La Revanche de Frankenstein: Suite directe de Frankenstein s’est échappé, ce second opus de la Hammer impose le respect. Question casting déjà! On retrouve ici Peter Cushing dans le rôle du cynique docteur, Francis Matthews dans celui de son associé et Michael Gwynn dans celui de la créature revenue d’entre les morts, tandis que Terence Fisher est toujours derrière la caméra. Et ça fonctionne diablement bien! Bien équilibré entre drame, romance, traits d’humour et épouvante, le métrage nous expose une créature bien plus touchante car foncièrement plus humaine que celle précédemment incarnée par Christopher Lee. Porté par des jolis décors (moins marquants que dans d’autres films de la franchise anglaise mais tout de même), entre deux expériences sur la transplantation de cerveau et quelques accès de folie meurtière, La Revanche revient à la base du roman (bien qu’éloigné de lui sur le papier): sonder notre (sombre) nature humaine à travers le jusqu’au boutisme d’un scientifique dérangé!
Le film utilise une partie des décors du Cauchemar de Dracula sorti la même année.
Ce métrage sera un échec critique pour le public anglo-saxon et il faudra attendre six ans pour que la Hammer lance un autre opus de la saga (sans lien avec les deux premiers).
On retrouve dans ce film Michael Ripper (dans un petit rôle) qui deviendra lui aussi un habitué des films de la Hammer.
Fenêtre sur Cour: Que dire d’original sur ce monument? Que son concept de huis clos ouvert/ »action par procuration » est ingénieux et déjà méta sur la thématique du voyeurisme (non seulement celui de Jefferies -accessoirement photographe- mais aussi du spectateur)? Que le couple archétypal et bien mal assorti joué par (la sublime) GraceKelly et JamesStewart a bien du mal à être crédible aujourd’hui (contrairement à un discours finalement très actuel sur ce qu’est devenue la sordide sphère de la séduction et des relations hommes-femmes) ? Qu’au contraire la photographie de Robert Burkset la mise en scène d’Hitchcock sont toujours aussi diablement efficaces? Que ce film a dû traumatiser Brian de Palma et son Body Double en tête) comme il faut (ne serait ce qu’au travers de ses thèmes principaux: paranoïa, comportement obsessionnel,…) ? Dans tous les cas, Fenêtre sur Cour reste à la fois un joli panorama sur la société américaine de l’époque en pleine Guerre Froide et un thriller prenant, où on doute jusqu’au dernier moment de ce dont le héros (et nous avec) est témoin!
La cour intérieure façon Greenwich Village a été créée de toutes pièces dans les studios de la Paramount. Certaines actrices ont même vécu dans les appartements le temps du tournage. Un système d’arrosage intégré permettait de simuler la pluie.
Le couple Kelly-Stewart s’inspire de la romance entre Ingrid Bergman et Robert Capa tandis que le scénario est une adaptation de la nouvelle du même nom de Cornell Woolrich.
Ce film remportera quatre oscars: réalisation, scénario, son et photographie. A propos de ce dernier, l’éclairage sur le studio était prérèglé de façon à couvrir une journée entière, nuit inclus!
Tous les voisins montrés à l’écran ont un rapport avec le mariage et le couple. Un véritable miroir aux questionnements de Jefferies!
