Bisseries: Freddy sort de la nuit (1994), Deranged (1974)

Freddy sort de la nuit/Wes Craven’s New Nightmare: Dernier opus de la saga Les Griffes de la nuit (on oubliera volontairement le remake passable de 2010), Freddy sort de la nuit est un sympathique film méta sur le slasher, son booggeyman (relooké pour l’occasion), le rapport entre le créateur et son oeuvre,… Niveau frissons c’est franchement radin c’est sûr mais le retour d’une partie du casting de l’oeuvre originale (Englund, Langekamp, Saxon) et des acteurs majeurs de la saga chez New Line (Craven, Shaye, Risher) jouant leur propre rôle (les films dans les films/casser le quatrième mur étant un peu le dada de Craven à l’époque, comme avec Scream 3) apporte à ce film une fraîcheur bienvenue! Même si l’on peut regretter que ce côté méta ne soit pas suffisamment exploité jusqu’au bout! Autres défauts: Miko Hughes (Dylan) est juste insupportable (mais je suis de ceux qui pensent que les enfants et les films d’horreur font rarement une bonne association) et le rythme ne laisse pas vraiment le spectateur respirer! Jouant avec les strates de réalité (un bon moyen de susciter la paranoïa), inventif et visuellement réussi, cet opus, même s’il est bancal sur plusieurs points, conclue honorablement la saga dix ans après le premier film (et un bon paquet de navets) en nous faisant une vraie proposition cette fois ci! On en attendait pas moins de Craven…qui signera Scream dans la foulée ! Comme quoi, quoi que l’on pense de cet opus, il aura eu une certaine utilité!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0111686/?ref_=nv_sr_srsg_0

Une petite critique par Tortillapolis!

Deranged: Si 1974 reste en tête comme étant l’année de sortie de Massacre à la tronçonneuse, un autre film moins connu fait pourtant fort dans le glauque et l’immoral mais… tout autant inspiré par les méfaits d’Ed Gein! Totalement porté par l’interprétation magistrale et complexe de Roberts Blossom (proche d’un Joe Spinell dans Maniac, on rentre ici réellement dans la tête d’Ezra Cobb), Deranged va largement plus loin dans le malsain à mon goût (même si non exempt de traits d’humour noir) mais souffre hélas des défauts d’une production typée téléfilm, du « marketing » des seventies (le côté documentaire juste lourd) et de facilités scénaristiques (la fin relativement improbable)… Si vous aimez les rapports mère-fils fusionnels à la Psychose et la bonne ambiance des repas de famille à la Texas Chainsaw, ne cherchez plus, c’est ce film qu’il vous faut!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0071408/

A l’affiche: Halloween Kills (2021), Last Night in Soho (2021)

Halloween Kills: Vous savez ce qui est le pire quand on chronique un film? De constater que son originalité ne paye pas! C’est complètement le cas avec ce second opus du nouveau reboot de la franchise qui tente timidement de se sortir du (très codifié) carcan slasher pour une horreur plus cérébrale mais sans jamais parvenir à être intéressant pour autant. Le défi est tout de même de taille: faire bouger les fondations d’une saga vieille de plus de quarante ans et « riche » de désormais treize films (par décence, on ne précisera pas que plus de la moitié sont de purs navets infâmes), il faut oser! Suite directe au Halloween de 2018 donc, ce métrage nous présente hélas… trop de personnages (peu attachants, sinon ce n’est pas drôle), trop de clins d’oeils au film originel (qui, s’ils étaient appréciables dans l’opus précédent, font juste quota de fan service obligatoire ici) et un scénario trop foutraque (trop de dialogues, trop de second degré par moments, trop de volonté d’expliquer le lore à tout prix). Laurie Strode et Michael Myers sont quasi absents du récit…un comble! Je me suis moi même demandé à plusieurs reprises si je ne m’étais pas trompé de salle vu à quel point ce Halloween Kills prend le contre-pied de son aîné (Gordon Green est pourtant toujours au scénario et à la réalisation). Les scènes de meurtre sont mal réparties et de toute façon trop peu intéressantes dans leur ensemble. Reste quelques jolis plans faisant le lien avec le film originel et cette réflexion sur la violence, la vengeance, la peur, le trauma…mais qui prend tellement de place dans ce film/qui est exploitée avec si peu de subtilité que ça en devient vomitif! L’envie de briser des codes est louable mais pas quand le métrage semble partir dans tous les sens, c’est qu’il y a un sérieux souci. A oublier très vite!

