When Evil Lurks: Bonne petite surprise que ce métrage américano-argentin! Traitant du sujet très éculé de la possession démoniaque mais en y injectant du folk horror, une logique de contamination, des anti-héros plutôt attachants au passé un brin torturé et une brutalité sans concession (si vous avez des enfants, ça risque de piquer !), je parie sans grand risque que ce When Evil Lurks signé Demián Rugna risque de vite devenir une référence dans sa catégorie! Dommage pour cette fin un peu poussive à mon goût mais qui renforce tout de même le nihilisme absolu du film! On apprécie aussi la jolie photographie, la métaphore du capitalisme international qui pourrit tout ce qu’il touche, un sentiment de paranoïa qui monte crescendo et un rythme lancinant assez bien maîtrisé (malgré une seconde partie assez inégale)! Une belle curiosité à découvrir en tout cas!
The Sadness: Bien que n’étant pas spécialement fan de gore (c’est même de pire en pire en vieillissant), j’avais forcément entendu parler de ce film taïwanais (réalisé par le canadien Rob Jabbaz dont c’est le premier long métrage) qui avait fait parler de lui et surfait clairement sur le bordel sanitaire/social qu’a été le Covid19 (et son lot d’angoisses associées). Alors oui, c’est clairement sanglant à souhait, brutal (on apprécie le clin d’œil -involontaire ?- à Irréversible), malsain, sans limite et ça rappelle forcément les meilleurs heures de la Catégorie III (un argument qui a fini par me convaincre de regarder le film, d’ailleurs) et entre le rythme nerveux et le propos très actuel sur les dérives des sociétés modernes (addiction à la technologie, individualisme mortifère, gestion catastrophique de l’épidémie par des politiciens opportunistes, harcèlement,…), c’est franchement plaisant à regarder à mon sens! On pourrait bien sûr pointer du doigt un mode de contamination peu clair, un propos intéressant mais peu exploité et un film d’infectés qui finalement arrive 5 ans après la bataille (pas comme si ce sous-genre regorgeait de pépites mais quand même) mais ne boudons pas notre plaisir, il y a de l’originalité, une bonne mise en scène, quelques touches d’humour, des infectés réussis, une fin ouverte à la poésie morbide,.. Que voulez vous de plus?
Brimstone: Dans une veine pas si éloignée de la brutalité finale de Bone Tomahawk mais semblable à l’esprit d’un rape & revenge aux timelines volontairement alambiquées (façon Pulp Fiction), je demande Brimstone! Ce mélange ultra poisseux de western, thriller et survival horror (voire même un soupçon de fantastique) aux allures de conte cauchemardesque sans fin (où seule la fuite semble être la meilleure option), porté par les talentueux Dakota Fanning et Guy Pearce(même si les seconds rôles ne sont pas en reste), ne peut pas vous laisser indifférent! J’éviterais d’en dire trop pour ne pas vous spoiler sur ce sublime pamphlet à priori amoral (mais terriblement actuel) sur les communautés religieuses, leurs paradoxes et leurs dérives (bien plus qu’une énième charge politiquement correcte sur la patriarcat), servi par une superbe photographie. Une de mes plus grosses claques de 2024!
Cauchemars à Daytona Beach/Nightmare: Voilà un film de psycho-killers dont j’entends parler depuis longtemps! Et je ne regrette pas du tout mon visionnage! Malgré des problèmes évidents de rythme, de longueur et de jeu d’acteurs parfois limite, Cauchemars est clairement à classer entre Maniac et Angst, tellement son personnage principal torturé (impressionnant Baird Stafford!) et son mélange (purement exploit’) de sexe et de violence gore le rendent particulièrement dérangeant… jusqu’à un final tout aussi malsain! Le film faisait partie des Video Nasties et… on peut dire qu’il ne l’a pas volé! Si ce métrage reprend quelques codes des slashers, il est en définitive bien plus original qu’on ne le pense, en plongeant dans la psychologie même du tueur (bien aidée par quelques thérapeutes peu scrupuleux), un procédé encore peu présent à l’époque!
Mad God: On ne peut pas parler de ce film sans évoquer sa génèse improbable: un tournage commencé au début des années 1990 qui sera relancé près de vingt ans après grâce à un financement participatif. Son réalisateur? Phil Tippett, un vieux briscard responsable (entre autres) des effets spéciaux sur les deux premiers Star Wars, le second volet d’Indiana Jones, Willow, la saga Robocop, Jurassic Park, Starship Troopers (pas de liens, démerdez vous un peu!) … rien que ça! Le résultat? Un univers SF/horreur délicieusement cauchemardesque et nihiliste (où l’on oscille entre les horreurs post-apo d’un champ de bataille, le steampunk pur et dur, la géniale dystopie Brazil, et les laboratoires de « scientifiques » dérangés façon Mengele) tout en stop motion (d’où les galères financières), entrecoupé de quelques séquences oniriques et avec de vrais acteurs. Néanmoins, il est clair que ce second long métrage (en réalité la fusion de trois courts métrages) souffre des défauts propres au cinéma expérimental: tout n’y est pas bon à prendre, il y a parfois du remplissage, des incohérences, quelques longueurs et lourdeurs mais la folie créative et l’absence de dialogue rendent le tout suffisament intrigant/fascinant pour aller jusqu’au bout! Et permettra au moins à chacun d’y aller de son interprétation!