Dracula et les femmes/Dracula has risen from the grave: Quatrième Dracula de la Hammer, auquel incombe la lourde tâche de succéder au sublime Dracula, Prince des Ténèbres sorti deux ans avant, Dracula et les femmes s’avère être un opus plutôt original et moderne (avec une thématique sur le conflit générationnel et religieux plutôt bien amené) mais bien moins efficace que ses prédécesseurs (malgré une violence revue la hausse)! Christopher Lee est de nouveau de la partie (lui qui voulait ne pas rempiler après Le Cauchemar de Dracula…) mais il n’y aura pas de Van Helsing pour lui tenir tête cette fois ci! C’est Freddie Francis (un autre réalisateur culte de la Hammer) qui remplace ici TerenceFisherau pied levé et nous gratifie de beaucoup de scènes en extérieur… et surtout d’un excellent travail sur les couleurs (qui donnent lieu à quelques moments de poésie)! Les décors sont sublimes, comme d’habitude mais plusieurs défauts et incohérences commencent déjà à entâcher la saga (ce métrage ayant subi pas mal de coupes au montage)… Dracula, muet dans l’opus précédent, se remet à parler, perdant du coup beaucoup de son aura animale. De la même manière, on ne comprend pas pourquoi le célèbre comte choisit d’assouvir sa vengeance sur la nièce de l’exorciste (hormis pour le quota de décolletés généreux, bien sûr) et pas sur ce dernier directement (t’es le Prince des Ténèbres ou quoi?). La scène de résurrection de Dracula semble elle aussi bien forcée (pourquoi deux prêtres iraient se taper deux heures de marche dans les montagnes alors que le Comte est mort depuis belle lurette?). A l’image de cette saga où on ne cesse de convoquer le cadavre du plus célèbre des vampires (et son interprète) jusqu’à la lie… Le bon jeu d’acteurs et l’écriture de certains personnages (comme le prêtre sbirifié) viennent néanmoins contrebalancer un peu la chose. Hélas, on est déjà à la fin des sixties, la Hammer commence à manquer d’inspiration et avec la sortie de Rosemary’s Baby et La Nuit des Morts Vivants aux USA, le public va vite avoir envie de films d’épouvante plus modernes et réalistes…
Alien: Covenant:Terminons notre rétrospective Alien (on se réservera l’opus originel pour le cycle Lovecraft, les amis) avec l’infâme Covenant, suite directe de Prometheus, qui cette fois ci revient dans l’univers d’Alien tout en continuant ses questionnements créationnistes… puisque Ridley Scott est encore à la barre (et je pense qu’on peut dire que c’est déjà le début de la fin du Monsieur quand on voit la suite de sa filmo).
Vous vous rappellez quand je disais que Prometheus semblait émaner d’un Ridley Scott le cul entre deux chaises? Hé bien cette fois ci, les fans ont gueulé tellement fort qu’il a décidé d’intégrer des xénomorphes dans cette suite mais en continuant encore plus fort ses délires mystico-religieux (comme les nombreuses références à la Bible) avec un scénario encore plus au rabais! Vous vous rappellez des personnages tellement mal écrits et cons de Prometheus qu’il fallait avoir le script sous les yeux pour comprendre leur rôle dans la mission? De la logique incompréhensible dans la gestation des monstres? De la mégalomanie croissante de David? Hé bien prenez tous ces ingrédients, mettez les potards à fond et vous obtiendrez ce Covenant… qui réussit même le pari de contredire son aîné, pourtant réalisé par le même gus. Oui, oui! Si ce métrage était un troll, ça serait du génie! Alors oui, on pourrait toujours parler de sa photographie splendide (que l’on soit dans l’espace, la nature ou les ruines des Ingénieurs), de ses thématiques intéressantes (mais toujours peu subtiles devant la caméra de Scott) qui tentent de renouveller l’univers, du personnage de David (le grand méchant du métrage même si ce n’est jamais totalement assumé) et de son cynisme, de ses expériences gigeriennes (merci les scènes coupées), de la gestion du rythme et… c’est à peu près tout! Même la fin est téléphonée et la présence des xénomorphes paraît complètement factice (même si les néomorphes n’ont pas grand chose de convaincant) au vu de leur faible présence à l’écran!
Ayant vu le film à sa sortie en salles, je n’arrivais pas à le relier ni à la saga ni à Prometheus… je comprends mieux pourquoi aujourd’hui! Ce métrage est un véritable catalogue d’incohérences facilités scénaristiques et scientifiques ponctuées de quelques hommages lourdingues aux autres opus! Encore une fois, seul Fassbender s’en sort bien mais comme c’est le seul acteur connu (à l’exception d’un caméo de Pearce et de Franco) et omniprésent du film… Si l’on doit chercher une filiation à Covenant, elle a plutôt du côté de Blade Runner (il est d’ailleurs marrant de se dire que les seuls chefs d’oeuvre de Ridley Scott soient écrites par d’autres) sauf que… c’est hors sujet pour un film se rattachant à la saga. Il serait d’ailleurs à peine exagéré que de voir le réalisateur projetter ses névroses sur l’androïde: l’un méprise la saga et son public (un grand merci à la Fox de lui avoir donné quartier libre d’ailleurs) pendant que l’autre se prend pour Dieu, décimant humains et Ingénieurs sans le moindre remords (et surtout sans raison), façon Chute de Rome. Et il n’y a qu’à voir ses derniers films pour constater que clairement, Monsieur Scott se moque de tout, y compris du réalisme historique. Côté suspense, le film n’a pas grand chose d’horrifique puisque les tensions sont trop vite désamorcées (de toute façon, on se fout autant des personnages secondaires que de l’héroïne principale). La véritable question à vous poser est la suivante: avez vous réellement envie de subir un métrage de deux heures qui vous apprend qu’un androïde complexé a créé une des créatures les plus terrifiantes du cinéma d’horreur/SF simplement par ce qu’il en avait le pouvoir (oui, la même que l’on voit pourtant dans une sculpture du film précédent mais… passons)? Souhaitez vous assister à un métrage encore moins digeste que Prometheus qui ne répondra à aucune de vos réponses? Moi… non! Dire qu’on a annulé le Alien 5 de Neill Blomkamp (pourtant je suis loin d’être fan de son univers) pour ça… La seule bonne nouvelle est que l’échec du film a fait annuler le projet d’un troisième film par Ridley Scott himself! Ouf!
