Bisseries: X-Files: Combattre le futur (1998), Night of the Creeps (1986)

X-Files: Combattre le futur Ce serait peu exagéré que de dire que X-Files a traumatisé toute ma génération (celle de la fin des années 1980/début 1990 donc) et passablement marqué d’une pierre blanche l’univers des séries, comme Twin Peaks avant elle… mais ce sera justement l’objet d’un prochain dossier thématique! En tant que gros fan de la série, il était grand temps de revoir ce premier film. Sorti entre les saisons 5 et 6 (à l’origine, il devait sortir après la troisième), on y retrouve tous les ingrédients principaux qui ont fait son succès: intrigue conspirationniste autour de l’huile noire comme arme biologique (un des fils rouges de la série… impliquant gouvernement, CIA et aliens), inévitable destruction des preuves à la fin du métrage (un gimmick plutôt frustrant d’ailleurs), complémentarité et tension sexuelle entre Mulder et Schully dont l’avenir au FBI reste incertain, touches d’humour, personnes bienveillants sortis de nulle part… mais également ses principales faiblesses: intrigues trop grosses pour être totalement crédibles, méchants trop permissifs et ambivalents envers notre duo d’enquêteurs paranormaux,… Derrière la caméra, c’est Rob Bowman, qui avait déjà signé plusieurs épisodes de la série et ça se ressent dans la cohérence du récit, même si par moments, ça manque de faste. Le métrage est bien rythmé, avec des effets spéciaux corrects. On retrouve évidemment des personnages récurrents de la série: Skinner, l’homme à la cigarette et le Syndicat, les Lone Gunmen,… ainsi que de jolies références à Alien et The Thing qui font plaisir! Un thriller honnête et « doudou » donc, qui ne s’en sort pas si mal pour un univers de série porté sur grand écran (même s’il est vrai qu’on a parfois l’impression de regarder un long épisode de celle ci… qui ne fait pas avancer grand chose d’ailleurs) et que l’on recommandera en priorité aux fans de la série ainsi qu’aux curieux!

Note: Curiosité

Night of the Creeps/La Nuit des sangsues: Dans la veine de The Blob, voici un métrage des eighties léger et généreux rendant un très joli hommage aux films de SF/épouvante des années 1950! Au carrefour entre thématique zombies (ceux de Romero) et bizarreries cronenbergiennes (Frissons surtout), doté d’effets spéciaux gore crédibles et d’un rythme soutenu, cette comédie/teen movie diablement efficace (accessoirement le premier métrage de Fred Dekker… qui signera The Monster Squad un an plus tard) est aussi l’occasion de revoir le génial Tom Atkins dans le rôle d’un commissaire truculent et clairement dépassé par les évènements! Ici des sangsues (limaces?) extraterrestres ont la fâcheuse tendance à investir le cerveau d’adolescents pour en prendre le contrôle… les transformant du même coup en zombies! Et comme si cela ne suffisait pas, l’humour s’y fait parfois méta, entre deux bizutages de fraternité! Clairement un film à (re)découvrir!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0091630/

Bisseries: Ennemi d’État (1998), The Strangers (2008)

Ennemi d’État: Thriller technologique et conspirationniste traitant d’un thème terriblement d’actualité (la surveillance du peuple à son insu aux travers des technologies modernes) mêlant mafia, monde de la justice, héros dépassé par les évènements, assassinats politiques, NSA et vieux briscard insaisissable, il faut avouer que ce métrage donne l’eau à la bouche! Et Tony Scott réussit à proposer un métrage clair, prenant et nerveux. La principale ombre au tableau est son côté poussif car… Will Smith ne peut pas s’empêcher de faire… du Will Smith (aka du comique lourdingue et franchement dispensable) et c’est extrêmement dommageable à la fois pour le rythme et la crédibilité de son personnage! C’est rageant car ce Ennemi d’État haletant avait pourtant tout pour marquer les esprits! Gene Hackman s’en sort bien mieux, même si son personnage n’est pas non plus dans du très subtil (à l’image de la résolution du récit)! Il faut aussi reconnaître que le métrage a vieilli (technologiquement forcément mais aussi au niveau du ton employé) et les attentes du public ont bien changé depuis! Ca se regarde bien malgré tout!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0120660/