Oppenheimer: Disons le d’emblée, ce n’est pas le pire film de Nolan (en même temps, quand tu succèdes à Tenet…) mais contrairement aux critiques enthousiastes que l’on peut lire un peu partout sur le web, je trouve qu’Oppenheimer montre une fois de plus les défauts récurrents du réalisateur, comme sur ces deux métrages précédents. A commencer par son côté indigeste qu’une durée totale de deux heures aurait sans doute permis d’éviter. Les personnages sont trop nombreux, ce qui rend bien soporifique l’intrigue politique dans son derniers tiers. Trop de dialogues aussi d’une façon générale. Comme si ce réalisateur, réputé pour sa mise en scène et sa dévotion pour des thématiques purement scientifiques/philosophiques, avait de moins en moins confiance en ses concepts, noyés dans une formalité bien dispensable! Et si Tenet tenait à surexpliquer son concept même, Oppenheimer, lui, noie le spectateur sous une complexification inutile du récit et un rythme effréné (même si on comprend bien que la forme et le fond ne doivent faire qu’un dans l’esprit du britannique). Malgré tout, il faut bien reconnaître que le métrage offre quelques moments de bravoure visuelle… parfois magnifiquement portés par la musique de Ludwig Göransson (on pense à la séquence d’introduction, le test Trinity ou encore les hallucinations lors du discours,…) et un casting impressionnant (Blunt, Damon, Downey Jr, Hartnett, Pugh et tant d’autres!) qui livre de jolies performances, à commencer par Cillian Murphy (acteur encore trop sous-estimé) dans le rôle titre, torturé dans le privé comme dans ses « oeuvres » (et vu les conséquences de ses travaux… on le comprend). La forme même du film (visiblement inspiré par Le Miroir de Tarkovsky), entre biopic, panorama de l’Amérique au milieu du XXe siècle, drame et thriller (à la fois psychologique et politique), mélangeant plusieurs lignes temporelles, vaut le coup d’oeil. Il n’en reste pas moins que c’est encore un film mitigé pour Christopher Nolan, définitivement enfermé dans le too much!
Scream: Porté par un joli casting féminin (Neve Campbell, Courteney Cox, Rose McGowan, Drew Barrymore) et une paranoïa constante de sa scène d’introduction perverse à souhait jusqu’à son twist final légendaire, Scream a lancé en 1996 la mode du slasher « méta » (vite rebaptisé « néo-slasher ») qui joue constamment avec ses propres codes (même si certains slashers des 80’s le faisait déjà en partie) et qui durera jusqu’aux années 2000 (avant l’invasion « zombie » finalement). Clins d’oeil à Halloween et aux Griffes de la Nuit, ainsi qu’à divers slashers de l’âge d’or, éléments clés indissociables du genre (final girl intelligente, chaste et débrouillarde qui devra lutter contre les traumas de son passé, faux coupables, policiers incompétents, soirée étudiante, scènes lycéennes,…), le film ravira sans mal tous les amateurs de psycho-killers blasés de ce sous-genre (présent!) qui a fait l’erreur de s’enfermer très vite dans ses propres gimmicks (le plus souvent par appât du gain). Il faut dire aussi que Freddy sort de la nuit avait quand même bien défriché le terrain deux ans avant, avec nettement moins de succès ceci dit! Autres points forts: la mise en scène au poil de Craven qui permet des scènes d’action efficaces, un scénario deKevin Williamson (également responsable de celui de Souviens toi l’été dernier) qui ménage admirablement son suspense, des meurtres inventifs, des touches d’humour appréciables (même si un peu trop présentes à mon goût) et un (maladroit) boogeyman réaliste devenu culte! Avec en prime, une jolie crotte de nez jetée à la face des médias et leur rapport aux faits divers! Malgré tout, on sent un potentiel un peu bridé par son propre concept par moments, comme si Wes Craven, conscient de son talent et de l’impact que pourrait avoir son retour au cinéma de genre (modernisé), n’osait pas se lâcher totalement. De mémoire, les deux opus suivants étaient tout de même plus mémorables sur la gestion de la tension et généreux sur le gore mais ce volet originel a en tout cas l’avantage d’être réaliste et surprenant! Vive Scream!
Le titre originel du film était « Scary Movie »… De la même façon, la robe que portait Ghostface devait être entièrement blanche mais le rendu était trop proche de celui d’un fantôme.
Le masque de Ghostface s’inspire (entre autres) du tableau Le Cri de Munch ainsi que de l’affiche de l’adaptation cinématographique de The Wall (concept album de Pink Floyd).
Wes Craven n’accepta pas ce projet d’emblée, voulant s’éloigner du cinéma d’horreur.
