Bisseries: Flagellations (1974), X (2022)

Flagellations/House of whipcord: Sorti la même année que le célèbre Frightmare du même réalisateur, Flagellations est une petite pépite malsaine typiquement 70’s, empreinte de sadisme (même si on est plus proche ici de l’Inquisition que du Marquis de Sade) tout en évitant tout de même les nus gratuits (un exploit, vu qu’il se place dans la niche « women in prison » plutôt réputé pour ça) qu’il délaisse pour explorer la part psychologique de ses personnages. Evidemment, il n’évite pas totalement les défauts du genre: jeu d’acteurs aléatoire, personnages archétypaux,… mais le scénario mêlant habilement flashback et enquête rend le tout plus digeste. Le film cache aussi sous son postulat sulfureux (d’anciens membres de la magistrature britannique -qu’ils jugent inefficace- kidnappent et séquestrent des jeunes filles « déviantes » afin de les rééduquer… même si elles doivent y laisser la vie) des thématiques plutôt modernes, typique de la contre-culture qu’a été l’exploitation des décennies 70-80’s (il est d’ailleurs marrant de voir comment le wokisme tend à détruire cette fonction, y compris dans cette niche cinématographique réellement libertaire) : confrontation entre les nouvelles générations post-hippie et celles conservatrices (sans que l’on sache vraiment où le réalisateur se situe), critique des extrémismes religieux,… On saluera aussi une mise en scène exemplaire mettant en relief l’austérité de ses décors anglais. L’absence de happy end enfoncera, elle, le clou de ce film sombre et radical qui devrait vous rester en mémoire!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0071628/

X: On a déjà parlé ici de Ti West pour son sympathique The House of The Devil où le monsieur démontrait déjà son sens de la mise en scène (aussi splendide qu’efficace) mais je dois bien avouer que ce X là m’a cueilli au vol alors que j’en attendais franchement rien! Partant sur des bases de pur slasher 70’s rural sous fond de tournage porno où plane l’ombre de Massacre à la tronçonneuse (fatalement), il propose, en plus d’un visuel vintage franchement au poil, de sympathiques variations: personnages intéressants (du jeune cinéaste méta à l’actrice porno aux dents longues en passant par la vieille femme torturée et libidineuse), tension qui va crescendo, thématiques rarement abordées autant dans le cinéma de genre qu’en société (vieillesse et désirs sexuels) et qui méritent d’ailleurs une second visionnage après avoir vu Pearl, meurtres brutaux (là où le slasher s’enfonce traditionnellement dans des codes vus et revus qui annihilent tout suspense),… En un mot, X se montre généreux dans son amour du genre tout en proposant une belle originalité! Alors que l’essentiel du casting s’en sort honorablement (on notera les débuts de Jenna Ortega), c’est l’incontournable Mia Goth (désormais habituée des films de genre) qui crève l’écran dans un double rôle tout en nuances. S’ensuit du coup une réflexion toute personnelle: l’actuel cinéma d’horreur/épouvante est il devenu tellement insipide pour qu’une péloche comme X, jouant habilement avec les codes du genre pour mieux surprendre le spectateur, s’impose naturellement comme un des meilleurs films d’horreur de cette nouvelle décennie? Mille fois oui car il faut croire que les réal qui en sont capables ne courent pas les rues! Et puis la BO est signée Chelsea Wolfe, une autre bonne raison de se jeter sur ce film!

Note: Solide

https://www.imdb.com/title/tt13560574/

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