Hellraiser, Le Pacte (1987): Vous connaissez sans doute l’histoire, alors inutile de revenir longuement dessus: dans les 80’s, Clive Barker (que le public a découvert via ses recueils de nouvelles Book of Blood) obtient l’opportunité de réaliser l’adaptation d’une de ses propres nouvelles: The Hellbound Heart, publiée un an plus tôt. C’est alors le début d’une riche collaboration entre Barker et le cinéma de genre: Rawhead Rex, Cabal, Candyman (nouvelle « The Forbidden »), Le Maître des Illusions (« The Last Illusion »), Book of Blood (en 2009 puis 2020), The Midnight Meat Train, Dread… nombreuses seront ses oeuvres transposées sur grand écran.
Il faut dire aussi que l’écrivain anglais avait déjà trouvé un support de taille en la personne de Stephen King! Et ce premier opus d’Hellraiser est clairement une réussite sur tous les plans: visuel, inventivité, mise en scène… et même en terme de scénario et de BO (signée Christopher Young). Ce qui marque lors du premier visionnage, c’est évidemment une vision totalement novatrice et moderne dans sa façon d’aborder l’horreur au cinéma, comment l’Enfer (et ses gardiens) lui même peut s’immiscer dans notre quotidien. Abordant avec brio le duo si casse-gueule sexe et horreur, le métrage réussit le pari de rendre fascinant l’univers sado-masochiste et morbide des Cénobites (le titre originel du film était d’ailleurs « Sadomasochists from Beyond the Grave »), le tout avec un budget d’un peu moins d’un million de dollars. Evidemment, les effets spéciaux de Bob Keen y sont pour beaucoup (la lente résurrection de Frank fait toujours son petit effet) mais il faut tout de même avouer que pour une première réalisation, Barker s’en sort honorablement et propose un métrage très original qui va même plus loin que ses thématiques principales. Doug Bradley (ami personnel de Barker) y campe un Pinhead glaçant, rôle qu’il reprendra dans les sept films suivants de la saga, devenant immédiatement une des figures incontournables du cinéma d’horreur. Après ce revisionnage, il est clair que le métrage a bien vieilli et reste toujours aussi corrosif, malsain et dérangeant, sans doute car même s’il n’est pas avare en suggestions horrifiques, il reste tout de même dans une certaine sobriété. Non dénué d’humour (bien dosé), il nous propose un quasi huis clos qui prend le temps de développer ses personnages, notamment féminins (mention spéciale à Clare Higgins qui se démarque clairement du lot, même si Ashley Laurence n’est pas en reste), avec une certaine subtilité, ce qui lui permet de gommer sans mal ses quelques incohérences.
Un classique incontournable, unique et incroyablement mature qui gagnera le prix d’Avoriaz en 1988 et inspirera des suites de plus en plus navrantes (on sauvera tout de même Hellbound qui développera un peu la mythologie des Cénobites tout en restant dans la continuité de ce premier opus).
Pour les plus curieux d’entre vous, sachez qu’Alt236 y a consacré une vidéo entière il y a quelques années!
Note: Pépite
https://www.imdb.com/title/tt0093177/


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