Roger Jackson, qui donne sa voix aux appels téléphoniques du tueur était totalement inconnu du reste du casting final, pour capter au mieux leurs émotions.
Le script s’inspire du sordide fait divers de 1990, connu sous le nom de Gainesville Ripper. Williamson souhaitait d’emblée faire de Scary Movie une trilogie questionnant les liens entre la violence présente dans la fiction et celle réelle.
Le Monstre/The Quatermass Xperiment: Tout premier succès public de la Hammer Films (et premier volet de la trilogie des Quatermass) et il faut dire que pour un métrage de SF/épouvante des fifties, celui là est assez généreux et inventif! Pas impossible qu’il ait passablement influencé Danger planétaire et L’Invasion des profanateurs d’ailleurs! Doté de jolis effets spéciaux et d’un suspens admirablement géré, Le Monstre figure même parmi les précurseurs du body horror et certains passages vous évoqueront sans doute The Thing (ce film est d’ailleurs un des favoris de Carpenter himself)! Mais ce n’est pas tout, entre la mise en scène admirable et la prestation de Brian Donlevy en scientifique détestable/opportuniste et Richard Wordsworth (qui deviendra un habitué des films de la Hammer) en victime mutante partagé entre sa survie et ce qu’il reste de sa morale humaine, cette chasse à l’homme porteur d’une étrange maladie risque bien de vous tenir en haleine jusqu’au bout! Une jolie découverte quoi qu’il en soit!
Avant cette adaptation cinéma, The Quatermass Experiment était une série TV à succès, produite par la Hammer et diffusée en 1953. Deux autres mini-séries suivront en 1955 et 1958.
Pour le final, une pieuvre vivante a été utilisée, ainsi que des boyaux de vache.
Le « X » du titre fait référence au fait que le film fut le premier métrage de SF a être classé X (interdit au moins de 16 ans) au Royaume-Uni. Ironie du sort, un enfant de 9 ans décèdera d’une maladie cardiaque pendant sa projection en 1956…
Dracula et les femmes/Dracula has risen from the grave: Quatrième Dracula de la Hammer, auquel incombe la lourde tâche de succéder au sublime Dracula, Prince des Ténèbres sorti deux ans avant, Dracula et les femmes s’avère être un opus plutôt original et moderne (avec une thématique sur le conflit générationnel et religieux plutôt bien amené) mais bien moins efficace que ses prédécesseurs (malgré une violence revue la hausse)! Christopher Lee est de nouveau de la partie (lui qui voulait ne pas rempiler après Le Cauchemar de Dracula…) mais il n’y aura pas de Van Helsing pour lui tenir tête cette fois ci! C’est Freddie Francis (un autre réalisateur culte de la Hammer) qui remplace ici TerenceFisherau pied levé et nous gratifie de beaucoup de scènes en extérieur… et surtout d’un excellent travail sur les couleurs (qui donnent lieu à quelques moments de poésie)! Les décors sont sublimes, comme d’habitude mais plusieurs défauts et incohérences commencent déjà à entâcher la saga (ce métrage ayant subi pas mal de coupes au montage)… Dracula, muet dans l’opus précédent, se remet à parler, perdant du coup beaucoup de son aura animale. De la même manière, on ne comprend pas pourquoi le célèbre comte choisit d’assouvir sa vengeance sur la nièce de l’exorciste (hormis pour le quota de décolletés généreux, bien sûr) et pas sur ce dernier directement (t’es le Prince des Ténèbres ou quoi?). La scène de résurrection de Dracula semble elle aussi bien forcée (pourquoi deux prêtres iraient se taper deux heures de marche dans les montagnes alors que le Comte est mort depuis belle lurette?). A l’image de cette saga où on ne cesse de convoquer le cadavre du plus célèbre des vampires (et son interprète) jusqu’à la lie… Le bon jeu d’acteurs et l’écriture de certains personnages (comme le prêtre sbirifié) viennent néanmoins contrebalancer un peu la chose. Hélas, on est déjà à la fin des sixties, la Hammer commence à manquer d’inspiration et avec la sortie de Rosemary’s Baby et La Nuit des Morts Vivants aux USA, le public va vite avoir envie de films d’épouvante plus modernes et réalistes…
Alien: Covenant:Terminons notre rétrospective Alien (on se réservera l’opus originel pour le cycle Lovecraft, les amis) avec l’infâme Covenant, suite directe de Prometheus, qui cette fois ci revient dans l’univers d’Alien tout en continuant ses questionnements créationnistes… puisque Ridley Scott est encore à la barre (et je pense qu’on peut dire que c’est déjà le début de la fin du Monsieur quand on voit la suite de sa filmo).