The Strangers: Voilà un joli survival (bien que infusé de slasher, de drame et de fantastique) inspiré d’une histoire vraie! Scott Speedman et Liv Tyler (bien trop rare sur les écrans) y incarne un couple qui, de retour dans leur résidence secondaire, va se faire harceler toute une nuit par un trio d’agresseurs masqués (masques du plus bel effet, au passage) de plus en plus véhéments. Entre huis clos, couple en proie aux doutes, inversion des rôles (qui sont finalement les vrais intrus ici: le couple de citadins ou les rednecks locaux?), home invasion, The Strangers intrigue et maintient en haleine par sa subtilité (ici, pas de jumpscares car le moindre bruit constitue une menace), sa photographie et son sadisme froid qui n’est pas sans rappeler les films de Ti West! On pensera aussi plusieurs fois à You’re Next et Funny Games… La volonté de rendre les assaillants quasi muets est louable et renforce leur aura et leurs apparitions quasi surnaturelles (soit la vraie nature du slasher selon John Carpenter). Le plus gros défaut du métrage est qu’il se montre extrêmement avare en explications comme sur sa volonté d’étoffer ses personnages principaux… et finit donc par manquer cruellement de consistance! A l’image de sa fin aussi énigmatique qu’incompréhensible!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0482606/

Bisseries: Les Trois Jours du Condor (1975), RoboCop 2 (1990)

Les Trois Jours du Condor: Il serait de temps de nous remettre à notre cycle « conspiracy thrillers », non? Peu convaincu par La Firme du même réalisateur, j’ai donc lancé cet excellent thriller 70’s, porté par Robert Redford et Faye Dunaway (dont on pourra reprocher au personnage ambigu d’être sous-exploité) sans trop savoir à quoi m’attendre! Un film haletant narrant l’histoire d’un brillant cryptographe de la CIA traqué par sa propre organisation après l’assassinat commandité de toute son équipe. Bien rythmé mais parfois un peu osbcur dans ses explications, l’enquête sur les responsables du massacre s’accompagne d’un suspens qui va crescendo et d’une atmosphère paranoïaque particulièrement réussie. La romance « forcée » (passage obligé pour alléger le récit, on se doute bien), elle, l’est bien moins! Adapté du roman de James Grady et sans doute inspiré par les affaires du Watergate survenues trois ans plus tôt, le métrage dénonce la toute puissance et les dérives (en premier lieu leur corruption) des organisations politiques et de renseignements, thématiques soulignées par une fin nihiliste/cynique à souhait et le glaçant personnage incarné par Max Von Sydow. Servi par une remarquable jeu d’acteurs et un cadre urbain aussi terne que l’est devenu (depuis bien longtemps) le pays de l’Oncle Sam, ce film de Sydney Pollack est clairement un incontournable du genre!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0073802/

RoboCop 2: Suite méconnue et mal aîmée mais néanmoins sympathique que ce Robocop 2! Il faut dire que le film avait pourtant tout pour plaire: les acteurs principaux du premier opus (Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy), un réalisateur loin d’être manchot (Irvin Kershner, responsable de L’Empire contre-attaque), le même univers urbain sordide et les mêmes thématiques désabusées. Alors oui, évidemment le film n’a ni la puissance ni la subtilité du sous-texte de celui de Verhoeven (pour sa défense, ce métrage a connu une production chaotique, entre faillite imminente d’Orion Pictures -c’est justement pour l’éviter que cette suite verra le jour-, grève des scénaristes) mais il nous donne tout de même ce qu’on attend de lui: encore plus d’action, de violence, de divertissement, des saillies satiriques. Le pitch pourra d’ailleurs rappeller celui de Terminator 2 sorti un an plus tard! Alors ne boudons pas notre plaisir, si toutes les suites de films cultes étaient de cet acabit! A noter que Frank Miller est au scénario, Phil Tippet et Rob Bottin aux effets spéciaux!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0100502/

