Bisseries: Brimstone (2016), Cauchemars à Daytona Beach (1981)

Brimstone: Dans une veine pas si éloignée de la brutalité finale de Bone Tomahawk mais semblable à l’esprit d’un rape & revenge aux timelines volontairement alambiquées (façon Pulp Fiction), je demande Brimstone! Ce mélange ultra poisseux de western, thriller et survival horror (voire même un soupçon de fantastique) aux allures de conte cauchemardesque sans fin (où seule la fuite semble être la meilleure option), porté par les talentueux Dakota Fanning et Guy Pearce (même si les seconds rôles ne sont pas en reste), ne peut pas vous laisser indifférent! J’éviterais d’en dire trop pour ne pas vous spoiler sur ce sublime pamphlet à priori amoral (mais terriblement actuel) sur les communautés religieuses, leurs paradoxes et leurs dérives (bien plus qu’une énième charge politiquement correcte sur la patriarcat), servi par une superbe photographie. Une de mes plus grosses claques de 2024!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt1895315/

Cauchemars à Daytona Beach/Nightmare: Voilà un film de psycho-killers dont j’entends parler depuis longtemps! Et je ne regrette pas du tout mon visionnage! Malgré des problèmes évidents de rythme, de longueur et de jeu d’acteurs parfois limite, Cauchemars est clairement à classer entre Maniac et Angst, tellement son personnage principal torturé (impressionnant Baird Stafford!) et son mélange (purement exploit’) de sexe et de violence gore le rendent particulièrement dérangeant… jusqu’à un final tout aussi malsain! Le film faisait partie des Video Nasties et… on peut dire qu’il ne l’a pas volé! Si ce métrage reprend quelques codes des slashers, il est en définitive bien plus original qu’on ne le pense, en plongeant dans la psychologie même du tueur (bien aidée par quelques thérapeutes peu scrupuleux), un procédé encore peu présent à l’époque!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0082818/

Bisseries: Black Sheep (2006), Happy Birthday To Me (1981)

Black Sheep: Que dire de ce sympathique métrage nous proposant une version alternative et fraîche du zombie? Sorte de délire de sale gosse poussé à son paroxysme façon Troma (mais en plus sage), tout le monde en prend ici pour son grade: des écologistes activistes aux méchants capitalistes prêts à tout pour l’appât du gain… y compris certaines expériences génétiques pour le moins risquées! Prenant place en Nouvelle-Zélande (autant vous dire que les paysages sont à tomber), au sein d’une ferme caprine et d’une vieille rivalité fraternelle pour introduire ses moutons zombies (et ses « mouton-garous »), le métrage s’avère être une comédie réussie et bien rythmée, oscillant entre le gore gratuit et un humour (parfois) un peu plus subtil. Conscient de son manque de moyens qu’il assume pleinement (les effets spéciaux sont d’ailleurs tout à fait honorables), à ranger entre un Braindead et Le Loup Garou de Londres, ce Black Sheep vous fera assurément passer un bon moment! Une suite serait visiblement en préparation!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0779982/

Happy Birthday To Me: Autre slasher ayant bénéficié d’un certain culte mais qui reste plutôt méconnu chez nous, Happy Birthday possède une grande force: celle de maîtriser son suspense jusqu’à la toute fin! Et mine de rien, pour un sous-genre aussi standardisé que le slasher, ça fait une grande différence! La final girl… vous la connaissez sûrement puisqu’il s’agit de Melissa Sue Anderson, une des actrices vedettes de La Petite Maison dans la prairie… qui ici s’en sort très honorablement! Si la plupart des meurtres sont filmés en hors champ, le résultat final ne nous est pas épargné… et ces premiers sont tout de même assez vicieux et originaux pour marquer les esprits! Multipliant habilement les fausses pistes (on est clairement ici dans un whodunit teinté de giallo) grâce au passé de son héroïne jusqu’à une fin poisseuse en diable (et son double twist infernal), soignant sa photo et sa mise en scène (il faut dire que Jack Lee Thompson est loin d’être un débutant), ce métrage figure sans mal dans les plus beaux représentants du genre pendant son âge d’or… avec en prime un sous-texte sur la lutte des classes plutôt appréciable! On regrettera cependant des liens très confus entre les personnages (j’ai passé le film à me demander qui était en couple avec qui, par exemple), une absence de version director’s cut (plus de sang, bordel!) et le choix d’un titre qui spoile bien trop! Mais ça c’est pour pinailler car le film rentre sans mal dans mon top 10 slashers!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0082498/