Vous vous rappellez quand je disais que Prometheus semblait émaner d’un Ridley Scott le cul entre deux chaises? Hé bien cette fois ci, les fans ont gueulé tellement fort qu’il a décidé d’intégrer des xénomorphes dans cette suite mais en continuant encore plus fort ses délires mystico-religieux (comme les nombreuses références à la Bible) avec un scénario encore plus au rabais! Vous vous rappellez des personnages tellement mal écrits et cons de Prometheus qu’il fallait avoir le script sous les yeux pour comprendre leur rôle dans la mission? De la logique incompréhensible dans la gestation des monstres? De la mégalomanie croissante de David? Hé bien prenez tous ces ingrédients, mettez les potards à fond et vous obtiendrez ce Covenant… qui réussit même le pari de contredire son aîné, pourtant réalisé par le même gus. Oui, oui! Si ce métrage était un troll, ça serait du génie! Alors oui, on pourrait toujours parler de sa photographie splendide (que l’on soit dans l’espace, la nature ou les ruines des Ingénieurs), de ses thématiques intéressantes (mais toujours peu subtiles devant la caméra de Scott) qui tentent de renouveller l’univers, du personnage de David (le grand méchant du métrage même si ce n’est jamais totalement assumé) et de son cynisme, de ses expériences gigeriennes (merci les scènes coupées), de la gestion du rythme et… c’est à peu près tout! Même la fin est téléphonée et la présence des xénomorphes paraît complètement factice (même si les néomorphes n’ont pas grand chose de convaincant) au vu de leur faible présence à l’écran!
Ayant vu le film à sa sortie en salles, je n’arrivais pas à le relier ni à la saga ni à Prometheus… je comprends mieux pourquoi aujourd’hui! Ce métrage est un véritable catalogue d’incohérences facilités scénaristiques et scientifiques ponctuées de quelques hommages lourdingues aux autres opus! Encore une fois, seul Fassbender s’en sort bien mais comme c’est le seul acteur connu (à l’exception d’un caméo de Pearce et de Franco) et omniprésent du film… Si l’on doit chercher une filiation à Covenant, elle a plutôt du côté de Blade Runner (il est d’ailleurs marrant de se dire que les seuls chefs d’oeuvre de Ridley Scott soient écrites par d’autres) sauf que… c’est hors sujet pour un film se rattachant à la saga. Il serait d’ailleurs à peine exagéré que de voir le réalisateur projetter ses névroses sur l’androïde: l’un méprise la saga et son public (un grand merci à la Fox de lui avoir donné quartier libre d’ailleurs) pendant que l’autre se prend pour Dieu, décimant humains et Ingénieurs sans le moindre remords (et surtout sans raison), façon Chute de Rome. Et il n’y a qu’à voir ses derniers films pour constater que clairement, Monsieur Scott se moque de tout, y compris du réalisme historique. Côté suspense, le film n’a pas grand chose d’horrifique puisque les tensions sont trop vite désamorcées (de toute façon, on se fout autant des personnages secondaires que de l’héroïne principale). La véritable question à vous poser est la suivante: avez vous réellement envie de subir un métrage de deux heures qui vous apprend qu’un androïde complexé a créé une des créatures les plus terrifiantes du cinéma d’horreur/SF simplement par ce qu’il en avait le pouvoir (oui, la même que l’on voit pourtant dans une sculpture du film précédent mais… passons)? Souhaitez vous assister à un métrage encore moins digeste que Prometheus qui ne répondra à aucune de vos réponses? Moi… non! Dire qu’on a annulé le Alien 5 de Neill Blomkamp (pourtant je suis loin d’être fan de son univers) pour ça… La seule bonne nouvelle est que l’échec du film a fait annuler le projet d’un troisième film par Ridley Scott himself! Ouf!
Bref, vous l’avez compris, il n’y a pas grand chose à sauver de ce film qui enterre à la fois la saga Alien et les rares spectateurs qui auront vu le génie de Prometheus! Et c’est comme ça que Covenant se paye le luxe de se placer entre Aliens (opus dispensable et pourtant oh combien meilleur que ce Covenant) et Alien Romulus, soit parmi les pires films de la franchise, c’est fort!
X-Files: Combattre le futur Ce serait peu exagéré que de dire que X-Files a traumatisé toute ma génération (celle de la fin des années 1980/début 1990 donc) et passablement marqué d’une pierre blanche l’univers des séries, comme Twin Peaks avant elle… mais ce sera justement l’objet d’un prochain dossier thématique! En tant que gros fan de la série, il était grand temps de revoir ce premier film. Sorti entre les saisons 5 et 6 (à l’origine, il devait sortir après la troisième), on y retrouve tous les ingrédients principaux qui ont fait son succès: intrigue conspirationniste autour de l’huile noire comme arme biologique (un des fils rouges de la série… impliquant gouvernement, CIA et aliens), inévitable destruction des preuves à la fin du métrage (un gimmick plutôt frustrant d’ailleurs), complémentarité et tension sexuelle entre Mulder et Schully dont l’avenir au FBI reste incertain, touches d’humour, personnes bienveillants sortis de nulle part… mais également ses principales faiblesses: intrigues trop grosses pour être totalement crédibles, méchants trop permissifs et ambivalents envers notre duo d’enquêteurs paranormaux,… Derrière la caméra, c’est Rob Bowman, qui avait déjà signé plusieurs épisodes de la série et ça se ressent dans la cohérence du récit, même si par moments, ça manque de faste. Le métrage est bien rythmé, avec des effets spéciaux corrects. On retrouve évidemment des personnages récurrents de la série: Skinner, l’homme à la cigarette et le Syndicat, les Lone Gunmen,… ainsi que de jolies références à Alien et The Thing qui font plaisir! Un thriller honnête et « doudou » donc, qui ne s’en sort pas si mal pour un univers de série porté sur grand écran (même s’il est vrai qu’on a parfois l’impression de regarder un long épisode de celle ci… qui ne fait pas avancer grand chose d’ailleurs) et que l’on recommandera en priorité aux fans de la série ainsi qu’aux curieux!
