Histoire de finir les présentations! Oui, quatre ans après… mais mieux vaut tard que jamais non? Mes films favoris des ces quinze réalisateurs sont précisés entre les parenthèses.
Etant marqué à vie par le cinéma d’horreur/épouvante à l’ancienne (oh quelle surprise!) que j’ai découvert un peu avant mon adolescence (une époque où les VHS et les vidéoclubs étaient encore un passage obligatoire pour espérer voir des films que la TV n’osait pas programmer), je ne vous apprendrais sûrement rien si je vous confesse que trône tout en haut de ce classement l’incontournable John Carpenter. Antihéros, influence lovecraftienne, cynisme, musique minimaliste so 80’s, préférence pour l’horreur suggérée plutôt que frontale, tout chez lui me parle! Par contre, je dois bien avouer qu’hormis sa Trilogie de l’Apocalypse (à laquelle on peut rattacher Cigarette Burns, son excellent segment pour les Masters of Horror) et Halloween, sa carrière est tout de même très inégale.

Pour rester dans les mêmes sphères ténébreuses, il est évident que David Cronenberg (Vidéodrome, La Mouche, A History of Violence) et Dario Argento (Les Frissons de l’Angoisse, Suspiria, Ténèbres) m’ont aussi passablement traumatisé. Le premier est un des premiers à avoir intégré des concepts forts et existentiels dans le cinéma horrifique (le body horror mais pas que!). Il est donc tout naturel qu’il apparaisse ici. Quand à Argento, il me reste encore beaucoup de gialli à découvrir mais il est fort probable que ce sous-genre horrifique devienne un de mes favoris tant son rythme, son esthétisme et sa mise en scène arrivent à me combler au sein d’une niche devenu beaucoup trop fourre-tout au fil des années. Et le trauma qu’a été la découverte des images de Suspiria et sa symbiose sensorielle avec la musique des Goblins y est certainement pour beaucoup! Vient enfin Robert Eggers (The Lighthouse), un des rares réalisateurs récents (si ce n’est le seul) dans le genre qui sait conjuger thématiques de fond et esthétique réussie, son récent Nosferatu ayant confirmé sa mainmise sur l’épouvante! Le Monsieur a d’ailleurs une filmographie tout simplement parfaite, soit dit en passant!

Aimant aussi particulièrement les thrillers poisseux et inventifs où personne ne sort indemne, pas même le spectateur, trois noms me viennent immédiatement à l’esprit: David Fincher (Seven, Fight Club, Zodiac), Nicolas Widing Refn (Valhalla Rising, Drive, The Neon Demon) et Gaspard Noé (Seul contre tous, Irréversible). Inutile de vous présenter le premier, ses thématiques et son univers, je pense qu’il a suffisamment marqué ma génération et celle d’avant! Refn, lui, fait partie des rares réalisateurs où chaque film réalisé contient son lot de bonnes idées/surprises. C’est bien simple, pour l’instant, je ne vois aucun mauvais film à son actif! On termine avec notre (presque) frenchie national, Gaspard Noé, que j’ai découvert avec le brûlot Seul contre tous (qui a forcément titillé l’adulte cynique que j’étais déjà en germe). J’ai continué à suivre sa carrière avec intérêt, même si j’ai un peu de retard sur sa filmographie aujourd’hui!

Ensuite, je suis bien obligé de citer le regretté David Lynch (Eraserhead, Twin Peaks, Lost Highway, Mullholland Drive), qui à mon sens intègre à merveille les bizarreries expérimentales (souvent imbuvables) dans un univers unique où s’entrechoquent thriller, fantastique et parfois comédie…, Sergio Leone (si vraiment il ne fallait en retenir qu’un seul: Le Bon, la brute et le truand), à qui je dois une fascination pour les westerns spaghettis depuis toujours (ne cherchez pas, c’est bien lui qui a réalisé les plus solides)…, Stanley Kubrick (2001, Orange Mécanique, Eyes Wide Shut) et son génie de la mise en scène quel que soit le genre exploré! Oui, je sais, on a fait plus original pour un cinéphile… mais il y a des passages obligés, que voulez vous!

Puis aux cinq dernières places, on retrouve des réalisateurs aussi variés que:
- Lucio Fulci (L’Emmurée Vivante, L’Enfer des Zombies, L’Au Delà) qui a donné une toute autre saveur aux films d’épouvante/horreur (pourtant déjà bien cradingues) que je regardais au début de ma vingtenaire (mais on va longuement en reparler sans trop tarder)… la preuve, je boucle encore dessus 15 ans plus tard
- Francis Ford Coppola (Apocalypse Now, les deux premiers volet du Parrain) qui pour moi a signé au début de sa carrière des récits flamboyants et inoubliables, en plus d’être esthétiquement parfaits (j’avoue avoir hésité avec Martin Scorsese dans le même registre)
- Christopher Nolan (Inception, Interstellar) pour ses concepts SF souvent aboutis et visuellement marquants (même si hélas, à l’image d’un Denis Villeneuve que je portais au pinacle dans les années 2010, leurs films récents montrent plus ses propres limites qu’autre chose)
- Brian De Palma (Phantom of the Paradise, Blow Out, L’Impasse), dont la filmographie fournie et variée m’a régalé tout au long de ces années et a même réussi à me faire adorer une comédie musicale (un style que je déteste pourtant par dessus tout)
- Je dois encore fouiller sa (dense) filmographie mais il est fort probable qu’Ingmar Bergman (Le Septième Sceau, L’Heure du Loup) rejoigne vite ce classement tant je trouve sa mise en scène et ses thématiques fascinantes (et moins obscures que le pourtant formidable Andrei Tarkovsky)

Vous trouverez peut être étonnant l’absence de Ridley Scott dans ce classement! Car oui, chez Les Bisseries on adore tout naturellement ses trois chefs d’oeuvre de science-fiction que sont Alien, Blade Runner et Seul sur Mars. Mais… ses catastrophiques derniers films (et son égo insupportable) tendent à me faire penser qu’il était surtout là au bon endroit, au bon moment (n’oublions jamais que le premier est un scénario original et les deux autres des adaptations)… sans pour autant renier le talent de metteur en scène (évident) du Monsieur!
Bref, vous l’aurez compris, j’aime autant les réalisateurs dont le sens/l’univers esthétique est prononcé/reconnaissable que ceux qui travaillent leur fond quitte à mettre la mise en scène en retrait, le mieux étant évidemment ceux qui proposent les deux à la fois!
En espérant que cette petite incursion personnelle vous a intéressé… on se retrouve à la fin de l’année pour parler de séries (enfin?).
