Bisseries: Black Sheep (2006), Happy Birthday To Me (1981)

Black Sheep: Que dire de ce sympathique métrage nous proposant une version alternative et fraîche du zombie? Sorte de délire de sale gosse poussé à son paroxysme façon Troma (mais en plus sage), tout le monde en prend ici pour son grade: des écologistes activistes aux méchants capitalistes prêts à tout pour l’appât du gain… y compris certaines expériences génétiques pour le moins risquées! Prenant place en Nouvelle-Zélande (autant vous dire que les paysages sont à tomber), au sein d’une ferme caprine et d’une vieille rivalité fraternelle pour introduire ses moutons zombies (et ses « mouton-garous »), le métrage s’avère être une comédie réussie et bien rythmée, oscillant entre le gore gratuit et un humour (parfois) un peu plus subtil. Conscient de son manque de moyens qu’il assume pleinement (les effets spéciaux sont d’ailleurs tout à fait honorables), à ranger entre un Braindead et Le Loup Garou de Londres, ce Black Sheep vous fera assurément passer un bon moment! Une suite serait visiblement en préparation!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0779982/

Happy Birthday To Me: Autre slasher ayant bénéficié d’un certain culte mais qui reste plutôt méconnu chez nous, Happy Birthday possède une grande force: celle de maîtriser son suspense jusqu’à la toute fin! Et mine de rien, pour un sous-genre aussi standardisé que le slasher, ça fait une grande différence! La final girl… vous la connaissez sûrement puisqu’il s’agit de Melissa Sue Anderson, une des actrices vedettes de La Petite Maison dans la prairie… qui ici s’en sort très honorablement! Si la plupart des meurtres sont filmés en hors champ, le résultat final ne nous est pas épargné… et ces premiers sont tout de même assez vicieux et originaux pour marquer les esprits! Multipliant habilement les fausses pistes (on est clairement ici dans un whodunit teinté de giallo) grâce au passé de son héroïne jusqu’à une fin poisseuse en diable (et son double twist infernal), soignant sa photo et sa mise en scène (il faut dire que Jack Lee Thompson est loin d’être un débutant), ce métrage figure sans mal dans les plus beaux représentants du genre pendant son âge d’or… avec en prime un sous-texte sur la lutte des classes plutôt appréciable! On regrettera cependant des liens très confus entre les personnages (j’ai passé le film à me demander qui était en couple avec qui, par exemple), une absence de version director’s cut (plus de sang, bordel!) et le choix d’un titre qui spoile bien trop! Mais ça c’est pour pinailler car le film rentre sans mal dans mon top 10 slashers!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/fr/title/tt0082498/

Bisseries: Pearl (2022), Tusk (2014)

Pearl: On a déjà abordé le cas de X et de Maxxxine ici, il est donc temps de refermer la boucle! Préquelle à X, Pearl est clairement le métrage le plus original de la trilogie, du moins celui qui s’écarte le plus des codes des films d’horreur et de leurs décennies phares (70’s et 80’s donc). Encore une fois porté par une Mia Goth en grande forme, le film revient sur la jeunesse de cette Pearl légèrement bipolaire, ce qui permet de mieux appréhender ses tendances meurtrières dans X. Avec un superbe visuel renvoyant aux films en technicolor trichrome (alors que le film est censé se dérouler vingt ans plus tôt) et un aspect conte macabre quelque part entre les premiers Tim Burton (ses meilleurs… au passage) et les comédies musicales comme Le Magicien d’Oz (la scène de l’épouvantail n’est pas là par hasard), nous suivons donc le personnage, ses envies de gloire et d’ailleurs, coincé dans un Texas rural dans l’attente de nouvelles de son mari, parti servir les USA pendant la Première Guerre Mondiale. Entre une mère rigoriste entièrement dédiée à son mari gravement infirme, une sévère tendance à ne plus canaliser ses frustrations et à se réfugier dans son imaginaire pour mieux supporter le réel, les tueries ne vont pas tarder à s’enchaîner. Oui… le plus gros défaut du film est de pas avoir su éviter certains clichés (même si on a vu pire concernant les maladies mentales), ce qui a mon sens nuit à la crédibilité du personnage mais renforce du même coup le surréalisme morbide qui émane de la pellicule (à l’image de son dernier plan), entre images léchées et le drame qui précède les massacres en règle. En somme, un film audacieux sur des pans encore peu explorés par le genre (comme dans X finalement) mais dont les influences ne me parlent pas spécialement… Dommage!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt18925334/