Note: Curiosité
Night of the Creeps/La Nuit des sangsues: Dans la veine de The Blob, voici un métrage des eighties léger et généreux rendant un très joli hommage aux films de SF/épouvante des années 1950! Au carrefour entre thématique zombies (ceux de Romero) et bizarreries cronenbergiennes (Frissons surtout), doté d’effets spéciaux gore crédibles et d’un rythme soutenu, cette comédie/teen movie diablement efficace (accessoirement le premier métrage de Fred Dekker… qui signera The Monster Squad un an plus tard) est aussi l’occasion de revoir le génial Tom Atkins dans le rôle d’un commissaire truculent et clairement dépassé par les évènements! Ici des sangsues (limaces?) extraterrestres ont la fâcheuse tendance à investir le cerveau d’adolescents pour en prendre le contrôle… les transformant du même coup en zombies! Et comme si cela ne suffisait pas, l’humour s’y fait parfois méta, entre deux bizutages de fraternité! Clairement un film à (re)découvrir!
Alors qu’on est en bonne passe de terminer une nouvelle année décidement bien pauvre en sorties mémorables, qu’en est il des dernières sorties en salles ?
Terrifier 3: Vu le tournant que prenait Terrifier 2, autant vous dire que je n’avais aucune attente concernant ce troisième volet! Suite directe du métrage précédent, nous retrouvons ici les personnages de Sienna Shaw, son frère Jonathan ainsi que Victoria Heyes, la rescapée du premier film (toujours interprétés par les mêmes acteurs). Même si bien sûr, la vraie star du film, c’est évidemment Art le Clown (toujours aussi génialement interprété)! Moins de personnages donc et un métrage plus court avec un rythme bien mieux géré, ce qui est déjà une très bonne chose en soi! L’autre gros point fort de cette suite est de renouer avec le côté vicelard et malsain du premier film, aspect qu’avait un peu perdu de vue Terrifier 2 pour se concentrer sur une pseudo mythologie qui n’apportait pas une grosse plus value. Question gore et inventivité, le métrage est tellement généreux que plusieurs personnes ont quitté la salle malgré une rarissime interdiction -18 qui n’aura échappé à personne (clairement méritée d’ailleurs). Le (mémorable) climax final synthétisant parfaitement ces deux points. Question clins d’oeil, on pensera tour à tour à Shining, The House on Sorority Row, Evil Dead2. Tom Savini himself fait même un caméo! Et ça tombe bien car, encore une fois, les FX à l’ancienne sont à tomber! Placer le récit au moment de Noël crée un contraste intéressant avec les scènes de meurtre et focaliser sur le trauma des survivants leur donne un peu de profondeur. Il semblerait que Damien Leone a retenu la leçon d’un Terrifier 2 assez tiédasse. On relèvera par contre quelques incohérences mais rien de vraiment gênant. Mais même si ce Terrifier 3 s’impose comme une suite très honnête, je ne suis pas certain qu’il faille en passer par un Terrifier 4 voire 5 (comme Leone le souhaiterait) pour clore cette saga de slasher/splatter en beauté…
The Substance: En tant qu’amateur de body horror, voilà un film sur lequel il y a beaucoup de choses à dire! Et plutôt en bien! A commencer par la mise en scène au poil (même si certains pourront la trouver un peu trop clinique) et des prises de vue inspirées. Question clins d’oeil ou influences (parfois putassières), on pensera tour à tour à Elephant Man, Carrie, Requiem for a Dream, Existenz, The Thing, Shining, Society, Basket Case, La Mouche, The Neon Demon,… bref, pas mal de classiques du body horror dans le lot! Il faut dire qu’ici les effets spéciaux à l’ancienne sont efficaces! Si la plastique de Margaret Qualley fait mouche, c’est surtout Demi Moore qui crève l’écran avec sa prestation totalement habitée! Le film, qui sous-exploite déjà ses propres personnages, manque aussi cruellement de véritables personnages secondaires (l’absence totale de famille ou de proches de l’héroïne ressemble plus à une grosse facilité scénaristique qu’une dénonciation de la solitude des femmes qui se lancent à corps perdu dans l’industrie du spectacle) et la BO est franchement moyenne. Alors évidemment, impossible d’aborder le film sans parler de son aspect coquille vide, tellement son discours féministe bas du front (devenu hélas habituel… même dans le cinéma de genre) et la pauvreté de son sous-texte (les deux étant forcément liés quand on connaît la subtilité d’analyse et l’hystérie de ses représentants) l’empêchent de dépasser son statut de simple défouloir visuel. Il est même tellement caricatural qu’il en devient un énorme contre son camp (à moins qu’il dénonce ses travers, ce dont je doute fort au vu du CV de Coralie Fargeat): on a rarement vu autant de nus gratuits dans un film censé condamner la sexualisation à outrance des femmes dans le monde actuel/du spectacle (à se demander si c’est réellement une réalisatrice aux commandes) et les personnages féminins présentés n’ont pas l’air d’être particulièrement décidés à le combattre mais bon, on est plus à un paradoxe près… On se retrouve donc avec un film féministe au message aussi absurde que le combat qu’il est censé soutenir! Ceci dit rassurez vous, on reste malgré tout à des kilomètres de l’infecte propagande woke de Titane! Heureusement les notes d’humour gomment un peu ce gros point noir. Le métrage se montre un poil longuet également (surtout pour ce qu’il a à raconter) malgré son final jouissif (qui a perdu pas mal de monde dans la salle… enfin ceux qui ont résisté à la vision des aiguilles, dents et ongles arrachés ah ah). Développer l’intrigue en essayant de remonter aux créateurs de la substance ou étoffer le discours sur les travers des réseaux sociaux aurait été bien plus pertinente par exemple! En résumé, The Substance est une expérience fascinante et délicieusement éprouvante mais qui manque cruellement de subtilité (y compris dans son symbolisme)! N’est pas Cronenberg qui veut, après tout!