Note: Dispensable

https://www.imdb.com/title/tt10665338/

Last Night in Soho: Le dernier film d’Edgar Wright est, à contrario, un film dont je n’attendais rien (n’étant pas adepte de sa trilogie Cornetto) et qui se révèle une bonne surprise. Il est vrai que pendant un bon tiers, on se demande où le réalisateur veut réellement nous emmener. Mais les deux actrices principales, Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy crèvent tellement l’écran qu’on se plaît facilement à suivre leurs déambulations. On a aussi le bonheur de retrouver l’excellente Diana Rigg dans ce qui sera hélas son dernier rôle… L’autre gros point fort du film, c’est sa mise en scène et son atmosphère (particulièrement son travail sur les lumières, à rapprocher d’un The Neon Demon, par exemple), entre thriller paranoïaque, fantastique et un soupçon de giallo. Le rendu vintage des sixties est lui aussi réussi, tout comme l’OST. Hormis une fin facile/prévisible et quelques clichés évitables, Last Night in Soho scotchera aisément le spectateur avec ses deux récits entremêlées (distillant le doute sans jamais tomber dans le poussif), ponctuées de second degré et d’apparitions cauchemardesques du plus bel effet! Sans tutoyer la perfection pour autant, une belle expérience cinématographique dans tous les cas!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt9639470/

Bisseries: Le Blob (1988), Vendredi 13, Chapitre Final (1984)

Le Blob: Remake très énervé du déjà solide Danger Planétaire (avec Steve McQueen), Le Blob est un petit joyau de comédie SF/horreur des années 80. Les effets spéciaux et maquillages sont excellents (même si les incrustations commencent à vieillir, forcément), dignes du body horror le plus assumé (façon The Thing, La Mouche, Society) avec un soupçon de Body Snatchers (premier du nom). L’humour fait mouche sans être too much ni verser dans les clichés absolus (on est encore loin du teenage horror). Par exemple, Chuck Russell (Les Griffes de la Nuit 3, The Mask, Le Roi Scorpion) n’hésite pas à faire mourir des personnages importants et totalement innocents dès le début du film, c’est dire si le métrage possède quand même sa patte propre. La créature, à l’instar des boogeymen des slashers isolent les protagonistes (dont se soucient bien peu leurs parents) en s’en prenant en priorité aux figures d’autorité. Inventif, efficace, cela fait longtemps que ce film me faisait de l’oeil mais je n’avais jamais pensé qu’il versait à ce point là dans le jusqu’au boutisme tout en jouant avec les codes du genre (que Russell a parfaitement digéré). Le casting est porté par Kevin Dillon (The Doors) et Shawnee Smith (saga Saw), rempli de rôles secondaires que vous avez sûrement déjà vu quelque part (Jeffrey DeMunn, Candy Clark, Jack Nance,…). Oh et c’est Darabond au scénario (plusieurs passages rappellent d’ailleurs The Mist), ceci expliquant sans doute cela! Un film bien rythmé qui crie son amour et sa nostalgie des films bis des années 50/60, putain ça fait du bien!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0094761/

