Bisseries: La Nuit a dévoré le monde (2018), Les Maîtresses de Dracula (1960)

La Nuit a dévoré le monde: Jolie petite curiosité française que voici, pas prétentieuse pour deux sous mais qui a le mérite de proposer quelque chose d’un peu différent! Adapté du roman de Pit Agarmen (pseudonyme de Martin Page), narrant la survie d’un habitant d’immeuble dans un Paris post-apocalyptique envahi d’infectés (soit un scénario de départ qui vous rappellera forcément 28 Jours plus tard ou encore Je suis une légende), La Nuit prend le temps de poser son ambiance pour rendre cette aventure palpitante et crédible. Je dois dire que l’aspect survie, au centre du récit, est plutôt bien retranscrit, entre le renforcement de « l’abri », la recherche de rations, le manque de liens sociaux,… Un film plutôt subtil et minimaliste, bien que pas exempt de défauts, qui montre bien la solitude et la paranoïa qui guettent son personnage principal dans son quotidien!

Note: Solide

Les Maîtresses de Dracula: Soyons clair d’emblée, il n’y a pas plus de Christopher Lee (ne souhaitant pas se cantonner au registre horrifique) que de personnage de Dracula dans ce film et… finalement tant mieux car ça en fait un métrage original et appréciable! Les décors, gros point fort de ce métrage, sont splendides comme à leur habitude. La musique, signée Malcolm Williamson (compositeur qui fera également les OST de Crescendo et Les Horreurs de Frankenstein) est également fort sympathique. Avouons tout de même que cet opus est plutôt sage question sexe et violence. Mais ne boudons pas notre plaisir, on y retrouve de vieilles trognes comme Terence Fisher derrière la caméra et Peter Cushing incarnant à nouveau le Docteur Van Helsing, accompagnées d’une belle brochette d’acteurs (David Peel, Martita Hunt, Freda Jackson). Les scénaristes se sont permis quelques variations bienvenues sur la thématique (déjà bien usée) du vampirisime. Au final, si ce second volet souffre d’une chose, c’est de la logique d’exploitation qui a voulu l’intégrer à tout prix dans la saga des Dracula alors qu’il a autant de liens avec elle que la trilogie Karnstein! Quand à la fin… comment dire, elle change un peu car la façon pour le moins abrupte dont la Hammer avait coutume de conclure ses récits commençait à devenir un véritable running gag!

Note: Solide

https://www.imdb.com/fr/title/tt0053677/

Bisseries: La Gorgone (1964), The Vampire Lovers (1970)

C’est pas tout…mais on doit avancer sur notre cycle Hammer, nous! Attendez, on me dit dans l’oreillette qu’on aurait de toute façon trois autres cycles thématiques en attente depuis l’arrêt des podcasts…soit quelques années de retard! Monde de meeerde!

La Gorgone: Encore un film de la firme réunissant le trio mythique Fisher/Lee/Cushing! A la différence près que…si vous vous attendez à un énième film fantastique/épouvante de la Hammer, nous sommes plutôt ici en présence d’un thriller autour de meurtres mystérieux commis par le monstre! Porté par des décors gothiques majestueux et une interprétation au poil (comme toujours) de Peter Cushing et de Christopher Lee (plutôt à contre-courant pour ce dernier), La Gorgone est également l’occasion d’observer le fonctionnement d’un petit village d’Europe de l’Est, ses habitants, ses secrets,… Hélas entre le rythme relativement lent, les éléments fantastiques relayés au second rang au profit de l’enquête principale et un scénario qui ne brille pas vraiment par son originalité, le film perd fatalement en impact! Et c’est bien dommage car le grand intérêt de La Gorgone est bel et bien sa thématique principale, à savoir la réappropriation/modernisation du mythe antique (à rapprocher du loup garou ici)!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0058155/

La Passion des Vampires/The Vampire Lovers: Premier volet de la trilogie Karnstein (tournée entre 1970 et 1971) mettant en scène Carmilla Karnstein. Tourné à une époque où la Hammer n’est déjà pas au meilleur de sa forme (apparition des gialli italiens et de films d’épouvante indépendants américains, plus ancrés dans la modernité), le studio anglais décide de lâcher progressivement les gaz sur ce qui caractérisera le cinéma d’exploitation de la décennie 70’s: toujours plus d’érotisme et de gore assumés! Et il faut dire qu’on va en avoir besoin, des bonnes vieilles recettes pour attirer le chaland avec cet autre film en demie teinte! Car malgré de splendides décors (on a globalement droit à beaucoup d’extérieurs), de bonnes idées (les linceuls, les passages oniriques) et une superbe interprétation d’Ingrid Pitt dans le rôle de l’antagoniste principale, le film patine aussi à de nombreux moments: rythme lent, dialogues nombreux, personnages niais, éléments cheap (la décapitation du début, au hasard!),… Cependant, on ne peut pas reprocher à ce film son manque d’originalité, voir un brin de subtilité bienvenu puisqu’on s’éloigne quand même du traditionnel film de vampires n’agissant que de nuit! Il s’agit en effet d’une adaptation de la nouvelle Carmilla de Sheridan Le Fanu et de son intrigue sur fond d’amour lesbien alors… on aurait pu craindre bien pire de la part de la Hammer! A noter que l’on retrouve Peter Cushing dans un rôle (bien) secondaire! Non, vraiment…encore une fois, dommage!

Note: Curiosité

https://www.imdb.com/title/tt0066518/