Alien, la Résurrection: Il est vrai qu’entre le suicide d’Ellen Replay dans Alien3 et Jean Pierre Jeunet qui hérite du projet alors qu’il est le quatrième choix de la Fox (on parlerait même de David Cronenberg)… ce métrage a tout du film de trop sur le papier! Heureusement, ce n’est pas tout à fait le cas! Bien rythmé, reprenant le concept du premier volet d’un équipage traqué dans un vaisseau par une espèce inconnue… ainsi que des aliens utilisés comme armes biologiques par la Weyland, ce surprenant « Alien 4 » se laisse agréablement regarder, même si on sent que beaucoup de choses ont déjà été dites avec les trois premiers opus! Si certains effets spéciaux (créés par des collaborateurs réguliers de Jeunet) sont salement datés, on retrouve aisément la patte du réalisateur: le filtre jaune-vert, l’humour noir ainsi que certaines trognes qui ont déjà tourné pour lui: Dominique Pinon et Ron Perlman. Et étrangement, ça fonctionne plutôt bien avec cet univers! Weaver quand à elle achève sa collaboration avec cette saga qui l’a révélé en incarnant un clone de Ripley plus charismatique que jamais, boostée par de nouvelles capacités (suite à son hybridation avec l’ADN alien): force, réflexes, sang acide, intuition,… Winona Ryder campe l’androïde Call, un personnage secondaire qui se révèle finalement comme un des plus intéressants du film. Alors évidemment, ça serait mentir que de dire que ce film innove énormement et enrichit la saga car il a grosso modo les mêmes défauts qu’Aliens à peu de choses près… mais ne serait ce que pour le plaisir de revoir le personnage de Ripley dans un film agrémenté de quelques bonnes idées (son ton pessimiste -et que dire de la fin de l’édition spéciale?-, son approche résolument SF, les clones ratés de Ripley, la relation ambigüe entre Call et cette dernière, une variante de reine alien, le perturbant New Born de fin) et bien lié à la mythologie (sans trop la salir comme le feront les opus suivants), il serait dommage de s’en priver!
Pour votre serviteur, sur les sept films que compte actuellement la saga, cet opus (injustement) mal aimé se situe justement pile après le trio de tête! C’est pas si mal!
Late Night with the Devil: Found footage/mockumentaire ayant eu son petit succès au moment de sa sortie, Late Night with the Devil montre les évènements paranormaux qui se sont succédés sur le plateau TV d’un talk show nocturne des 70’s jusqu’à ce qu’une séance de spiritisme avec une survivante d’une secte fasse définitivement basculer l’émission en bain de sang. On peut saluer le joli casting (à commencer par la solide prestation de David Dastmalchian) et les effets spéciaux/maquillages réussis (apparemment en partie générés par des IA), deux éléments qui portent le film sur leurs épaules. Le côté rétro est très bien mis en scène et le suspense admirablement entretenu, notamment grâce aux scènes sur les coulisses de l’émission. Dénonçant autant le sensationnalisme des médias (et le jusqu’au boutisme de leurs détenteurs) que les charlatans du paranormal, Late Night offre de jolis moments de terreur (on pensera forcément à L’Exorciste ou d’autres films fondateurs du genre) entrecoupés d’humour so 70’s, sans en perdre en efficacité. Le seul véritable défaut est plutôt à chercher du côté de son scénario, plutôt classique et donc prévisible. Malgré tout plus qu’un bête film d’épouvante, le métrage prend le temps d’installer une ambiance et approfondir ses personnages. S’il vous semble que le diable tarde à pointer leur nez, restez patient car le final halluciné risque bien de vous rester en tête!
