo journaliste baffoué/hackeuse sociopathe est intéressant car complémentaire et leur rencontre est plutôt bien amenée. L’autre point marquant, c’est évidemment son esthétique, les paysages suédois (alternant entre un Stockholm grisâtre et la glauquissime île familiale des Vanger) se mariant parfaitement à la mise en scène de Fincher. Et comme ce thriller n’est pas des plus légers, dépeignant une humanité globalement bien dégueulasse (parfois meurtrie jusqu’au sein de sa propre famille) et des héros solitaires et torturés, ça fait des étincelles! Le rythme est lancinant mais maîtrisé, les 2h30 d’enquête passent sans souci (malgré un épilogue pas forcément nécessaire, voire détonnant avec le reste du film), grâce également à une BO aux petits oignons (signée Trent Reznor et Atticus Ross, désormais collaborateurs réguliers du réal). Côté casting on retiendra bien sûr la performance de Craig et de Mara mais aussi celle du glaçant Stellan Skarsgård (vu maintes fois chez Lars Von Trier) malgré une gallerie de têtes connues (Robin Wright, Steven Berkoff, Joely Richardson,…). D’ailleurs, Fincher choisit ici de mettre en avant ses personnages, pour relayer l’intrigue au second plan et c’est une bonne chose, car au final celle ci se révèle assez indigeste sur la durée. Plus subtil qu’il n’y paraît, diablement efficace, ce Millenium, même s’il fait forcément penser à Zodiac, est un très bon cru qui reste en tête!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt1568346/

Snake Eyes: Sympathique thriller de Brian de Palma que j’avais oublié dans sa filmographie, Snake Eyes est porté par deux acteurs solides, Nicolas Cage et Gary Sinise (qui a tout de même signé dans de bons films avant d’être un acteur de série). L’histoire relate l’enquête de deux vieilles connaissances sur l’asssassinat d’un secrétaire d’état pendant un match de boxe auquel elles assistaient Ce huis clos propose pas mal de jolies choses: l’opposition entre le flic local et le colonel carriériste, de jolis plans ingénieux (plan séquence d’intro, scènes en vue subjective, travelling en contre plongée), un plot twist au milieu du film qui permet à la fois de dérouler l’intrigue et de l’expliquer sans trop de lourdeurs via quelques flashbacks bien sentis. C’est plutôt bien rythmé et les thématiques phares du réal sont bien là (pouvoir des images, corruption, mensonge, bref encore une fois le spectre d’Hitchcock n’est pas bien loin) ! Mais malgré toute la virtuosité de De Palma, le dernier tiers sombre hélas dans des écueils qui pouvaient passer jusque là au second plan: ses personnages principaux en font trop (Sinise notamment… vu que Cage et la sobriété, voilà quoi!), la fin est clichée à souhait et le côté verbeux/humoristique finit par franchement lasser. Sans ça et avec un budget un peu plus conséquent, le film aurait pu être un vrai petit bijou!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0120832/