La Nuit du Loup-Garou: Seul film de la Hammer sur la thématique des lycanthropes, La Nuit du Loup-Garou s’avère être une jolie fresque moyenâgeuse et originale sur le sujet, sublimée par de jolis décors et un suspense progressif (on ne voit la créature qu’à la fin du métrage). On retrouve ici Oliver Reed dans un de ses premiers grands rôles… et il faut bien reconnaître le bougre s’en sort très bien dans ce rôle tourmenté! Si le film a subi les outrages du temps (on est plus proche ici de The Wolf Man que du Loup-Garou de Londres… pour le dire élégamment), on appréciera la métaphore sociale de cette tragédie et la volonté de mettre au premier plan/humaniser la victime de cette malédiction (une « cause » de lycanthropies bien plus ancienne que les morsures de loup) qui ici est pleinement consciente de ses méfaits. On déplorera par contre une romance peu crédible… Ceci dit ce film de Fisher figure facilement parmi les chefs d’oeuvre de la Hammer alors ne boudons pas notre plaisir…
Note: Solide
https://www.imdb.com/fr/title/tt0054777/

Anecdotes:
- Le film sera un échec lors de sa sortie, ce qui explique l’absence de saga consacrée à ce monstre sacré du cinéma d’épouvante dans le catalogue de la Hammer!
- Ce métrage réutilise des décors du Cauchemar de Dracula et d’un autre métrage avorté de la Hammer: « The Rape of Sabena » (sur le thème de… l’Inquisition espagnole). Ces anglais ne perdent décidemment jamais le nord!
- Ce film est également adapté de la nouvelle Le Loup-Garou de Paris de Guy Endore.
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Prometheus: Impossible de comprendre pourquoi ce cinquième film de la franchise (septième si on inclue les deux films Alien vs Predator) divise autant sans se pencher sur sa génèse et le retour derrière la caméra du réalisateur Ridley Scott, responsable de l’indépassable premier opus! En effet, depuis Alien3, celui ci souhaitait faire un film sur l’origine des xénomorphes. En 2009, la Fox envisage sérieusement une préquelle à Alien et son choix se porte vite vers le réalisateur brittanique. En 2011, ce dernier annonce un métrage épique qui se pencherait sur l’histoire des Ingénieurs (le space jockey aperçu dans le premier Alien), leurs liens avec les créatures et l’espèce humaine mais à la fois très différent des films Alien. Alors a t il tenu ses promesses?
Et bien mmh… pas vraiment mais on y reviendra! Bien plus SF qu’horreur, il faut bien avouer que Prometheus est splendide, de ses décors à ses effets spéciaux (au hasard, les Ingénieurs). Malheureusement, ce n’est pas le cas du scénario qui semble avoir grandement souffert des réécritures successives ou du complexe de grandeur de son réalisateur… Peut être aussi que ses propres enjeux étaient trop lourds à porter pour un seul métrage! Une des grandes faiblesses du film, au delà des incohérences absolues suscitées par les incubations (aléatoires) des créatures et des temporalités qui s’entrechoquent mal (la technologie du Prometheus plus avancée que celle du Nostromo alors que le film se passe 30 ans avant en est un superbe exemple), est qu’il ne clarifie jamais vraiment son rôle entre préquelle mal branlée, remake déguisé et spin-off mal assumé (au delà des déclarations de Scott et des scénaristes). Il aurait pourtant tout à gagner à être totalement indépendant de l’univers Alien, malgré la présence des ingénieurs et d’autres créatures gigeriennes dont le rôle et l’origine sont évoquées mais de façon toujours très floue (comment a été créée l’huile noire? pourquoi les Ingénieurs veulent détruire la Terre? pourquoi ont ils créé l’espèce humaine et pourquoi nous ont ils laissé un moyen de rentrer en contact avec eux? Beaucoup de questions, aucune réponse). Cela donne l’impression que Scott ne peut pas s’empêcher d’alterner mépris pour les autres opus et fan service obligatoire… Les autres défauts majeurs sont le manque de personnages intéressants/forts (j’aime bien Rapace mais elle n’est clairement à la hauteur pour succéder à Weaver) et son rythme inconstant. Disons le clairement, seul le personnage de l’androïde David (excellent Michael Fassbender, tout en ambiguités) mérite un certain intérêt ici (ce qui sera bien problématique dans sa suite, Covenant) malgré le casting conséquent (Elba, Theron, Pierce). Dommage pour un équipage de choc censé trouver la réponse sur l’origine de l’homme… Le suspense est néanmoins correctement maintenu jusqu’à une fin haletante et grâce à un univers crédible où de nouvelles références/thématiques religieuses/métaphysiques apparaissant en filigrane. On ne peut pas reprocher au métrage de ne pas essayer d’enrichir la mythologie (comme le personnage de Peter Weyland et sa recherche de vie éternelle, par exemple). Mais le mal est fait…
Bien que la majorité des fans de la saga attendaient autre chose au moment de sa sortie (et moi avec), Prometheus « réussit » le pari fou de proposer une préquelle alternative et fascinante, qui certes rajoute plus de questions qu’elle n’en résout mais qui s’impose sans mal sur le podium des plus jolis films de la franchise (c’est dire s’il y a peu à se mettre sous la dent)… malgré un côté salement foutraque (par exemple, j’ai dû revoir les vidéos de ce bon vieux Durendal pour en comprendre les multiples clins d’oeil râtés aux autres opus) !
Note: Curiosité
https://www.imdb.com/fr/title/tt1446714/

Anecdotes:
- Le choix du nom du film (et du vaisseau) est évidemment un clin d’oeil au mythe de Prométhée, qui présente une thématique très proche.
- Les scènes extérieures ont été filmées en Islande (Hekla Valley, Dettifos Falls) et en Ecosse (The Storr, Fort William).
- Il s’agit d’un des derniers travaux du regretté H. R. Giger (il réalisera quelques parties de décors et son influence artistique sur le film sera visiblement supérieure à celle dans Alien) qui décèdera deux après la sortie du métrage.
- Le scénario serait inspiré des travaux de Erich von Däniken sur la théorie des anciens astronautes.
- Si Meredith Vickers (Charlize Theron) semble particulièrement froide et distante tout au long du film, c’est parce que son personnage était un androïde dans les anciens scripts.

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