Pearl: On a déjà abordé le cas de X et de Maxxxine ici, il est donc temps de refermer la boucle! Préquelle à X, Pearl est clairement le métrage le plus original de la trilogie, du moins celui qui s’écarte le plus des codes des films d’horreur et de leurs décennies phares (70’s et 80’s donc). Encore une fois porté par une Mia Goth en grande forme, le film revient sur la jeunesse de cette Pearl légèrement bipolaire, ce qui permet de mieux appréhender ses tendances meurtrières dans X. Avec un superbe visuel renvoyant aux films en technicolor trichrome (alors que le film est censé se dérouler vingt ans plus tôt) et un aspect conte macabre quelque part entre les premiers Tim Burton (ses meilleurs… au passage) et les comédies musicales comme Le Magicien d’Oz (la scène de l’épouvantail n’est pas là par hasard), nous suivons donc le personnage, ses envies de gloire et d’ailleurs, coincé dans un Texas rural dans l’attente de nouvelles de son mari, parti servir les USA pendant la Première Guerre Mondiale. Entre une mère rigoriste entièrement dédiée à son mari gravement infirme, une sévère tendance à ne plus canaliser ses frustrations et à se réfugier dans son imaginaire pour mieux supporter le réel, les tueries ne vont pas tarder à s’enchaîner. Oui… le plus gros défaut du film est de pas avoir su éviter certains clichés (même si on a vu pire concernant les maladies mentales), ce qui a mon sens nuit à la crédibilité du personnage mais renforce du même coup le surréalisme morbide qui émane de la pellicule (à l’image de son dernier plan), entre images léchées et le drame qui précède les massacres en règle. En somme, un film audacieux sur des pans encore peu explorés par le genre (comme dans X finalement) mais dont les influences ne me parlent pas spécialement… Dommage!
Tusk: « Viens voir chérie, The Human Centipede nous a enfin fait des petits! » Voilà quelle a été ma réaction en lisant le pitch absurde (idée issue d’un des podcasts du réal) de cette comédie horrifique laissant la part belle au body horror! Et ma foi, ce délire foufou ne fonctionne pas trop mal grâce à un joli casting (où l’on retrouve Haley Joel Osment) et un réalisateur qui a déjà fait ses preuves: Kevin Smith. Nous avons aussi droit à Johnny Depp dans un rôle succulent qui semble taillé sur mesure pour l’animal! Les changements de tons comédie-drame et l’enchaînement calvaire-enquête sont plutôt bien amenés. Mon seul regret est la vitesse avec laquelle les odieuses expérimentations de Howe (bluffant Michael Parks) avancent, on a du mal à ressentir autre chose qu’un juste retour du karma pour l’odieux personnage interprété par Justin Long. Le ton comique général et l’envie de ne pas se retrouver avec une interdiction pour les moins de 16 ans, j’imagine, même si les plans dérangeants sont réussis! Les effets spéciaux sont réussis et je trouve que certains plans ne sont pas dénués d’une certaine poésie morbide (mais je crains que mon cerveau malade ne soit plus vraiment objectif sur le sujet ah ah), le tout formant un regard plutôt pessimiste sur l’humanité! On salue dans tous les cas la prise de risque punk que constitue ce film!
Megalopolis: Perplexe je suis, perplexe je reste! Rarement un film m’aura fait une telle impression en sortant de salles. Impression qui n’est d’ailleurs toujours pas partie depuis… Mi nanard intellectuel, mi curiosité visuelle, on ne peut pas reprocher à Megalopolis de ne pas être ambitieux… sauf quand on comprend que derrière la fable satirique, le réalisateur se prend vraiment au sérieux et nous délivre un message politique (daté) sur l’avenir… si prétentieux, manichéen, naïf et creux qu’il en devient risible (et que l’on résumera à un « ok, boomer! » des familles). La SF n’est qu’un prétexte ici pour aborder les questions de pouvoir, d’idéal sociétal, de décadence civilisationnelle, du temps qui passe, de l’amour, de l’espoir,… Thématiques abordées sous l’angle du politiquement correct et sans grand lien avec la réalité actuelle (bref, la gôche dans toute sa splendeur), donc sans intérêt. On évacuera donc directement cet aspect là pour se concentrer sur le plus important: le sens de la mise en scène de son réalisateur!
Projet vieux de quatre décennies ou plus, on ne va pas se mentir, même en ignorant qu’il s’agit d’un film testament, ça se ressent sur tous les points: Megalopolis donne la désagréable sensation de partir dans tous les sens puisque son réalisateur veut en mettre plein la vue et aborder plein de sujets. Résultat: le spectateur a à peine le temps de respirer et l’indigestion se fait clairement plusieurs fois sentir… Megalopolis, film excessif et éprouvant donc. Ajoutez à cela une longueur excessive et un montage qui n’aide pas à comprendre un scénario fouillis. Le casting luxueux s’en sort plutôt bien malgré la logique incompréhensible de certains personnages. Le trop plein de références à la République romaine n’était franchement pas nécessaire et rajoute aux lourdeurs et au kitsch général du métrage. J’y ai personnellement trouvé pas mal de points communs avec l’oeuvre de Shakespeare et je pense que les inspirations d’un tel métrage sont multiples. Même chose concernant les effets spéciaux: on alterne entre la stupéfaction et l’incompréhension. Sous un joli emballage, il n’y a hélas pas grand chose à sauver de cet ovni à part des passages hallucinés ou grandiloquents (souvent plein de symbolisme) très réussis… Raccourci d’une bonne demie heure, il aurait certainement gagné en puissance. Un peu comme Beau is Afraid, le dernier Aster, tiens!