Bref, vous l’avez compris, il n’y a pas grand chose à sauver de ce film qui enterre à la fois la saga Alien et les rares spectateurs qui auront vu le génie de Prometheus! Et c’est comme ça que Covenant se paye le luxe de se placer entre Aliens (opus dispensable et pourtant oh combien meilleur que ce Covenant) et Alien Romulus, soit parmi les pires films de la franchise, c’est fort!
La Nuit du Loup-Garou: Seul film de la Hammer sur la thématique des lycanthropes, La Nuit du Loup-Garou s’avère être une jolie fresque moyenâgeuse et originale sur le sujet, sublimée par de jolis décors et un suspense progressif (on ne voit la créature qu’à la fin du métrage). On retrouve ici Oliver Reed dans un de ses premiers grands rôles… et il faut bien reconnaître le bougre s’en sort très bien dans ce rôle tourmenté! Si le film a subi les outrages du temps (on est plus proche ici de The Wolf Man que du Loup-Garou de Londres… pour le dire élégamment), on appréciera la métaphore sociale de cette tragédie et la volonté de mettre au premier plan/humaniser la victime de cette malédiction (une « cause » de lycanthropies bien plus ancienne que les morsures de loup) qui ici est pleinement consciente de ses méfaits. On déplorera par contre une romance peu crédible… Ceci dit ce film de Fisher figure facilement parmi les chefs d’oeuvre de la Hammer alors ne boudons pas notre plaisir…
Le film sera un échec lors de sa sortie, ce qui explique l’absence de saga consacrée à ce monstre sacré du cinéma d’épouvante dans le catalogue de la Hammer!
Ce métrage réutilise des décors du Cauchemar de Dracula et d’un autre métrage avorté de la Hammer: « The Rape of Sabena » (sur le thème de… l’Inquisition espagnole). Ces anglais ne perdent décidemment jamais le nord!
Prometheus:Impossible de comprendre pourquoi ce cinquième film de la franchise (septième si on inclue les deux films Alien vs Predator) divise autant sans se pencher sur sa génèse et le retour derrière la caméra du réalisateur Ridley Scott, responsable de l’indépassable premier opus! En effet, depuis Alien3, celui ci souhaitait faire un film sur l’origine des xénomorphes. En 2009, la Fox envisage sérieusement une préquelle à Alien et son choix se porte vite vers le réalisateur brittanique. En 2011, ce dernier annonce un métrage épique qui se pencherait sur l’histoire des Ingénieurs (le space jockey aperçu dans le premier Alien), leurs liens avec les créatures et l’espèce humaine mais à la fois très différent des films Alien. Alors a t il tenu ses promesses?