L’Envers du Culte: French Connection (1971), Marathon Man (1976)

French Connection: N’ayant finalement vu que L’Exorciste (un des rares classiques d’épouvante que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur) de Mr Friedkin, il était grand temps de découvrir le tout aussi mythique French Connection, le film qui a propulsé la carrière de son réalisateur! Mise en scène ingénieuse et nerveuse héritée du documentaire (héritage particulièrement efficace dans les scènes de poursuites), ambiances new-yorkaises hivernales crades à souhait mais réalistes (dealers et dopes à tous les coins de rue, bâtiments désaffectés,…), policiers désabusés, brutaux et obsessionnels magistralement interprétés par Gene Hackman et Roy Scheider (les seconds rôles sont tout aussi excellents), enquête aux allures de descente aux enfers… on comprend facilement pourquoi le film a fait date! Le tout évidemment inspiré du réseau du même nom (et du duo de vrais flics Sonny Grosso et Eddie Egan qui font une apparition dans le film) comme il est décrit dans le roman de Robin Moore! Sachant que je porte un culte à Taxi Driver pour un univers tout aussi poisseux, quelle claque j’ai pris! Alors, allez vite voir ou revoir ce chef d’oeuvre nom de Dieu!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0067116/

Anecdotes:

  1. Les scènes du film ont été tournées à New-York et en Provence (Marseille, Cassis).
  2. William Friedkin a voulu être le plus fidèle possible à l’enquête sur le réseau d’héroïne, ce qui contribue à la force du film. Hackman et Scheider ont d’ailleurs assisté le vrai duo de policiers pendant un mois pour rentrer totalement dans la peau de leurs personnages.
  3. Gene Hackman n’était pas le premier choix du réalisateur pour incarner James « Popeye » Doyle. Paul Newman, James Caan, Charles Bronson, Steve McQueen et bien d’autres encore furent approchés.
  4. Friedkin a dû faire preuve d’ingéniosité sur le tournage (à la fois pour ne pas exploser son budget et parce que l’équipe n’avait pas toujours les permissions de filmer): caméra embarquée dans une voiture, caméraman placé dans un fauteuil roulant (pour remplacer une dolly cam),…
  5. Peu de scènes étaient scriptées avant le jour du tournage, beaucoup ont été improvisées en arrivant sur place.

————————————————————————–

Marathon Man: Alors, je vais être honnête avec vous, même si je n’ai pas passé un sale moment avec ce Marathon Man, je dois bien avouer qu’au moment d’écrire ces lignes (des années après donc), je n’en ai plus grand souvenir (ce qui est rarement bon signe quand même)… même si à la relecture de mes notes, j’étais plutôt dithyrambique après le visionnage. Il faut bien avouer que le métrage de John Schlesinger accuse le poids des décennies désormais, à commencer par sa durée, son scénario et ses personnages pas très fins. Reconnaissons lui quand même les qualités d’un thriller politique/à conspiration particulièrement poisseux et plutôt bien interprété (bien que pas fan de Dustin Hoffman de façon générale), gérant bien son suspense mais voilà… beaucoup de thrillers de la même trempe sont sortis depuis et il faut bien reconnaître que cette adaptation du roman de William Goldman n’est pas/plus dans le haut du panier désormais!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0074860/

Anecdotes:

  1. Laurence Olivier était gravement malade au moment du tournage mais a accepté le rôle du Dr Szell (passablement inspiré par Josef Mengele) pour mettre sa famille a l’abri financièrement. Sa prestation lui a valu une nomination aux Oscars, qu’il pu savourer, remis de son cancer de l’époque.
  2. Il s’agit d’un des tout premiers films utilisant la steadicam.
  3. Hoffman se mit à pratiquer régulièrement la course à pied, pour mieux appréhender son personnage.
  4. Plusieurs scènes violentes ont été raccourcies voire coupées, après que le public s’en soit plaint après une projection test.
  5. Si Laurence Olivier joue ici un ancien nazi, il a aussi joué à l’inverse un chasseur de nazi dans Ces Garçons qui venaient du Brésil sorti deux ans plus tard.

L’Envers du Culte: Total Recall (1990), Au dela du réel (1980)

Total Recall: Une éternité que je n’avais pas vu celui ci! Adaptation d’une nouvelle de l’incontournable Philippe K.Dick, Total Recall, au delà de présenter les thématiques habituelles du hollandais (violence, ambiguité, exagération) est surtout marquant de par ses FX/décors réussis (qui ont plutôt bien vieillis) et sa thématique sur l’identité qui fait craindre un twist à chaque instant. Même si je n’aurai pas forcément choisir Schwarzy (initiateur principal du projet après que Dino De Laurentiis ait abandonné) pour le rôle principal (Michael Ironside et Sharon Stone régalent suffisement pour compenser), la seule véritable ombre au tableau est son côté prévisible. Le scénario de ce côté là est par moments aussi original qu’un film d’action de série B. Dommage! Un film au propos social qui a eu son important dans l’univers SF futuriste/cyberpunk dans tous les cas (pas si fréquent au cinéma l’air de rien).

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0100802/

Anecdotes:

  1. Cette adapation est un vieux projet datant des années 1970… une de ses versions donnera finalement… le script d’Alien! Cronenberg travaillera sur une autre version au milieu des années 1980 avant d’abandonner pour tourner La Mouche. Le scénario connaîtra ainsi plus de 40 moutures!
  2. Le tournage s’est déroulé à Mexico et dans le Nevada.
  3. Certains éléments sont inspirés de The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy de Douglas Adams.

Au Delà du Réel/Altered States: Comme il ne faut pas rester sur une mauvaise impression, je me suis lancé dans cet autre métrage culte de Ken Russell qui me faisait envie depuis longtemps! Et le réalisateur a réussi à me toucher beaucoup plus dans celui ci (comment ça, ce n’est pas difficile?), malgré un univers particulier bien à lui (cet amour du kitsch et d’un certain mauvais goût qui peut en décourager certains… on ne pourra d’ailleurs que constater que le film a d’ailleurs passablement vieilli)! Mais… avec des passages hallucinés du plus bel effet, rappellant le meilleur de Jodorowsky mais aussi les mutations corporelles de l’ami Cronenberg, Au Delà du Réel possède deux grandes forces: un scénario alléchant, à la fois fort et original (une quête du savoir originel adaptée de la nouvelle de Paddy Chayefsky qui n’est pas sans rappeller un certain Dr Jekyll & Mr Hyde) et les solides interprétations du duo William Hurt/Blair Brown qui portent le film. Autrement, ça part un peu dans tous les sens: SF, drame, fantastique, métaphysique, épouvante, surréalisme,… mais ça reste suffisamment intrigant pour se regarder jusqu’au bout! Le gros problème est finalement le rythme: c’est long, lent et par moments… carrément verbeux (voire culcul comme pour la fin)! On ne pourra pas reprocher à son réalisateur d’être resté en terrain connu en tout cas! Une véritable expérience cinématographique!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0080360/

Anecdotes:

  1. La direction du film a été proposée à beaucoup de beau monde: on parle de Spielberg, Kubrick, Pollack, Wise, Welles (la flemme de mettre les liens, débrouillez vous!)… mais c’est finalement Arthur Penn qui sera choisi… dans un premier temps!
  2. La collaboration entre Russell (régulièrement ivre sur le plateau) et Chayefsky (qui mourra peu de temps après la sortie du film) a été tellement conflictuelle pendant le tournage que ce dernier n’apparaît que sous pseudonyme pendant le générique (« Sidney Aaron »). Russell deviendra d’ailleurs peu après persona non grata à Hollywood (Altered States est son premier film américain) et devra revenir en Angleterre quelques années plus tard.
  3. Ce film marque les débuts au cinéma de William Hurt et Drew Barrymore. C’est également un des premiers métrages à utiliser des effets spéciaux numériques.
  4. Le film s’inspire des expériences scientifiques de John C. Lilly, l’inventeur du caisson d’isolaton (entre autres).
  5. John Dykstra, spécialiste des effets spéciaux, quitta le tournage peu après Arthur Penn et c’est Bran Ferren qui prendra sa suite… avec un budget amoindri!

Bisseries: Capricorn One (1977), Klute (1971)

Capricorn One: Thriller au scénario ingénieux, porté par une brochette d’acteurs plus ou moins habitués à des seconds rôles mais qu’on déjà forcément vu « quelque part » (James Brolin, Telly Savalas et même… O.J. Simpson), Capricorn One est situé à la croisée du scandale du Watergate et des théories sur l’alunissage d’Apollo 11 filmé en studio (à une époque où la tendance des masses décérébrées et des médias qui vont avec n’était pas à la croisade anti-complots). Trois astronautes sont ainsi forcés de mettre en scène le succès d’une mission spatiale vers Mars, au profit de la NASA (qui a d’ailleurs participé à la création des décors) et du Président des USA du moment, leurs familles étant par ailleurs prises en otage. Mais un technicien de la NASA, ainsi que son ami journaliste vont commencer à avoir eux aussi des doutes sur la véracité du projet spatial. Bien rythmé, doté de décors diversifiés, parsemé de second degré et mettant en scène des américains « ordinaires », ce mélange SF/thriller politique mèle intelligemment ces deux « histoires » (celle des astronautes et l’enquête du journaliste) jusqu’à un final façon survival en guise d’apothéose (un peu grossière d’ailleurs, il faut bien l’avouer). Assez osé pour l’époque vu les sujets abordés (pouvoir des images, intérêts politiques,…)! Une bonne surprise en tout cas!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0077294/

Klute: Enquêtant sur la disparition d’un homme à la supposée double vie, le détective privé John Klute (Donald Sutherland) n’a d’autre choix que de repartir à zéro et interroger Bree Daniels, une call-girl new yorkaise (Jane Fonda crève l’écran dans ce rôle aussi inhabituel que détonnant) que le disparu aurait fréquenté. Voilà le pitch de départ de ce formidable thriller néo-noir qui vous entraînera dans les bas fonds de la Grande Pomme! La complémentarité entre ce Klute froid/incorruptible et Daniels alternant entre indépendance et vulnérabilité rappelle les rapports complexes mais fascinants entre Blomkvist et Salander dans la saga Millenium. La BO de Michael Small (qui collaborera maintes fois avec le réalisateur) est mémorable. Et que dire de ce final glaçant en diable? En tout cas, si vous n’êtes pas allergique aux thrillers au rythme lancinant, à la menace suggérée (plutôt que montrée), tenant magistralement le suspense sur la durée et n’ayant pas peur de développer ses personnages (finalement plus importants que l’enquête elle même), avec une image classe et une ambiance paranoïaque à la De Palma (Pakula ayant commencé sa carrière en même temps que l’ami Brian), Klute est fait pour vous! Oui, c’est vrai que dit comme ça, il faudrait être fou pour refuser, alors… foncez!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0067309/

Bisseries: Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes (2011), Snake Eyes (1998)

Millénium (2011): Disons le d’entrée, je n’ai pas lu le roman (du même nom) de Stieg Larsson dont est tiré ce film (adaptation du premier roman de la trilogie, plus précisement) ni vu la mini série suédoise de 2009 (avec Noomi Rapace). Mais j’ai cru comprendre que cette adaptation était globalement assez fidèle!