Tusk: « Viens voir chérie, The Human Centipede nous a enfin fait des petits! » Voilà quelle a été ma réaction en lisant le pitch absurde (idée issue d’un des podcasts du réal) de cette comédie horrifique laissant la part belle au body horror! Et ma foi, ce délire foufou ne fonctionne pas trop mal grâce à un joli casting (où l’on retrouve Haley Joel Osment) et un réalisateur qui a déjà fait ses preuves: Kevin Smith. Nous avons aussi droit à Johnny Depp dans un rôle succulent qui semble taillé sur mesure pour l’animal! Les changements de tons comédie-drame et l’enchaînement calvaire-enquête sont plutôt bien amenés. Mon seul regret est la vitesse avec laquelle les odieuses expérimentations de Howe (bluffant Michael Parks) avancent, on a du mal à ressentir autre chose qu’un juste retour du karma pour l’odieux personnage interprété par Justin Long. Le ton comique général et l’envie de ne pas se retrouver avec une interdiction pour les moins de 16 ans, j’imagine, même si les plans dérangeants sont réussis! Les effets spéciaux sont réussis et je trouve que certains plans ne sont pas dénués d’une certaine poésie morbide (mais je crains que mon cerveau malade ne soit plus vraiment objectif sur le sujet ah ah), le tout formant un regard plutôt pessimiste sur l’humanité! On salue dans tous les cas la prise de risque punk que constitue ce film!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt3099498/

Bisseries: Le Mort-vivant (1974), Teeth (2008)

Le Mort-vivant/Dead of Night: Sorti la même année que Black Christmas du même réal, Le Mort-vivant est un drame fantastique/horrifique solide comme les 70’s en proposaient régulièrement (au pif Dead Zone, Carrie,…). Anticipant la vague de films sur les traumas du Vietnam en faisant revenir à la vie un soldat, ce film s’avère être une jolie variation sur la thématique zombie, au final plus sociale que réellement horrifique. En quête perpétuelle de sang pour pallier à sa dégradation physique, Andy va se retrouver au coeur d’une enquête policière et fera au passage exploser les tensions familiales latentes. Richard Backus est parfait dans le rôle du revenant, marqué par la guerre jusque dans sa psyché profonde (certains y verront sans doute une revanche divine du soldat mort au combat envers une Amérique peu soucieuse du sort des ses enfants). Quelques ombres au tableau: un rythme globalement assez lent, Lynn Carlin dans un rôle irritant au possible (voire incompréhensible par moments) et une thématique post Vietnam malheureusement peu fouillée. Il s’agit aussi du premier film sur lequel a officié Tom Savini comme maquilleur (et on peut dire que c’est déjà très bon).

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0068457/

Teeth: Film que je voulais voir depuis longtemps (il faut dire que le concept de base envoie quand même du bois), ne sachant pas trop à quoi m’attendre, ce Teeth s’avère finalement être une correcte et intelligente comédie noire (et non pas un pur teen movie, ni du body horror grand public, comme on aurait pu le croire, ouf!), se permettant même un final doublement glauque. Avec un bon équilibre entre gore et fable adolescente (au féminisme subtil…aussi rare qu’appréciable en ces sombres jours), Teeth est aussi une allégorie sur l’hypocrisie de la société américaine et surtout une révélation: Jess Weixler, qui porte totalement le film sur ses épaules!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0780622/