Et bien mmh… pas vraiment mais on y reviendra! Bien plus SF qu’horreur, il faut bien avouer que Prometheus est splendide, de ses décors à ses effets spéciaux (au hasard, les Ingénieurs). Malheureusement, ce n’est pas le cas du scénario qui semble avoir grandement souffert des réécritures successives ou du complexe de grandeur de son réalisateur… Peut être aussi que ses propres enjeux étaient trop lourds à porter pour un seul métrage! Une des grandes faiblesses du film, au delà des incohérences absolues suscitées par les incubations (aléatoires) des créatures et des temporalités qui s’entrechoquent mal (la technologie du Prometheus plus avancée que celle du Nostromo alors que le film se passe 30 ans avant en est un superbe exemple), est qu’il ne clarifie jamais vraiment son rôle entre préquelle mal branlée, remake déguisé et spin-off mal assumé (au delà des déclarations de Scott et des scénaristes). Il aurait pourtant tout à gagner à être totalement indépendant de l’univers Alien, malgré la présence des ingénieurs et d’autres créatures gigeriennes dont le rôle et l’origine sont évoquées mais de façon toujours très floue (comment a été créée l’huile noire? pourquoi les Ingénieurs veulent détruire la Terre? pourquoi ont ils créé l’espèce humaine et pourquoi nous ont ils laissé un moyen de rentrer en contact avec eux? Beaucoup de questions, aucune réponse). Cela donne l’impression que Scott ne peut pas s’empêcher d’alterner mépris pour les autres opus et fan service obligatoire… Les autres défauts majeurs sont le manque de personnages intéressants/forts (j’aime bien Rapace mais elle n’est clairement à la hauteur pour succéder à Weaver) et son rythme inconstant. Disons le clairement, seul le personnage de l’androïde David (excellent Michael Fassbender, tout en ambiguités) mérite un certain intérêt ici (ce qui sera bien problématique dans sa suite, Covenant) malgré le casting conséquent (Elba, Theron, Pierce). Dommage pour un équipage de choc censé trouver la réponse sur l’origine de l’homme… Le suspense est néanmoins correctement maintenu jusqu’à une fin haletante et grâce à un univers crédible où de nouvelles références/thématiques religieuses/métaphysiques apparaissant en filigrane. On ne peut pas reprocher au métrage de ne pas essayer d’enrichir la mythologie (comme le personnage de Peter Weyland et sa recherche de vie éternelle, par exemple). Mais le mal est fait…
Bien que la majorité des fans de la saga attendaient autre chose au moment de sa sortie (et moi avec), Prometheus « réussit » le pari fou de proposer une préquelle alternative et fascinante, qui certes rajoute plus de questions qu’elle n’en résout mais qui s’impose sans mal sur le podium des plus jolis films de la franchise (c’est dire s’il y a peu à se mettre sous la dent)… malgré un côté salement foutraque (par exemple, j’ai dû revoir les vidéos de ce bon vieux Durendal pour en comprendre les multiples clins d’oeil râtés aux autres opus) !
Le choix du nom du film (et du vaisseau) est évidemment un clin d’oeil au mythe de Prométhée, qui présente une thématique très proche.
Les scènes extérieures ont été filmées en Islande (Hekla Valley, Dettifos Falls) et en Ecosse (The Storr, Fort William).
Il s’agit d’un des derniers travaux du regretté H. R. Giger (il réalisera quelques parties de décors et son influence artistique sur le film sera visiblement supérieure à celle dans Alien) qui décèdera deux après la sortie du métrage.
Si Meredith Vickers (Charlize Theron) semble particulièrement froide et distante tout au long du film, c’est parce que son personnage était un androïde dans les anciens scripts.
La Nuit a dévoré le monde: Jolie petite curiosité française que voici, pas prétentieuse pour deux sous mais qui a le mérite de proposer quelque chose d’un peu différent! Adapté du roman de Pit Agarmen (pseudonyme de Martin Page), narrant la survie d’un habitant d’immeuble dans un Paris post-apocalyptique envahi d’infectés (soit un scénario de départ qui vous rappellera forcément 28 Jours plus tard ou encore Je suis une légende), La Nuit prend le temps de poser son ambiance pour rendre cette aventure palpitante et crédible. Je dois dire que l’aspect survie, au centre du récit, est plutôt bien retranscrit, entre le renforcement de « l’abri », la recherche de rations, le manque de liens sociaux,… Un film plutôt subtil et minimaliste, bien que pas exempt de défauts, qui montre bien la solitude et la paranoïa qui guettent son personnage principal dans son quotidien!