Vendredi 13, Chapitre Final: Comme il ne faut pas abandonner, j’ai décidé de regarder ce qui semble être… le meilleur film de la première quadrilogie (avec un second degré modéré donc). Et on ne m’y reprendra plus, ce Chapitre Final condense hélas… toujours autant le pire des clichés de l’horreur 80’s à mon goût: meurtres répétitifs et express sans montée de tension préalable, personnages incohérents, insupportables et obsédés par le sexe (autant dire que celui de Tommy Jarvis -qui reviendra dans les deux opus suivants- sort forcément du lot), scénario prévisible comme pas deux,… Quand Carpenter débarrassait son premier Halloween de toute logique humaine pour suggérer que The Shape était une pure incarnation du mal (logique fantastique), toute la saga Vendredi 13 semble s’en servir pour pallier à la maigre qualité de ses synopsis (pourquoi Jason attend d’être dans un caisson mortuaire pour revenir à la vie, nous ne le saurons jamais)… Vraiment navrant! On voit d’ailleurs bien peu Jason dans cet opus (plus brutal certes mais toujours aussi inintéressant quand on cherche un film qui va au delà du simple divertissement) malgré une introduction pleine de flashbacks des épisodes précédents et un départ sur les chapeaux de roues qui laissaient supposer un slasher honnête. Il n’en sera rien. On sauvera quand même de justesse cet opus pour la mise en scène de Joseph Zito (The Prowler, rappelez vous), la superbe photo de João Fernandes et les décors splendides de Shelton H. Bishop. Cette saga mérite décidement sa réputation: bas du front et fière de l’être… A noter aussi que Tom Savini est revenu aux maquillages!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0087298/

L’Envers du Culte: Le Voyeur (1960), Vendredi 13 (1980)

Peeping Tom/Le Voyeur: Film matriciel s’il en est, offrant entre autres des vues subjectives du plus bel effet, on comprend aisément pourquoi et comment Peeping Tom a inspiré des films de psycho-killers tous plus malsains les uns que les autres: gialli, slashers, snuff movies! Souvent comparé à son jumeau Psychose (qui aura l’avantage d’une meilleure mise en scène -encore que- mais surtout d’un réalisateur plus renommé… chez qui Powell a plusieurs fois opéré d’ailleurs), le film de Michael Powell va pourtant plus loin dans ses thématiques, notamment en rentrant totalement dans la psyché de son antihéros et en l’humanisant via sa relation impossible avec sa voisine Helen Stephens (Anna Massey que l’on retrouvera dans Frenzy), ce qui donne un côté drame shakespearien bienvenue. Obsédé (voire totalement dépendant) par le « pouvoir » des caméras (d’où un côté « méta » sur le cinéma, qu’on retrouvera plus tard chez Antonioni, De Palma ou encore Haneke), s’adonnant à des délires de grandeur, miné par des traumas enfantins, les tueries de Mark Lewis (magnifique Karlheinz Böhm) ne peuvent que mal finir mais le métrage réussit à nous tenir en haleine tout du long, jusqu’au puissant climax final. Mieux, Lewis nous entraîne avec lui! Le film, original, brillant, dense et qui mérite amplement d’être (re)découvert, fera couler beaucoup d’encre à sa sortie, sera sévèrement charcuté au montage et sera distribué quasi clandestinement les premiers temps, précipitant la fin de carrière de son réalisateur (pourtant riche de plus d’une vingtaine de métrages). Profondément injuste quand on mesure son influence sur le cinéma d’aujourd’hui!

https://www.imdb.com/title/tt0054167/

Anecdotes:

  1. C’est Powell lui même, sa femme et son propre fils qui jouent les rôles du père, la mère du tueur et le tueur enfant.
  2. Il s’agit du tout premier film anglais montrant frontalement du nu féminin à l’écran.
  3. Pamela Green (Milly) était justement un modèle spécialisé dans la nu au moment du film.
  4. Le scénariste Leo Marks s’inspirera de plusieurs souvenirs de son enfance lors de l’écriture du script.
  5. Le Voyeur est un des films favoris de Martin Scorsese himself. Brian De Palma aidera lui aussi grandement à ce qu’il soit redécouvert dans les années 1970-1980.