Bisseries: X-Files: Combattre le futur (1998), Night of the Creeps (1986)

X-Files: Combattre le futur Ce serait peu exagéré que de dire que X-Files a traumatisé toute ma génération (celle de la fin des années 1980/début 1990 donc) et passablement marqué d’une pierre blanche l’univers des séries, comme Twin Peaks avant elle… mais ce sera justement l’objet d’un prochain dossier thématique! En tant que gros fan de la série, il était grand temps de revoir ce premier film. Sorti entre les saisons 5 et 6 (à l’origine, il devait sortir après la troisième), on y retrouve tous les ingrédients principaux qui ont fait son succès: intrigue conspirationniste autour de l’huile noire comme arme biologique (un des fils rouges de la série… impliquant gouvernement, CIA et aliens), inévitable destruction des preuves à la fin du métrage (un gimmick plutôt frustrant d’ailleurs), complémentarité et tension sexuelle entre Mulder et Schully dont l’avenir au FBI reste incertain, touches d’humour, personnes bienveillants sortis de nulle part… mais également ses principales faiblesses: intrigues trop grosses pour être totalement crédibles, méchants trop permissifs et ambivalents envers notre duo d’enquêteurs paranormaux,… Derrière la caméra, c’est Rob Bowman, qui avait déjà signé plusieurs épisodes de la série et ça se ressent dans la cohérence du récit, même si par moments, ça manque de faste. Le métrage est bien rythmé, avec des effets spéciaux corrects. On retrouve évidemment des personnages récurrents de la série: Skinner, l’homme à la cigarette et le Syndicat, les Lone Gunmen,… ainsi que de jolies références à Alien et The Thing qui font plaisir! Un thriller honnête et « doudou » donc, qui ne s’en sort pas si mal pour un univers de série porté sur grand écran (même s’il est vrai qu’on a parfois l’impression de regarder un long épisode de celle ci… qui ne fait pas avancer grand chose d’ailleurs) et que l’on recommandera en priorité aux fans de la série ainsi qu’aux curieux!

Note: Curiosité

Night of the Creeps/La Nuit des sangsues: Dans la veine de The Blob, voici un métrage des eighties léger et généreux rendant un très joli hommage aux films de SF/épouvante des années 1950! Au carrefour entre thématique zombies (ceux de Romero) et bizarreries cronenbergiennes (Frissons surtout), doté d’effets spéciaux gore crédibles et d’un rythme soutenu, cette comédie/teen movie diablement efficace (accessoirement le premier métrage de Fred Dekker… qui signera The Monster Squad un an plus tard) est aussi l’occasion de revoir le génial Tom Atkins dans le rôle d’un commissaire truculent et clairement dépassé par les évènements! Ici des sangsues (limaces?) extraterrestres ont la fâcheuse tendance à investir le cerveau d’adolescents pour en prendre le contrôle… les transformant du même coup en zombies! Et comme si cela ne suffisait pas, l’humour s’y fait parfois méta, entre deux bizutages de fraternité! Clairement un film à (re)découvrir!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0091630/

Bisseries: Blood Rage (1987), Haute Tension (2003)

Blood Rage/Nightmare at Shadow Woods/Slasher: Voilà un sympathique slasher sorti à la fin des 80’s (mais tourné en 1983… ce qui peut expliquer son exploitation sous divers titres) quand l’engouement pour le genre commençait clairement à retomber. Ses points forts? Un scénario un minimum original, de généreux effets gore, du second degré décomplexé et quelques variantes déjà bien méta au sein de son propre genre. Par contre, on repassera pour le jeu de certains acteurs, ses personnages globalement peu attachants, le sous-texte assez pauvre (même si on notera un certaine omniprésence de femmes qui élèvent leurs enfants seules) et une photographie un peu à la ramasse. On saluera toutefois sa terrible scène finale et la performance de Louise Lasser et Mark Soper autant à l’aise dans le rôle du psychopathe schizophrène pervers (à l’aspect tout à fait banal, ce qui le rend d’autant plus dangereux) que de son jumeau traumatisé! Dommage tout de même pour le lotissement boisé où se passe le récit et qui, comme dans un certain Vendredi 13, n’est pas du tout exploité!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0085253/