Note: Solide
Les Maîtresses de Dracula: Soyons clair d’emblée, il n’y a pas plus de Christopher Lee (ne souhaitant pas se cantonner au registre horrifique) que de personnage de Dracula dans ce film et… finalement tant mieux car ça en fait un métrage original et appréciable! Les décors, gros point fort de ce métrage, sont splendides comme à leur habitude. La musique, signée Malcolm Williamson (compositeur qui fera également les OST de Crescendo et Les Horreurs de Frankenstein) est également fort sympathique. Avouons tout de même que cet opus est plutôt sage question sexe et violence. Mais ne boudons pas notre plaisir, on y retrouve de vieilles trognes comme Terence Fisher derrière la caméra et Peter Cushing incarnant à nouveau le Docteur Van Helsing, accompagnées d’une belle brochette d’acteurs (David Peel, Martita Hunt, Freda Jackson). Les scénaristes se sont permis quelques variations bienvenues sur la thématique (déjà bien usée) du vampirisime. Au final, si ce second volet souffre d’une chose, c’est de la logique d’exploitation qui a voulu l’intégrer à tout prix dans la saga des Dracula alors qu’il a autant de liens avec elle que la trilogie Karnstein! Quand à la fin… comment dire, elle change un peu car la façon pour le moins abrupte dont la Hammer avait coutume de conclure ses récits commençait à devenir un véritable running gag!
Une fois n’est pas coutume, on aborde brièvement ici deux métrages devenus des classiques des débuts de la Hammer Films, qui, ne nous le cachons pas, ont surtout un intérêt historique. Il faut bien l’avouer, ces films ont plutôt mal vieilli donc je n’ai pas grand chose à dire dessus…
Frankenstein s’est échappé/The Curse of Frankenstein: Bénéficiant de décors splendides et d’une interprétation tout à fait correcte (saluons d’ailleurs la performance de Robert Urquhart) comme c’est souvent le cas avec les films de la Hammer des débuts, ce film souffre hélas de deux défauts eux aussi communs à bon nombre de métrages de la firme: le peu de temps qu’à la créature à l’écran (interprétée par Christopher Lee, bien aidé par un maquillage morbide réussi) et une intrigue bien trop lente à se lancer. Il faut bien dire que malgré ses qualités de l’époque (modernisation du mythe au travers de son récit centré sur le scientifique – Peter Cushing – si jusqu’au boutiste qu’il en devient le réel monstre du film), The Curse n’est pas vraiment passionnant, voire prévisible, d’autant que la créature a un comportement plutôt incohérent par moments.
C’est la première fois que Cushing et Lee jouent ensemble dans un film de la Hammer… Ils deviendront vite de grands amis. A vrai dire, c’est même leur premier film avec la firme pour chacun des deux! C’est également la première réalisation de Fisher pour la compagnie.
Ne pouvant s’inspirer des films Frankenstein de la Universal (particulièrement le Frankenstein de 1931), Terence Fishera dû rivaliser d’ingéniosité, notamment pour le maquillage de la créature, créé au dernier moment!
Il s’agit du premier film en couleurs de la Hammer Films.
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Le Chien des Baskerville: Réunissant à nouveau le trio béni Fisher/Cushing/Lee, cette adaptation du roman d’Arthur Conan Doyle pêche surtout par son scénario, trop verbeux! Si les décors gothiques (on a droit à beaucoup de scènes d’extérieur) et l’ambiance vintage sont particulièrement réussis et magnifiés par le Technicolor, le peu d’éléments fantastiques (malgré une scène d’introduction mémorable) et le rythme de l’enquête bien trop mou ont bien du mal à contenir tout baillement intempestif, d’autant plus le suspense met beaucoup trop de temps à culminer! Ca reste globalement fidèle au livre et les acteurs sont bons (comme André Morell en Docteur Watson), mais ne vous attendez surtout pas à du fantastique/épouvante mais bel et bien à un film policier (façon whodunit)!
Grand fan des aventures de Sherlock Holmes, Peter Cushing a aidé Terrence Fisher à incorporer des éléments des romans dans ce film.
La Hammer prévoyait initialement une nouvelle franchise autour du personnage de Sherlock Holmes mais la grande déception des spectateurs devant l’absence de monstres fera annuler le projet.
Christopher Lee jouera par la suite dans cinq autres adaptations des romans de Doyle, dont Sherlock Holmes et le Collier de la mort (dirigé d’ailleurs par Terrence Fisher).
C’est pas tout…mais on doit avancer sur notre cycle Hammer, nous! Attendez, on me dit dans l’oreillettequ’on aurait de toute façon trois autres cycles thématiques en attente depuis l’arrêt des podcasts…soit quelques années de retard! Monde de meeerde!