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Vendredi 13: Il se trouve que votre serviteur n’avait jamais vu un seul film de la saga Vendredi 13 il y a peu, le côté slasher au rabais de la chose m’en a toujours tenu éloigné. Et… j’aurais dû patienter encore quelques années, voire quelques décennies, tellement j’ai détesté ce que j’ai vu. Quand on pense au Halloween originel, on se rappelle immédiatement de la géniale mise en scène de John Carpenter et sa vision d’auteur inattaquable du cinéma horrifique/fantastique. Quand on pense au premier volet des Griffes de la Nuit, on pense au superbe concept de départ (le boogeyman qui tue en modèlant les rêves de ses victimes pour se venger de leurs parents) directement inspirée par des souvenirs d’enfance de Wes Craven. Rien de tout ça ici, simplement un enchaînement de morts sans aucune tension et un lore quasi inexistant en prime (mention spéciale à la daronne Voorhees qui crache sa valda en moins d’une minute)… Rajoutez à ça une production clairement fauchée qui a subi les outrages du temps, des acteurs mauvais campant de toute façon des personnages débiles (on notera une des premières apparitions de Kevin Bacon), une longueur excessive… et surtout une accumulation de clichés et de défauts déjà dignes d’une parodie d’horreur voire du nanar (se contentant de cocher toutes les cases du slasher) avant l’heure, ça fait vraiment très mal. Le cadre forestier est très mal exploité en prime. Seul le (faux) twist final, ses scènes gores et le mystère autour de l’identité du tueur méritent le coup d’oeil, c’est dire! Et on s’étonnera que le fan moyen de films de genre ait mauvaise réputation avec tout ce que les eighties ont pondu comme métrages bas du front que préfigure ce Vendredi 13… Les suites seront d’ailleurs tout aussi navrantes et même le second dégré mis en avant dès le sixième opus n’arrivera pas à sauver les meubles… Un métrage qui doit beaucoup à son année de sortie, avant le raz de marée slashers des 80’s mais qui a vraiment tout d’un slasher anecdotique dans les faits…

Note: Dispensable

https://www.imdb.com/fr/title/tt0080761/

« C’est vrai que même vivants, on a l’air sacrément cons, les amis! »

Anecdotes:

  1. Outre Halloween, le film est fortement inspiré par La Baie Sanglante de Mario Bava ainsi que la comédie Meatballs.
  2. Vendredi 13 va inspirer toute une série de slashers se déroulant dans des camps de vacances, parmi lesquels Carnage, Massacre au camp d’été ou encore Madman! Si la production de ce film a tout d’un film bassement commercial (à commencer par capitaliser sur le succès d’Halloween), aucune suite n’était initialement prévu.
  3. Les effets spéciaux sont signés Tom Savini, qui venait de faire ceux de Dawn of the dead de George Romero.
  4. Betsy Palmer a accepté le rôle de la mère de Jason pour se payer une nouvelle voiture.
  5. Adrienne King, l’interprète d’Alice, sera longuement harcelée par un fan après le succès du film. Elle acceptera d’apparaître dans sa suite seulement pour un temps très court et se retira des écrans pendant plus de vingt ans.

Bisseries: The Prowler (1981), Evil Dead Trap (1988)

The Prowler: Le potentiel était là… hélas au lieu de partir totalement à contrepied des clichés du slasher, ce troisième film de Joseph Zito (à qui l’on doit déjà Abduction, Bloodrage et qui signera le volet final de la première quadrilogie des Vendredi 13) s’arrête en cours de chemin… Dommage! Sur le banc des accusés: des personnages peu charismatiques (bon, ça à la rigueur, on est habitué) et une tension mal maîtrisée dans les scènes clefs. On retiendra donc surtout la mise en scène, un rythme lancinant plutôt efficace, quelques écarts sympa avec le genre (le film aurait pu tout aussi bien se passer totalement dans les années 1950) et un tueur ma foi assez original/aux intentions plutôt troubles (la logique du film se rapprochant d’un onirisme à la Fulci… les musiques de Richard Einhorn, habitué du genre, soulignant bien la chose). A noter que l’on doit les effets gore à ce bon vieux Tom Savini des familles!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0082951/