Entrons dans le vif du sujet: l’histoire et le personnage de Lisbeth Salander (incarné par la stupéfiante Rooney Mara, déjà vue dans le soporifique The Social Network du même réal) est clairement le point fort du film. Et s’il paraît un peu cliché au début, on s’y attache sans peine au fil du récit. Au final, c’est elle, la véritable héroïne du film! Le duo journaliste baffoué/hackeuse sociopathe est intéressant car complémentaire et leur rencontre est plutôt bien amenée. L’autre point marquant, c’est évidemment son esthétique, les paysages suédois (alternant entre un Stockholm grisâtre et la glauquissime île familiale des Vanger) se mariant parfaitement à la mise en scène de Fincher. Et comme ce thriller n’est pas des plus légers, dépeignant une humanité globalement bien dégueulasse (parfois meurtrie jusqu’au sein de sa propre famille) et des héros solitaires et torturés, ça fait des étincelles! Le rythme est lancinant mais maîtrisé, les 2h30 d’enquête passent sans souci (malgré un épilogue pas forcément nécessaire, voire détonnant avec le reste du film), grâce également à une BO aux petits oignons (signée Trent Reznor et Atticus Ross, désormais collaborateurs réguliers du réal). Côté casting on retiendra bien sûr la performance de Craig et de Mara mais aussi celle du glaçant Stellan Skarsgård (vu maintes fois chez Lars Von Trier) malgré une gallerie de têtes connues (Robin Wright, Steven Berkoff, Joely Richardson,…). D’ailleurs, Fincher choisit ici de mettre en avant ses personnages, pour relayer l’intrigue au second plan et c’est une bonne chose, car au final celle ci se révèle assez indigeste sur la durée. Plus subtil qu’il n’y paraît, diablement efficace, ce Millenium, même s’il fait forcément penser à Zodiac, est un très bon cru qui reste en tête!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt1568346/

Snake Eyes: Sympathique thriller de Brian de Palma que j’avais oublié dans sa filmographie, Snake Eyes est porté par deux acteurs solides, Nicolas Cage et Gary Sinise (qui a tout de même signé dans de bons films avant d’être un acteur de série). L’histoire relate l’enquête de deux vieilles connaissances sur l’asssassinat d’un secrétaire d’état pendant un match de boxe auquel elles assistaient Ce huis clos propose pas mal de jolies choses: l’opposition entre le flic local et le colonel carriériste, de jolis plans ingénieux (plan séquence d’intro, scènes en vue subjective, travelling en contre plongée), un plot twist au milieu du film qui permet à la fois de dérouler l’intrigue et de l’expliquer sans trop de lourdeurs via quelques flashbacks bien sentis. C’est plutôt bien rythmé et les thématiques phares du réal sont bien là (pouvoir des images, corruption, mensonge, bref encore une fois le spectre d’Hitchcock n’est pas bien loin) ! Mais malgré toute la virtuosité de De Palma, le dernier tiers sombre hélas dans des écueils qui pouvaient passer jusque là au second plan: ses personnages principaux en font trop (Sinise notamment… vu que Cage et la sobriété, voilà quoi!), la fin est clichée à souhait et le côté verbeux/humoristique finit par franchement lasser. Sans ça et avec un budget un peu plus conséquent, le film aurait pu être un vrai petit bijou!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0120832/

L’Envers du Culte: Le Fugitif (1993), Le Samouraï (1967)