La Gorgone: Encore un film de la firme réunissant le trio mythique Fisher/Lee/Cushing! A la différence près que…si vous vous attendez à un énième film fantastique/épouvante de la Hammer, nous sommes plutôt ici en présence d’un thriller autour de meurtres mystérieux commis par le monstre! Porté par des décors gothiques majestueux et une interprétation au poil (comme toujours) de Peter Cushing et de Christopher Lee (plutôt à contre-courant pour ce dernier), La Gorgone est également l’occasion d’observer le fonctionnement d’un petit village d’Europe de l’Est, ses habitants, ses secrets,… Hélas entre le rythme relativement lent, les éléments fantastiques relayés au second rang au profit de l’enquête principale et un scénario qui ne brille pas vraiment par son originalité, le film perd fatalement en impact! Et c’est bien dommage car le grand intérêt de La Gorgone est bel et bien sa thématique principale, à savoir la réappropriation/modernisation du mythe antique (à rapprocher du loup garou ici)!
La Passion des Vampires/The Vampire Lovers: Premier volet de la trilogie Karnstein (tournée entre 1970 et 1971) mettant en scène Carmilla Karnstein. Tourné à une époque où la Hammer n’est déjà pas au meilleur de sa forme (apparition des gialli italiens et de films d’épouvante indépendants américains, plus ancrés dans la modernité), le studio anglais décide de lâcher progressivement les gaz sur ce qui caractérisera le cinéma d’exploitation de la décennie 70’s: toujours plus d’érotisme et de gore assumés! Et il faut dire qu’on va en avoir besoin, des bonnes vieilles recettes pour attirer le chaland avec cet autre film en demie teinte! Car malgré de splendides décors (on a globalement droit à beaucoup d’extérieurs), de bonnes idées (les linceuls, les passages oniriques) et une superbe interprétation d’Ingrid Pitt dans le rôle de l’antagoniste principale, le film patine aussi à de nombreux moments: rythme lent, dialogues nombreux, personnages niais, éléments cheap (la décapitation du début, au hasard!),… Cependant, on ne peut pas reprocher à ce film son manque d’originalité, voir un brin de subtilité bienvenu puisqu’on s’éloigne quand même du traditionnel film de vampires n’agissant que de nuit! Il s’agit en effet d’une adaptation de la nouvelle Carmilla de Sheridan Le Fanu et de son intrigue sur fond d’amour lesbien alors… on aurait pu craindre bien pire de la part de la Hammer! A noter que l’on retrouve Peter Cushingdans un rôle (bien) secondaire! Non, vraiment…encore une fois, dommage!
Ca me titille depuis un moment mais il est grand temps pour votre serviteur d’ouvrir un cycle Hammer, parce que mes lacunes sont assez sérieuses concernant cette période faste de l’horreur gothique des 60’s-70’s!Au menu donc, des classiques comme certains opus des sagas cultes Dracula/Frankenstein mais aussi des bisseries qui sentent bon l’exploitation pure et dure!
La Malédiction des pharaons/The Mummy: Après Frankenstein s’est échappé et Le Cauchemar de Dracula, La Malédiction des pharaons est le troisième classique de la firme où l’on retrouve le trio mythique de la Hammer: Terrence Fisher à la caméra, Peter Cushing comme protagoniste principal et Christopher Lee comme antagoniste. La volonté de l’époque était alors de dépoussiérer les classiques de la Universal, avec cette fois ci l’accord de celle ci. Et il faut dire que le métrage y arrive bien, tant dans ses flashbacks égyptiens (les plus intéressants, il faut bien être honnête) que dans un cadre londonien « moderne », les décors sont magnifiques, comme souvent avec la Hammer. Seulement voilà, passé ce visuel aguichant, le film s’avère trop classique, prévisible et lent, bien trop lent à démarrer. On pourrait même déplorer un aspect horrifique timide une fois que le tout se met en route. Fatalement Lee, sous ses bandages, n’a cette fois ci que ses yeux et sa carrure pour suggérer la fatale malédiction qui va s’abattre sur les profanateurs du tombeau de la princesse Ananka. Un film qui de toute évidence a mal traversé les épreuves du temps!
1- Christopher Lee s’étant blessé lors de la scène du marécage, la démarche particulière de la momie n’est pas totalement surjouée. Il se blessera d’ailleurs à de nombreuses reprises sur ce tournage.
3- Certaines scènes (le châtiment de Kharis, quand Banning se défend avec un fusil de chasse) étaient plus graphiques à l’origine mais ont été censurées.
4- Quand Kharis tente de rescuciter Ananka, on peut voir les paupières de cette dernière bouger… Erreur de tournage ou façon de dire aux spectateurs que le sortilège commençait à fonctionner?