Evil Dead Trap: Slasher culte ne reniant pas ses spécificités japonaises (grosse tendance à l’expérimentation, éléments démoniaco-fantastiques et clins d’oeil à la saga des fausses snuffs Guinea Pig) mais hélas aussi aux références un peu trop visibles (Evil Dead, Vidéodrome, BO de Tomohiko Kira rappelant évidemment les gialli d’Argento et Fulci magnifiés par les morceaux des Goblins et de Fabio Frizzi), et souffrant d’une durée un poil abusive, Evil Dead Trap a forcément influencé les délires gores/sadiques d’un Takashi Miike et voire une bonne partie du torture porn. Et rien que pour tout ça, sa fin bisseuse à souhait et sa mise en scène soignée dans des décors abandonnés véritablement cauchemardesques, ce film de Toshiharu Ikeda (avec un scénario de Takashi Ishii, bien connu des amateurs de gekiga/pinku eiga) mérite le coup d’oeil!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0167147/

Bisseries: Torso (1973), Abattoir 5 (1972)

Torso: Si Black Christmas est historiquement le premier slasher, alors Torso est effectivement un de ses plus beaux précurseurs (avec entre autres La Baie Sanglante d’un certain Mario Bava). Tueur cagoulé, gros plans sur l’arme du crime (et sur le gant du tueur, giallo oblige), filles réfugiés dans un endroit isolé, flashback sur le trauma du tueur, personnages les plus sexués qui meurent en premier, grosse louche d’érotisme et de voyeurisme, vue subjective, meurtres gores, « final girl », le contrat est ici parfaitement rempli! Avec en prime une superbe mise en scène, des décors somptueux et un twist final pas daubé du tout (façon torture psychologique)! Merci Sergio Martino et Ernesto Gastaldi (scénario)!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0069920/

Abattoir 5: Adapté du roman de Kurt Vonnegut (lui même rescapé de Dresde), Abattoir 5 est un film dont la narration déconstruite raconte la vie de Billy Pilgrim, soldat américain rescapé de la Seconde Guerre Mondiale (plus particulièrement des bombardements de Dresde) dont la particularité… est de pouvoir de voyager dans le temps (dans le passé comme dans l’avenir). Gros point noir, le (trop) bon fond du personnage principal et l’aspect comique de certaines scènes sont un sérieux frein à la crédibilité de ce film, finalement assez vide et dont le seul intérêt est de développer sur un aspect méconnu de la dernière guerre… Dommage!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0069280/

Bisseries: The House on sorority row (1982), Sleepaway Camp (1983)

The House on sorority row: Globalement bien rythmé, gore à souhait, Sorority Row fait assurément partie du haut du panier des slashers sortis dans les 80’s, ménageant son suspense (je n’ai pas forcément vu venir le twist final, même si j’y ai pensé en début de film), dans la droite lignée de Black Christmas (comment ne pas y voir un joli clin d’oeil, entre la sororité et le rôle central du grenier?). Sans être à la hauteur de ses aînés les plus notables, le métrage présente tout de même un boogeyman original, un scénario ingénieux et une unité de temps/de lieu habile, ce qui est déjà pas mal, vu le nombre de bouses sorties dans ce sous-genre! Et les actrices, débutantes en majorité, s’en sortent honorablement!