Alors, ma foi, je n’ai pas grand chose à dire sur ce film mêlant assez habilement thriller et action, adapté d’une série des sixties (dont le concept sera repris dans les années 2000 puis 2020), hormis la performance de ses deux acteurs principaux Harrison Ford/Tommy Lee Jones et un rythme général assez bien mené le long de ses deux heures dans un Chicago bien gris… tant son suspense n’a pas fonctionné sur moi. Est ce le scénario aujourd’hui cliché et prévisible (un médecin accusé à tort du meutre de sa femme faute de preuves, un marshal zélé qui le poursuit, un ami qui n’en est finalement pas un, la découverte d’un complot de grande ampleur aux deux tiers du film et j’en passe), des facilités d’écriture qui deviennent des gimmicks poussifs et ridicules (les marshals constamment à la traîne, par exemple), le film même qui a quand même passablement vieilli, la mise en scène finalement peu mémorable, le scénario qui se casse vite la gueule question crédibilité passée la première heure ou… tout ça à la fois? Je ne saurais trop dire, toujours est il que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans. Peut etre parce que les blockbusters US n’ont jamais été ma tasse de thé. Et là, vous demanderez sûrement que ce que ce brave Andrew Davis a fait d’autre dans sa carrière? Bah des films de seconde zone avec Norris, Seagal et Schwarzy (bref, tout ce que vous ne verrez jamais chroniqué ici)… Tout s’explique! Au moins, on ne passe pas trop un sale moment ici (toujours conclure sur du positif)!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0106977/

Anecdotes:

  1. Ford et Jones (qui reprendra son rôle dans U.S. Marshals) n’étaient pas les premiers choix pour les rôles principaux. C’était Kevin Costner et Gene Hackman qui étaient pressentis au départ. Ford refusa le rôle d’Alan Grant dans Jurassic Park pour tourner le film.
  2. Harisson Ford se blessa sévèrement au genou pendant le tournage. Une grande partie du film a été tourné dans les Great Smoky Mountains, en Caroline du Nord.
  3. Beaucoup de scènes furent improvisées, comme celle de l’interrogatoire à Chicago ou celle de la parade de la Saint Patrick.
  4. Minority Report partage beaucoup de points communs avec Le Fugitif.

Le Samouraï: C’est vrai qu’ici, on parle énormément de films d’exploitation mais il se trouve que j’adore les films français des années 60/70 d’autant plus s’ils versent dans le polar… seulement j’ai encore de grosses lacunes dans ce carcan. Et c’est particulièrement le cas avec la filmographie d’Alain Delon et de Jean-Pierre Melville! Mais c’est désormais chose faite avec ce Samouraï! Au delà de la superbe photographie et de l’interprétation magistrale de Delon dans ce rôle de tueur à gages impassible et solitaire (ou quand la profession a achevé de phagocyter l’humain), c’est avant tout l’ambiance poisseuse et haletante de ce film noir que l’on retiendra… et la mise en scène brillante et minimaliste de Melville, évidemment! Les scénarios de tueurs qui se retrouvent traqués dans une urbanité glauque sont pourtant légion mais celui ci est tout simplement fascinant et intense! Le voilà, le cinéma français que l’on aime! Un film qui fera d’ailleurs date au vu des réalisateurs influents qu’il a inspiré: Walter Hill, John Woo, Nicolas Winding Refn, Jim Jarmusch, Johnnie To pour les plus évidents mais bien d’autres encore!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0062229/

Anecdotes:

  1. Si le film est adapté d’un roman « The Ronin » de Joan MacLeod (bizarrement introuvable de nos jours), il s’inspire également du film Tueur à gages/This Gun for Hire de Frank Tuttle.
  2. Ce métrage marque les débuts au cinéma de Nathalie Delon (alors épouse du comédien).
  3. Les studios Jenner dans lesquels ont été tournés une partie du film ont été ravagés par un incendie pendant le tournage. Les décors ont donc dûs être reconstruits en un temps record (deux semaines).
  4. Le Samouraï est si avare en dialogues qu’il faut attendre environ dix minutes pour que la première réplique soit prononcée!