Haute Tension: Cela faisait longtemps que ce survival rural me faisait de l’oeil… Brutal, original, gore (De Rossi, oui vous avez bien lu ce bon Giannetto des familles est aux effets pratiques), bien rythmé, il faut dire que le second (vrai) métrage d’Alexandre Aja avait tout pour plaire… sur le papier! On sent l’influence évidente de Massacre à la tronçonneuse (les champs de maïs, le cadre rural, la station service) bien sûr mais aussi des rape and revenge sur la structure du scénario. Le gros défaut de ce film est le jeu très moyen de Cécile de France, clairement pas à la hauteur de celui de Philippe Nahon, parfait dans son rôle de psychopathe local, froid, brutal et sadique. En même temps, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec cette actrice… On notera également des comportements illogiques parfois énervants (mais n’est ce pas le propre des slashers/survivals?) et surtout un twist final qui tient plus de la paresse d’écriture (puisqu’en y réfléchissant deux secondes, il n’est pas cohérent avec le déroulé de l’histoire) que du génie, d’ailleurs ça serait mentir que prétendre qu’on ne l’envisage à aucun moment, vu la manière dont est sexualisé le personnage de Marie… Bref, ce n’est pas Haute Tension qui va me réconcilier avec le cinéma de genre français! Une curiosité à voir tout de même, ne serait ce que pour son cadre rural inquiétant réussi et son tueur!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0338095/

Bisseries: L’Invasion des morts-vivants (1966), Manhunter (1986)

L’Invasion des morts-vivants/The Plague of the Zombies: Ouvrant une voie royale pour un certain George Romero et autres Lucio Fulci, ce film vaut surtout le coup d’oeil pour sa relecture moderne de la figure du zombie, désormais pourrissant à souhait, sortant directement de sa tombe! Reprenant tout le décorum vaudou (alors en vogue dans les films de zombies de l’époque) sans en oublier le cahier des charges de la Hammer pour autant (scènes extérieures nombreuses, décors splendides – déjà utilisés pour les deux premiers Dracula avec Christopher Lee et La Femme Reptile du même réalisateur-, maquillages efficaces, personnages bien campés -mention spéciale à John Carson impeccable dans son rôle de châtelain-), le métrage propose aussi quelques petites originalités ça et là qui rendent son visionnage agréable! On est pas dans le haut du catalogue des britaniques mais il faut bien reconnaître que ce The Plague est tout à fat honnête au vu de son budget! On ne va pas tarder à entamer officiellement un cycle Hammer Films, d’ailleurs, tellement je manque de références pour les films de cette époque. A noter que c’est l’unique film du studio anglais qui traîte de cette thématique, aussi surprenant que cela puisse paraître!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0060841/

Manhunter/Le Sixième Sens: Première adaptation de Dragon Rouge de Thomas Harris, ce troisième film de Michael Mann ne démérite pas à côté du mythique Le Silence des Agneaux, grâce à un joli casting (William Petersen, Tom Noonan, Brian Cox), une mise en scène, des lumières et une bande-originale aux petits oignons (le final sur In a gadda da vida, putain!). Subtile (le manichéisme n’est pas vraiment la tasse de thé du réalisateur et c’est tant mieux) et poisseuse à souhait, cette enquête opposant un profiler jusqu’au boutiste et une paire de serial killers machiavéliques (Cox campe un Hannibal Lecktor qu’on verra finalement peu mais qui marquera d’autant plus par son détachement quasi inhumain) vous tiendra en haleine tout au long de ses deux heures! Moins dans la surenchère visuelle que la trilogie qui suivra (Le Silence des Agneaux, Hannibal, Dragon Rouge) certes, mais au moins tout aussi fascinant de par l’ambivalence de son protagoniste et ses ambiances comme les eighties savaient si bien les faire!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt0091474/