Bisseries: Le Venin de la peur (1971), Chromosome 3 (1979)

Le Venin de la peur: Formant le quintet des giallis les plus connus du réalisateur avec Perversion Story (1969), La Longue nuit de l’exorcisme (1972), L’Emmurée vivante (1977) et L’Eventreur de New York (1982), Le Venin de la peur brille plus par quelques séquences (les hallucinations oniriques de Carol, sa poursuite avec le hippie) que par son rythme, relativement en retrait (les scènes d’enquête proprement dites plombant sérieusement le métrage). L’ambiance est à mi chemin entre Polanski, Hitchcock et De Palma, soit une bonne dose de paranoïa, d’érotisme, de doubles vies et de gore (Fulci échappera d’ailleurs de peu à la prison pour sa scène de vivisection jugée trop réaliste)! Les thématiques macabres et nihilistes sont bien présentes (on est en 1971 et la génération hippie en prend déjà pour son grade…la bourgeoisie aussi) et le jeu d’acteurs est solide. La mise en scène est excellente (on a encore droit à ces fameux zooms et ces gros plans sur les regards, typiques de l’italien) et son twist de fin vaut amplement le détour (et mériterait bien un second visionnage, du coup). Dans tous les cas, ce second giallo a le mérite de s’éloigner des canons du genre avec classe. A noter que c’est le légendaire Morricone à la musique.

Pour aller plus loin, autre superbe chronique de Psychovision: https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/805-venin-de-la-peur-le

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0067361/

Chromosome 3/The Brood: Rare vieux classique du canadien que je n’avais pas encore vu, The Brood s’avère un bon Cronenberg, drame horrifique teinté d’un fond social très intéressant quasi cathartique (le réalisateur venait alors de divorcer de sa première épouse, alors membre d’une secte refusant la psychiatrie et s’est vu contrait de lui arracher leur fille) et continue la piste de sa fascination pour l’horreur corporelle déjà bien entamé avec Rage deux ans avant. L’ambiance glauque (quasi cauchemardesque) caractéristique de ses premiers films est bien présente malgré le budget (1,5 millions), certains plans font déjà mouche et le fond se prête déjà à beaucoup d’interprétations: le « créateur » dépassé par les pouvoirs de sa « créature », les familles séparées se livrant des guerres ouvertes via l’influence/le discours qu’ils infligent à leurs enfants, les liens entre psyché et corps, la mémoire génétique, etc. Seules véritables ombres au tableau: certains seconds rôles assez moyens (Cindy Hinds en tête) et un script un peu répétitif à la longue. Métrage qui signe aussi le début d’une période faste pour Cronenberg, qui nous régalera pendant presque vingt ans (Existenz) avec son body horror des familles. Commencera alors une seconde période pour le réalisateur, plus verbeuse et analytique mais hélas assurément moins passionnante!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0078908/

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