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Le Cauchemar de Dracula/Horror of Dracula: Adaptation du roman de Bram Stocker, bien que prenant des libertés avec celui ci, Le Cauchemar de Dracula est surtout une révélation: celle de Christopher Lee dans un rôle qui lui va à merveille mais dont il ne pourra jamais se défaire par la suite, à son grand regret! Hypnotisante et terrifiante à la fois, cette magistrale interprétation vaut à elle seule le coup d’oeil. Il faut dire que le monsieur a un charisme certain…comme son collègue, Peter Cushing, qui lui donne la réplique ici dans le rôle dru Docteur Van Helsing le chasseur de vampire, comme ce sera le cas dans certains des opus suivants (dont on ne saurait trop vous recommander l’icônique Dracula, Prince des ténèbres). Pour la première fois, le sous-texte érotique (pourtant évident) du vampirisme apparaît à l’écran. Les décors et l’ambiance gothique sont excellents et participent énormément au charme du film. Que dire de plus? Terrence Fisher est derrière la caméra…donc autant dire que le travail est bien fait! Un classique efficace et bien rythmé (second succès conséquent pour la Hammer), qui n’a pas perdu de sa force au fil des décennies, contrairement au Dracula(1931) avec Bela Lugosi!
Le Chien des Baskerville (1959), autre film majeur de la Hammer, réutilisera une partie des décors créés pour ce film. La firme ne tournant généralement qu’un film à la fois, le plus souvent avec la même équipe technique, cela se produira de nombreuses fois par la suite.
Christopher Lee n’a que seize répliques dans ce film, ce qui renforce l’aura mystique et inquiétante du personnage qui apparaît d’ailleurs moins de huit minutes à l’écran.
C’est aussi à Christopher Lee que l’on doit le caractère sexuel et tragique du personnage. Lee déclare s’être inspiré du roman originel quelques temps avant le début du tournage.
Dracula n’a pas la capacité de se transformer (chauve-souris, loup et nappe de brouillard) dans ce film. Le scénariste Jimmy Sangster souhaitait un film d’épouvante aussi réaliste que possible!
L’Invasion des morts-vivants/The Plague of the Zombies: Ouvrant une voie royale pour un certain George Romero et autres Lucio Fulci, ce film vaut surtout le coup d’oeil pour sa relecture moderne de la figure du zombie, désormais pourrissant à souhait, sortant directement de sa tombe! Reprenant tout le décorum vaudou (alors en vogue dans les films de zombies de l’époque) sans en oublier le cahier des charges de la Hammer pour autant (scènes extérieures nombreuses, décors splendides – déjà utilisés pour les deux premiers Dracula avec Christopher Lee et La Femme Reptile du même réalisateur-, maquillages efficaces, personnages bien campés -mention spéciale à John Carson impeccable dans son rôle de châtelain-), le métrage propose aussi quelques petites originalités ça et là qui rendent son visionnage agréable! On est pas dans le haut du catalogue des britaniques mais il faut bien reconnaître que ce The Plague est tout à fat honnête au vu de son budget! On ne va pas tarder à entamer officiellement un cycle Hammer Films, d’ailleurs, tellement je manque de références pour les films de cette époque. A noter que c’est l’unique film du studio anglais qui traîte de cette thématique, aussi surprenant que cela puisse paraître!
Manhunter/Le Sixième Sens: Première adaptation de Dragon Rouge de Thomas Harris, ce troisième film de Michael Mann ne démérite pas à côté du mythique Le Silence des Agneaux, grâce à un joli casting (William Petersen, Tom Noonan, Brian Cox), une mise en scène, des lumières et une bande-originale aux petits oignons (le final sur In a gadda da vida, putain!). Subtile (le manichéisme n’est pas vraiment la tasse de thé du réalisateur et c’est tant mieux) et poisseuse à souhait, cette enquête opposant un profiler jusqu’au boutiste et une paire de serial killers machiavéliques (Cox campe un Hannibal Lecktor qu’on verra finalement peu mais qui marquera d’autant plus par son détachement quasi inhumain) vous tiendra en haleine tout au long de ses deux heures! Moins dans la surenchère visuelle que la trilogie qui suivra (Le Silencedes Agneaux, Hannibal, Dragon Rouge) certes, mais au moins tout aussi fascinant de par l’ambivalence de son protagoniste et ses ambiances comme les eighties savaient si bien les faire!