Note: Curiosité

Bonus: une bien belle chronique

https://www.imdb.com/title/tt0085694/

Sleepaway Camp/Massacre au camp d’été: Slasher à priori banal et classique (bien qu’il lorgne salement du côté du whodunit et du giallo) surfant sur le succès de la saga Vendredi 13, mais qui une fois lancé se révèle une petite pépite d’originalité (meurtres eux même, hors champs, très peu de sexualisation des personnages féminins), traitant de thèmes graves et matures à commencer par la pédocriminalité, le harcèlement et ses conséquences. Quand à la fin, elle figure parmi les meilleurs twists finaux… Dommage que le jeu d’acteurs soit globalement assez décevant. A noter que l’excellente Felissa Rose (Angela) et Jonathan Tiersten (Ricky) reviendront incarner leurs personnages dans le quatrième et cinquième épisode de la saga. Les effets spéciaux sont signés Ed French (Amityville II, CHUD, Creepshow 2, Terminator 2, et j’en passe).

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0086320/

Théma: Courte chronologie des slashers: influences/précurseurs, âge d’or, néo-slashers

Remontons aux origines…

Influences premières: « Whodunits » adaptés de Sherlock Holmes et Agatha Christie

« Horror thrillers » 60’s:  Psychose (60), Peeping Tom (60), Homicidal (61), Dementia 13 (63)…qui poseront également les bases des thrillers modernes

« Krimi » 60’s, adaptés des nouvelles d’Edgar Wallace

Citons également The Haunted house of horror (69), The House that screamed (69)

Giallos 70’s dont La Baie sanglante (71), Torso (73), Profondo Rosso (75)

Films d’exploitation 70’s (Grindhouse) et ses plus gros succès comme  L’Exorciste (73), Massacre à la tronçonneuse (74), La Colline a des yeux (77)

Splatters 60’s (Herschell Gordon Lewis): Blood Feast (63), 2000 Maniacs (64), The Wizard of gore (70)

Suivront And Soon the Darkness (70), Fright (71), Tower of Evil (72), Home for the Holidays (72), Silent Night, Bloody Night (72), Frightmare (74) mais surtout Black Christmas (74), premier slasher historique

Citons également Alice, Sweet Alice (76), The Town that dreaded sundown (76), The Redeemer: Son of Satan (78)

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L’âge d’or: 1978-1984 (non exhaustif)

1978: Are You in the House AloneEyes of Laura MarsThe Toolbox murdersMeurtres au 43e étage, Halloween 

1979: When a stranger calls , Tourist trap , Driller Killer 

1980: Vendredi 13Prom NightTerror TrainSilent ScreamDon’t Answer the phoneDon’t Go in the houseManiac 

1981: SurvivanceMy Bloody ValentineThe FunhouseThe BurningHappy Birthday to meHell NightThe Prowler sans oublier les premières suites d’Halloween et de Vendredi 13

1982:  The Slumber Party MassacrePiecesAlone in the darkMadmanVisiting HoursNight Warning

1983: The House on sorority rowSleepaway CampThe Final Terror mais également la première suite de Psychose

1984: Les Griffes de la NuitSilent Night, Deadly NightSatan’s Blade

Le déclin

Dès 1985, c’est la crise, l’engouement du public n’est plus là, les producteurs ne suivent plus et la censure sévit toujours autant… Il faut dire que la ficelle a été utilisée jusqu’à la rupture.

Citons néanmoins April Fool’s day (86) Bloody Bird (87), The Stepfather (87), Maniac Cop (1988), Evil Dead Trap (88), Candyman (1992)

Le revival

Il est évidemment incarné par Scream (96) qui engendrera une vague de slashers partout dans le monde. Il présente un slasher plus « mature », de par son scénario, ses thématiques et ses personnages.

Citons aussi Souviens-toi l’été dernier (97), Urban Legend (98), Camp Blood (99), Destination Finale (2000),

Les néo slashers

Ces slashers « modernes » jouent et détournent les codes des slashers…et les mélangent à ceux d’autres genres, alors que le slasher tombera peu à peu dans l’oubli, au profit d’autres tendances horrifiques…