Film auto-financé, on sent que ce bon vieux Francis a a pu jouir d’une liberté artistique totale sur ce film. Certainement trop. Cette mégalomanie constitue à la fois son intérêt mais aussi ses nombreuses lacunes. Quoiqu’il en soit, sortie de scène râté pour Mr Coppola!
Alien: Romulus: Alors que Ridley Scott avait laissé la saga Alien en bien piteux état avec Covenant, qu’en est il de ce nouveau opus, bifurquant vers l’arc narratif des quatre premiers films? Hé bien, s’il est loin d’être la catastrophe annoncée par sa bande annonce façon slasher de l’espace (et puis, disons que j’ai encore en mémoire le nullissime/inutile remake d’Evil Dead de son réalisateur) porté par de jeunes acteurs inconnus et même si j’en attendais strictement rien, c’est très loin d’être correct!
Ici, le plus gros défaut de ce film est de ne rien inventer et surtout de penser qu’il suffit d’injecter une bonne dose putassière de fan service pour contenter tout le monde. C’est simple, ce film est une compilation de clins d’oeil voire carrément de remake de scènes cultes de la franchise… L’intention de lier le métrage au reste de la mythologie (y compris Prometheus et Covenant) est louable mais elle rend juste ce Romulus encore plus factice et indigeste. On sauvera tout juste les deux interprètes principaux (Cailee Spaeni et surtout David Jonsson, LE seul personnage intéressant du film) au milieu d’un casting bof bof (on ne va pas se mentir les deux films précédants souffraient déjà de l’absence d’héros porté par des comédien(ne)s de talent comme Weaver. A la place, on a eu un antagoniste mémorable et surprenant joué par Fassbender mais on attendait toujours un contrepoids… mais je m’égare!), un visuel plus qu’honnête (inspiré du jeu Alien: Isolation) avec des effets spéciaux réussis, une introduction sur une planète terraformée (que l’on aurait bien aimé plus longue) et l’idée du cocon dont se sert le chestbuster pour évoluer sous sa forme finale (mais c’est pas comme si chaque phase prenait cinq minutes montre en main depuis Covenant, hein). C’est peu, trop peu!
Le reste est un tissu d’incohérences (le passage avec les facehuggers, put*in, mais j’en ris encore!), de ressucées et de fan service lourdingue au service d’un film qui se déroule tranquillement (alors qu’avec un seul xénomorphe, on avait les bases saines du premier film), entre deux scènes chocs et un compte à rebours, manière de gonfler artificiellement la tension (contrairement à notre patience). Quelques exemples? Le coup de l’hybride moche (oh comme dans Alien Resurrection!) qui devient adulte en l’espace de quelques plans pour donner lieu à un affrontement final qui rappellera la majorité des fins des opus de la saga (d’ailleurs, c’est peut être un running gag ces histoires de dépressurisation, allez savoir!), il fallait oser! Et si t’es un inconditionnel du premier opus comme moi, rassure toi, t’auras droit à un retour d’une autre version d’Ash, l’androïde originel (oui, parce qu’apparement le film prend place entre les deux premiers métrages) parce que pfff pourquoi pas? Et même si Ian Holm est décédé il y a quatre ans bah c’est pas grave, on a la technologie pour faire des face swap mal branlés… Au moins, aucun opus ne sera épargné par la purge, j’aime cette vision moderne de la démocratie! Et si je vous disais qu’ils ont même replacés mot pour mot des punchlines des anciens films? Ah ça rigole moins dans le fond, hein? Pire que le manque d’originalité, cet opus ne prend aucun risque (à l’image de l’happy end). Même s’il était boiteux et incohérent, Covenant proposait quelque chose de nouveau… Et que dire d’Aliens qui passe pour un chef d’oeuvre incontournable à côté de ce… truc! Alors, certes, il ne déforme pas ni la mythologie ni les anciens films mais du coup, quelle est son utilité réelle?
Reste à savoir quelle est la part de responsabilité d’Álvarez ou de Disney dans ce naufrage… Visiblement tout a déjà été dit sur le sujet mais on ne refuse pas quelques billets faciles surtout si on peut toucher les nouvelles générations! On a du mal à ressentir l’amour du réalisateur pour la saga dans ce best of/spin off (malgré ses intentions) tiédasse en tout cas! A noter qu’une série sur le même univers (mais se déroulant sur Terre, comme son nom l’indique), Alien: Earth, est déjà prévue pour 2025…