Citons en vrac: Jeepers Creepers (2001), Détour mortel (2003, tirant quand même sévèrement vers le survival), Haute Tension (2003), La Maison des 1000 Morts (2003), Hatchet (2006), Cold Prey (2006), Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon (2006), All the boys love Mandy Lane (2006), A l’intérieur (2007), Martyrs (2008), The Strangers (2008), You’re next (2011), La Cabane dans les bois (2011), Detention (2011), Scream Girl (2016), Happy Birthdead (2017)

Remakes/séries

Période de remakes des grands classiques des 70-80’s dès le Psychose de Gus Van Sant (98), suivront Black Christmas (2006, 2019), April Fool’s day (2008), When a stranger calls (2006), Prom Night (2008) Halloween (2007), My Bloody Valentine (2009), Vendredi 13 (2009), Sorority Row (2009), The Stepfather (2009), Les Griffes de la nuit (2010), Mother’s Day (2010), Silent Night 2012), Silent Night, Bloody Night: The Homecoming (2013)

Je n’ai pas évoqué les séries basées sur l’univers des slashers comme Bates Motel (2013) Scream (2015), Scream Queens (2015), Slasher (2016) (merci Lucy pour la remarque)

N’oublions pas non plus les satiriques La Cité de la peur (1994), Scary Movie (2000)

Bisseries: Halloween II (1981), Halloween (2018)

Halloween II: Premier slasher vu durant mon adolescence (et premier film d’horreur loué dans un vidéoclub tout court, je crois bien), ce second opus m’avait passablement marqué par sa claustrophobie haletante. S’il m’en restait quelques souvenirs plus de vingt ans en arrière, c’était ceux de Laurie Strode se faisant inlassablement poursuivre par The Shape dans un hôpital glauque…

Au final, cela correspond à la toute dernière partie du film, Halloween II prenant son temps (un peu trop par moments, gâchant du coup la tension de certaines scènes) pour distiller la peur et nous épargnant l’ennuyeux enchaînement de mises à mort au profit de mises en scène plutôt ingénieuses. La première partie du film relate le parcours de Michael Myers (plus fourbe dans ce métrage) jusqu’à l’hôpital où est soignée Strode (c’est dans cet opus que l’on apprend que Myers est son frère, élément qui tient plus de la facilité scénaristique que de la réelle mythologie, à mon sens). Suite directe de l’original (l’action se déroulant la même nuit que les évènements du premier opus) avec une atmosphère assez similaire (pas étonnant quand on sait que Big John est au scénario -aidé de Debra Hill qui produit également- et au montage, au désespoir de Rick Rosenthal à qui il a confié le film), il confirme que bien que mal aimé (il est vrai que Jamie Lee Curtis n’est pas trop présente à l’écran et qu’il n’égale ni la subtilité ni la puissance de son aîné), cet Halloween II reste surtout plein de belles qualités et sous estimé, même s’il est un pur film de commande. Ah et on retrouve ce bon vieux Donald Pleasence dans le rôle du Dr Loomis, bien sûr!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0082495/

Halloween: J’étais curieux de découvrir ce dernier Halloween en date, qu’on nous vendait comme la suite directe de l’opus de 1978, signant le retour de Lee Curtis dans le rôle qui l’a révélé. Suite validée par Carpenter himself qui plus est! Exit donc les multiples suites bêtes à manger du fois depuis le quatrième opus (le reboot de Rob Zombie étant efficace mais finalement peu mémorable avec le recul)! Et ma foi, il s’avère plutôt une bonne surprise qui a su capter des éléments assez proches de l’original. Visuellement magnifique et plutôt bien rythmé, avec de jolis et généreux clins d’oeil à l’opus originel, il remet en lumière ses deux personnages phares: Laurie Strode en rescapée vengeresse salement badass (sorte de version alternative de Sarah Connor) et The Shape, maléfique à souhait. On déplorera surtout des personnages trop peu développés (les conséquences du trauma sur trois générations de Strode étaient pourtant une idée intéressante) et une fin expédiée à la va vite. A noter que David Gordon Green prépare également deux suites pour cette trilogie, prévues pour 2021 et 2022. A suivre!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt1502407/